« Si le Fils vous rend libres, réellement vous serez libres » (P.Verkys)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 8, 31-42

En ce temps-là, Jésus disait à ceux des Juifs qui croyaient en lui : « Si vous demeurez fidèles à ma parole, vous êtes vraiment mes disciples ; alors vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres. » Ils lui répliquèrent : « Nous sommes la descendance d’Abraham, et nous n’avons jamais été les esclaves de personne. Comment peux-tu dire : “Vous deviendrez libres” ? » Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : qui commet le péché est esclave du péché. L’esclave ne demeure pas pour toujours dans la maison ; le fils, lui, y demeure pour toujours. Si donc le Fils vous rend libres, réellement vous serez libres. Je sais bien que vous êtes la descendance d’Abraham, et pourtant vous cherchez à me tuer, parce que ma parole ne trouve pas sa place en vous. Je dis ce que moi, j’ai vu auprès de mon Père, et vous aussi, vous faites ce que vous avez entendu chez votre père. » Ils lui répliquèrent : « Notre père, c’est Abraham. » Jésus leur dit : « Si vous étiez les enfants d’Abraham, vous feriez les œuvres d’Abraham. Mais maintenant, vous cherchez à me tuer, moi, un homme qui vous ai dit la vérité que j’ai entendue de Dieu. Cela, Abraham ne l’a pas fait. Vous, vous faites les œuvres de votre père. » Ils lui dirent : « Nous ne sommes pas nés de la prostitution ! Nous n’avons qu’un seul Père : c’est Dieu. » Jésus leur dit : « Si Dieu était votre Père, vous m’aimeriez, car moi, c’est de Dieu que je suis sorti et que je viens. Je ne suis pas venu de moi-même ; c’est lui qui m’a envoyé. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

Si vous demeurez dans ma parole

La longue montée vers Pâques nous a permis, une fois de plus, de repérer nos esclavages intérieurs et nos aliénations, et de les amener à la lumière de Jésus : esclavage du temps mal dominé, esclavage des choses mal possédées, esclavage des désirs, des craintes et des tristesses, esclavage des idoles, œuvres de nos mains, de notre esprit, ou images de notre cœur. Et nous voilà devant Dieu avec notre soif de liberté, avivée par tant d’années de lutte et d’échecs. Or Dieu nous répond par la voix de son Fils : « C’est la vérité qui fera de vous des êtres libres ». Être libre, de la liberté des fils de Dieu, cela suppose donc une rencontre de la vérité, une expérience vécue de la vérité.


Mais qu’est-ce que la vérité?


D’instinct, nous pensons à notre vérité, à cette existence authentique que nous cherchons à travers joies et souffrances ; nous évoquons cette transparence à nous-mêmes et aux autres, si difficile à réaliser. Et nous faisons fausse route, car la vérité, pour Jésus, c’est avant tout la réalité de Dieu, de ce Dieu qui est stable, fidèle, vivant et source de vie; la vérité, c’est aussi ce que Dieu dévoile de lui-même et que lui seul peut révéler. Or le dévoilement de la réalité inouïe de Dieu se fait en Jésus-Christ. Jésus est pour nous, tout à la fois, dévoilement de la vérité de Dieu et ouverture de la vie de Dieu qui veut être partagée. Jésus manifeste la réalité de Dieu et il communique sa vie. Il montre et il donne; il est chemin et vie. Il est pour nous signe et moyen de salut : le grand sacrement de Dieu.

Dès lors, connaître la vérité, rencontrer la vérité, c’est rencontrer Jésus, Fils de Dieu, « en qui habite corporellement toute la plénitude divine » (Col 2, 9), « en qui se trouvent, cachés, tous les trésors de la sagesse et de la science » (Col 2,3).


Rien d’autre ne peut nous apporter la libération; rien d’autre, ni personne, ne nous mènera à la liberté des enfants de Dieu. Mais si le Fils lui-même nous affranchit, alors nous serons vraiment libres pour aimer et servir.


Notre liberté passe par la sienne; notre vérité personnelle nous sera dévoilée, au rythme voulu par l’Esprit Saint, mais toujours dans une rencontre avec le Christ, vérité de Dieu pour le monde. La grande affaire pour nous, l’unique nécessaire, c’est donc de devenir vraiment ses disciples, des hommes et des femmes qui guettent ses paroles, ses réactions, ses habitudes, qui se passionnent pour sa pensée, et qui lui font une confiance éperdue, sachant bien qu’une seule parole de lui aujourd’hui peut nous vivifier jusqu’au-delà de la mort.
C’est cela, sans doute, « demeurer dans sa parole ».

Frère Jean, o.c.d.

Laissons Dieu prendre le contrôle de notre vie (P.Verkys)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle fut engendré Jésus, que l’on appelle Christ.

Or, voici comment fut engendré Jésus Christ : Marie, sa mère, avait été accordée en mariage à Joseph ; avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint. Joseph, son époux, qui était un homme juste, et ne voulait pas la dénoncer publiquement, décida de la renvoyer en secret. Comme il avait formé ce projet, voici que l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. »

Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit.

— Acclamons la Parole de Dieu.

Laissons Dieu prendre le contrôle de notre vie

Celui que nous fêtons aujourd’hui, homme de silence, Joseph accepte le plan de Dieu dans sa vie. Certes il ne comprenait pas sur le coup ce qui lui arrivait mais dans le silence et avec le temps il va comprendre. Il rentre ainsi dans le projet de Dieu pour l’humanité. Il peut nous arriver nous aussi dans notre vie de foi de ne pas comprendre ce que Dieu nous veut mais l’essentiel est de prendre le temps de cheminer et de méditer. Dans une société où l’on bavarde sur tout, il est important en tant que chrétien d’apprendre à garder le silence et à méditer . Le temps est maître de l’histoire. Sur le champ on ne comprend pas tout mais avec le temps et le recul ça s’éclaircit doucement. Joseph est aussi l’homme de l’obéissance. Encore un mot qui ne plaît pas à nos contemporains. Obéir à qui? A Dieu! c’est lui le véritable Maître, de qui tout dépend et qui veut notre bonheur. Obéir à Dieu c’est se laisser guider par sa parole et ses lois. Cette Parole, la lisons-nous? Et ses Lois les connaissons-nous?

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 8, 1-11

En ce temps-là, Jésus s’en alla au mont des Oliviers. Dès l’aurore, il retourna au Temple. Comme tout le peuple venait à lui, il s’assit et se mit à enseigner. Les scribes et les pharisiens lui amènent une femme qu’on avait surprise en situation d’adultère. Ils la mettent au milieu, et disent à Jésus : « Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d’adultère. Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là. Et toi, que dis-tu ? » Ils parlaient ainsi pour le mettre à l’épreuve, afin de pouvoir l’accuser. Mais Jésus s’était baissé et, du doigt, il écrivait sur la terre. Comme on persistait à l’interroger, il se redressa et leur dit : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. » Il se baissa de nouveau et il écrivait sur la terre. Eux, après avoir entendu cela, s’en allaient un par un, en commençant par les plus âgés. Jésus resta seul avec la femme toujours là au milieu. Il se redressa et lui demanda : « Femme, où sont-ils donc ? Personne ne t’a condamnée ? » Elle répondit : « Personne, Seigneur. » Et Jésus lui dit : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus. »

— Acclamons la Parole de Dieu.

«Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus.»

Jésus révèle le visage miséricordieux du Père dans cet épisode. Mais il appelle à la conversion. Le châtiment de nos péchés n’est pas ce qui est mis au premier plan par Dieu . Ce qui caractérise Dieu en face du péché c’est d’abord sa tendresse qui est prête à donner le pardon en espérant que cela puisse aider le pécheur à se convertir. Jésus appelle la femme adultère à la conversion. Malheureusement nous insistons beaucoup sur la miséricorde divine au détriment de l’urgence de la conversion. Il y a dans nos communautés cette opinion ou vision que Dieu pardonnera tout même si on ne se convertit pas. C’est grave et très grave de nous complaire ou de laisser les gens se complaire dans leur péché par notre enseignement ou notre relativisme. La conversion est une urgence du royaume. Comme dit Jésus en parlant de ceux qui sont tués par la chute de la tour de Siloé: «Si vous ne vous convertissez pas vous périrez tous comme eux» Cf Luc 13,4

Image : Tombes au Mont des Oliviers

Père, glorifie ton nom !

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean12, 20-33

En ce temps-là, il y avait quelques Grecs parmi ceux qui étaient montés à Jérusalem pour adorer Dieu pendant la fête de la Pâque. Ils abordèrent Philippe, qui était de Bethsaïde en Galilée, et lui firent cette demande : « Nous voudrions voir Jésus. » Philippe va le dire à André, et tous deux vont le dire à Jésus. Alors Jésus leur déclare : « L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié. Amen, amen, je vous le dis : si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. Qui aime sa vie la perd ; qui s’en détache en ce monde la gardera pour la vie éternelle. Si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive ; et là où moi je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu’un me sert, mon Père l’honorera.

« Maintenant mon âme est bouleversée. Que vais-je dire ? “Père, sauve-moi de cette heure” ? – Mais non ! C’est pour cela que je suis parvenu à cette heure-ci ! Père, glorifie ton nom ! » Alors, du ciel vint une voix qui disait : « Je l’ai glorifié et je le glorifierai encore. » En l’entendant, la foule qui se tenait là disait que c’était un coup de tonnerre. D’autres disaient : « C’est un ange qui lui a parlé. » Mais Jésus leur répondit : « Ce n’est pas pour moi qu’il y a eu cette voix, mais pour vous. Maintenant a lieu le jugement de ce monde ; maintenant le prince de ce monde va être jeté dehors ; et moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes. » Il signifiait par là de quel genre de mort il allait mourir.

— Acclamons la Parole de Dieu.

Père, glorifie ton nom !

Dieu le Père est glorifié en son Fils Jésus. Cette glorification du Fils passe par son offrande sur la croix. C’est là que se révèle l’amour de Dieu pour nous. La splendeur de Dieu se dévoile dans l’amour puisque son essence même est amour. S’il un a un nom par lequel il faut désigner Dieu c’est AMOUR. «Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. Qui aime sa vie la perd ; qui s’en détache en ce monde la gardera pour la vie éternelle.» Le Christ accepte de mourir. Sa vie nul ne la prend mais c’est lui qui la donne. L’homme n’est beau que quand il aime. La splendeur de l’être se révèle dans l’amour. La grandeur de la beauté éternelle de Dieu se révèle totalement dans le don de son Fils sur la croix. C’est l’amour qui donne du fruit. Jésus ayant donné sa vie, Dieu le Père va le ressusciter dans la force de l’Esprit Saint. Le fruit de cette mort c’est nous aujourd’hui et tous les croyants d’hier et de demain promis à la résurrection. Rien ne restera de nous si nous ne nous donnons pas à Dieu en offrande pour le monde. Sortons de notre égoïsme ou de notre accaparement pour nous-mêmes. Le Christ est allé jusqu’au bout du don et le prince de ce monde, satan ne peut plus rien contre ceux que Dieu a choisis, ceux qui s’accrochent au Christ, les sauvés.

Est-ce de Galilée que vient le Christ ? (P. Verkys)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 7, 40-53

En ce temps-là, Jésus enseignait au temple de Jérusalem. Dans la foule, on avait entendu ses paroles, et les uns disaient : « C’est vraiment lui, le Prophète annoncé ! » D’autres disaient : « C’est lui le Christ ! » Mais d’autres encore demandaient : « Le Christ peut-il venir de Galilée ? L’Écriture ne dit-elle pas que c’est de la descendance de David et de Bethléem, le village de David, que vient le Christ ? » C’est ainsi que la foule se divisa à cause de lui. Quelques-uns d’entre eux voulaient l’arrêter, mais personne ne mit la main sur lui. Les gardes revinrent auprès des grands prêtres et des pharisiens, qui leur demandèrent : « Pourquoi ne l’avez-vous pas amené ? » Les gardes répondirent : « Jamais un homme n’a parlé de la sorte ! » Les pharisiens leur répliquèrent : « Alors, vous aussi, vous vous êtes laissé égarer ? Parmi les chefs du peuple et les pharisiens, y en a-t-il un seul qui ait cru en lui ? Quant à cette foule qui ne sait rien de la Loi, ce sont des maudits ! »

Nicodème, l’un d’entre eux, celui qui était allé précédemment trouver Jésus, leur dit : « Notre Loi permet-elle de juger un homme sans l’entendre d’abord pour savoir ce qu’il a fait ? » Ils lui répondirent : « Serais-tu, toi aussi, de Galilée ? Cherche bien, et tu verras que jamais aucun prophète ne surgit de Galilée ! » Puis ils s’en allèrent chacun chez soi.

— Acclamons la Parole de Dieu.

« Jamais un homme n’a parlé de la sorte ! »

L’étau de la haine se resserre autour de Jésus. Et pendant que certains tergiversent, d’autre agissent : les Pharisiens ont envoyé des gardes pour arrêter Jésus. Mais les gardes reviennent. Courageux, ils ont préféré ne pas obéir jusqu’au bout plutôt que de marcher sur leur conscience, plutôt que de trahir l’admiration, le respect, le saisissement qu’ils ont éprouvés devant Jésus : «Jamais homme n’a parlé comme parle cet homme!» Les gardes sont venus à Jésus, sur ordre, mais ils l’ont entendu, ils ont bu ses paroles, et maintenant ils ont soif.


Il nous arrive peut-être dans certaines situations de trahir nos convictions face à l’évangile vu le nombre des détracteurs parmi lesquels nous sommes pour bien paraître ou simplement nous nous taisons. C’est de la trahison. Il est toujours important de dire ce que nous croyons malgré les avis contraires. Les détracteurs n’ont peur dire ce qu’ils veulent. Et toi qui détiens la vérité, tu te tais? Rien n’arrêtera la haine des Pharisiens qui ont décidé la liquidation de Jésus, même pas le courage et la loyauté de Nicodème, qui les ramène pourtant aux principes élémentaires du droit en Israël : «On ne condamne pas un homme sans l’avoir entendu!». Jésus, comme un agneau très conscient, se laisse emmener au supplice. Non parce qu’il aimait la souffrance, non pas pour mettre la souffrance au centre de la perspective spirituelle, mais pour aller, même à travers la souffrance, jusqu’à l’extrême de l’amour. Jésus est allé jusqu’au bout de son amour. Allons jusqu’au bout de notre foi.

Et le Père qui m’a envoyé, lui, m’a rendu témoignage. (P Verkys)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 5, 31-47

En ce temps-là, Jésus disait aux Juifs : « Si c’est moi qui me rends témoignage, mon témoignage n’est pas vrai ; c’est un autre qui me rend témoignage, et je sais que le témoignage qu’il me rend est vrai. Vous avez envoyé une délégation auprès de Jean le Baptiste, et il a rendu témoignage à la vérité. Moi, ce n’est pas d’un homme que je reçois le témoignage, mais je parle ainsi pour que vous soyez sauvés. Jean était la lampe qui brûle et qui brille, et vous avez voulu vous réjouir un moment à sa lumière. Mais j’ai pour moi un témoignage plus grand que celui de Jean : ce sont les œuvres que le Père m’a donné d’accomplir ; les œuvres mêmes que je fais témoignent que le Père m’a envoyé. Et le Père qui m’a envoyé, lui, m’a rendu témoignage. Vous n’avez jamais entendu sa voix, vous n’avez jamais vu sa face, et vous ne laissez pas sa parole demeurer en vous, puisque vous ne croyez pas en celui que le Père a envoyé. Vous scrutez les Écritures parce que vous pensez y trouver la vie éternelle ; or, ce sont les Écritures qui me rendent témoignage, et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie ! La gloire, je ne la reçois pas des hommes ; d’ailleurs je vous connais : vous n’avez pas en vous l’amour de Dieu. Moi, je suis venu au nom de mon Père, et vous ne me recevez pas ; qu’un autre vienne en son propre nom, celui-là, vous le recevrez ! Comment pourriez-vous croire, vous qui recevez votre gloire les uns des autres, et qui ne cherchez pas la gloire qui vient du Dieu unique ? Ne pensez pas que c’est moi qui vous accuserai devant le Père. Votre accusateur, c’est Moïse, en qui vous avez mis votre espérance. Si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi, car c’est à mon sujet qu’il a écrit. Mais si vous ne croyez pas ses écrits, comment croirez-vous mes paroles ? »

— Acclamons la Parole de Dieu.

Et le Père qui m’a envoyé, lui, m’a rendu témoignage.

Les Écritures, les œuvres de Jésus et le Père lui rendent témoignage et pourtant certains Juifs n’ont pas cru. Sans une disposition du cœur, il est impossible de rencontrer Dieu. Ces Juifs ne sont pas pires que ceux qui aujourd’hui encore refusent de croire. Car comme le dit saint Paul dans le premier chapitre de l’épître aux Romains : Tout ce qu’on peut connaître de Dieu, Dieu le leur a révélé et pourtant ils refusent de croire. Dieu a tout fait pour se faire connaître des hommes. Ne serait-ce qu’en contemplant le monde arriver à découvrir l’auteur des choses créées. Quant à nous, nous avons les Écritures, le témoignage des apôtres, l’enseignement de l’Église et les sacrements,… Laissons-nous toucher par ces innombrables témoignages qui n’ont d’autre objectif que de nous amener à Dieu. Ne fermons pas notre cœur .

«Je ne cherche pas à faire ma volonté, mais la volonté de Celui qui m’a envoyé. » P.Verkys

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 5, 17-30

En ce temps-là, après avoir guéri le paralysé un jour de sabbat, Jésus déclara aux Juifs : « Mon Père est toujours à l’œuvre, et moi aussi, je suis à l’œuvre. » C’est pourquoi, de plus en plus, les Juifs cherchaient à le tuer, car non seulement il ne respectait pas le sabbat, mais encore il disait que Dieu était son propre Père, et il se faisait ainsi l’égal de Dieu.

Jésus reprit donc la parole. Il leur déclarait : « Amen, amen, je vous le dis : le Fils ne peut rien faire de lui-même, il fait seulement ce qu’il voit faire par le Père ; ce que fait celui-ci, le Fils le fait pareillement. Car le Père aime le Fils et lui montre tout ce qu’il fait. Il lui montrera des œuvres plus grandes encore, si bien que vous serez dans l’étonnement. Comme le Père, en effet, relève les morts et les fait vivre, ainsi le Fils, lui aussi, fait vivre qui il veut. Car le Père ne juge personne : il a donné au Fils tout pouvoir pour juger, afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. Celui qui ne rend pas honneur au Fils ne rend pas non plus honneur au Père, qui l’a envoyé. Amen, amen, je vous le dis : qui écoute ma parole et croit en Celui qui m’a envoyé, obtient la vie éternelle et il échappe au jugement, car déjà il passe de la mort à la vie.

« Amen, amen, je vous le dis : l’heure vient – et c’est maintenant – où les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui l’auront entendue vivront. Comme le Père, en effet, a la vie en lui-même, ainsi a-t-il donné au Fils d’avoir, lui aussi, la vie en lui-même ; et il lui a donné pouvoir d’exercer le jugement, parce qu’il est le Fils de l’homme. Ne soyez pas étonnés ; l’heure vient où tous ceux qui sont dans les tombeaux entendront sa voix ; alors, ceux qui ont fait le bien sortiront pour ressusciter et vivre, ceux qui ont fait le mal, pour ressusciter et être jugés.

« Moi, je ne peux rien faire de moi-même ; je rends mon jugement d’après ce que j’entends, et mon jugement est juste, parce que je ne cherche pas à faire ma volonté, mais la volonté de Celui qui m’a envoyé. »

— Acclamons la Parole de Dieu.

Méditons

Le ton commence à monter entre Jésus et ses interlocuteurs, les Juifs. Que Jésus se dise Fils de Dieu c’est pour un blasphème très osé. Il a déjà maintes fois violé le Sabbat dont il s’est déclaré maître. Il dépasse les lignes pour ses interlocuteurs qui sont restés fermés et bloqués sur leur certitude, leur connaissance du vrai Dieu. De ce fait, ils ne peuvent plus comprendre Jésus et la méfiance en même temps que la méfiance entre eux vont s’accroître. Ils passent à côté du Royaume auquel seul l’attachement à Jésus peut conduire. Quand il nous arrive nous aussi de nous bloquer, de nous cramponner sur nos certitudes, nous ne sommes plus capables d’une véritable rencontre avec Dieu. Car nous ne laissons plus l’Esprit Saint nous illuminer. L’ouverture du cœur et de l’esprit sont indispensables pour grandir en spiritualité et en sainteté.

Jésus, sacrement universel de salut. (P.Verkys)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 5, 1-16

A l’occasion d’une fête juive, Jésus monta à Jérusalem. Or, à Jérusalem, près de la porte des Brebis, il existe une piscine qu’on appelle en hébreu Bethzatha. Elle a cinq colonnades, sous lesquelles étaient couchés une foule de malades, aveugles, boiteux et impotents. Il y avait là un homme qui était malade depuis trente-huit ans. Jésus, le voyant couché là, et apprenant qu’il était dans cet état depuis longtemps, lui dit : « Veux-tu être guéri ? » Le malade lui répondit : « Seigneur, je n’ai personne pour me plonger dans la piscine au moment où l’eau bouillonne ; et pendant que j’y vais, un autre descend avant moi. » Jésus lui dit : « Lève-toi, prends ton brancard, et marche. » Et aussitôt l’homme fut guéri. Il prit son brancard : il marchait ! Or, ce jour-là était un jour de sabbat. Les Juifs dirent donc à cet homme que Jésus avait remis sur pied : « C’est le sabbat ! Il ne t’est pas permis de porter ton brancard. » Il leur répliqua : « Celui qui m’a guéri, c’est lui qui m’a dit : “Prends ton brancard, et marche !” » Ils l’interrogèrent : « Quel est l’homme qui t’a dit : “Prends ton brancard, et marche” ? » Mais celui qui avait été rétabli ne savait pas qui c’était ; en effet, Jésus s’était éloigné, car il y avait foule à cet endroit.

Plus tard, Jésus le retrouve dans le Temple et lui dit : « Te voilà guéri. Ne pèche plus, il pourrait t’arriver quelque chose de pire. » L’homme partit annoncer aux Juifs que c’était Jésus qui l’avait guéri. Et ceux-ci persécutaient Jésus parce qu’il avait fait cela le jour du sabbat.

— Acclamons la Parole de Dieu.

Méditons

Un malade depuis trente-huit ans rencontre Jésus qui lui donne de recouvrer la santé juste par une parole. C’est Jésus qui prend l’initiative d’entrer en dialogue avec le malade: «Veux tu être guéri?» Le malade répond qu’il n’a personne pour le plonger dans la piscine pendant que l’eau bouillonne. Jésus ne le plonge pas dans la piscine mais le guérit par sa parole. Aujourd’hui encore et surtout en ce temps de carême Jésus veut nous guérir du péché qui paralyse et ouvre la porte quelques fois au mal dans notre vie: «Te voilà guéri. Ne pèche plus,il pourrait t’arriver quelque chose de pire. » Jésus le lui dit pour signifier que le péché est la porte d’entrée du mal dans nos vies. Car le péché nous fait perdre l’état de grâce qui est une protection contre beaucoup de choses. L’Écriture nous dit que par le péché le mal est entré dans le monde . Voici qu’aujourd’hui le péché est banalisé, on s’en accoutume, pire on légifère sur le péché. On donne ainsi bonne conscience aux personnes fragiles incapables de discerner le bien du mal. Le péché étant un droit on ne perçoit plus le désordre dont il est porteur. Que la grâce divine nous aide à prendre conscience de nos péchés et nous aide à nous en relever.

« Va, ton fils est vivant » (P Verkys)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean4, 43-54

En ce temps-là, après avoir passé deux jours chez les Samaritains, Jésus partit de là pour la Galilée. – Lui-même avait témoigné qu’un prophète n’est pas considéré dans son propre pays. Il arriva donc en Galilée ; les Galiléens lui firent bon accueil, car ils avaient vu tout ce qu’il avait fait à Jérusalem pendant la fête de la Pâque, puisqu’ils étaient allés eux aussi à cette fête. Ainsi donc Jésus revint à Cana de Galilée, où il avait changé l’eau en vin. Or, il y avait un fonctionnaire royal, dont le fils était malade à Capharnaüm. Ayant appris que Jésus arrivait de Judée en Galilée, il alla le trouver ; il lui demandait de descendre à Capharnaüm pour guérir son fils qui était mourant. Jésus lui dit : « Si vous ne voyez pas de signes et de prodiges, vous ne croirez donc pas ! » Le fonctionnaire royal lui dit : « Seigneur, descends, avant que mon enfant ne meure ! » Jésus lui répond : « Va, ton fils est vivant. » L’homme crut à la parole que Jésus lui avait dite et il partit. Pendant qu’il descendait, ses serviteurs arrivèrent à sa rencontre et lui dirent que son enfant était vivant. Il voulut savoir à quelle heure il s’était trouvé mieux. Ils lui dirent : « C’est hier, à la septième heure (au début de l’après-midi), que la fièvre l’a quitté. » Le père se rendit compte que c’était justement l’heure où Jésus lui avait dit : « Ton fils est vivant. » Alors il crut, lui, ainsi que tous les gens de sa maison.

Tel fut le second signe que Jésus accomplit lorsqu’il revint de Judée en Galilée.

— Acclamons la Parole de Dieu.

« Va, ton fils est vivant. »

Seul Dieu a la Parole performative. Cette guérison que Jésus opère montre la puissance de Dieu qui recrée par la parole, il donne vit par sa parole: «Il parla, et ce qu’il dit exista; il commanda, et ce qu’il dit survint.» Ps 32,9 Ce fonctionnaire royal qui a entendu parler de la puissance de Jésus, des merveilles qu’il a accomplies se met en route pour aller demander à Jésus la guérison de son fils. Il ne s’est simplement contenté de la puissance des médecins qui certainement n’arrivaient pas à lui redonner espoir. Cet homme va vers Jésus qui ne ferme pas son cœur au cri de détresse d’un père: «va , ton fils est vivant»; il était donc à l’article de la mort et Jésus le ramène à la vie par sa parole à distance. Le papa pose un acte de foi et s’en retourna chez lui, quand en route, on lui apprend ce qu’il savait : son fils est vivant . Quant à nous, croyons-nous en la puissance de Jésus qui apporte une solution là ou tout semble perdu? Avons-nous cette foi de l’invoquer dans nos détresses, nos maladies, nos souffrances pour nous-mêmes ou pour les autres, proches ou non? Si notre Dieu est le Dieu des impossibles, il est celui qui ne ferme jamais son cœur à ceux qui l’invoquent en vérité.

« Dieu a envoyé son Fils pour que, par lui, le monde soit sauvé » (P.Verkys)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean3, 14-21

En ce temps-là, Jésus disait à Nicodème : « De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle. Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. Celui qui croit en lui échappe au Jugement, celui qui ne croit pas est déjà jugé, du fait qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu. Et le Jugement, le voici : la lumière est venue dans le monde, et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. Celui qui fait le mal déteste la lumière : il ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient dénoncées ; mais celui qui fait la vérité vient à la lumière, pour qu’il soit manifeste que ses œuvres ont été accomplies en union avec Dieu. »

— Acclamons la Parole de Dieu.

«Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde»

Le Christ élevé sur la croix est un signe de salut pour l’humanité. Preuve de la tendresse de Dieu pour chacun de nous. Il ne faut pas simplement voir la croix comme un instruit de châtiment et de souffrance mais plutôt comme la preuve de l’amour de Dieu qui nous a aimés jusqu’à la mort. Même en mourant il aime et pardonne. L’amour de Dieu est gratuit et son salut aussi. C’est la tendresse de Dieu qui nous sauve. Ce n’est pas un mérite.


Sachons contempler la croix d’où rayonne de façon éblouissante l’amour de Dieu pour nous. Et n’ayons pas peur de contempler la croix qui éclaire les zones sombres de nos vies qui se bloquent dans le refus d’aimer et d’aimer véritablement. L’amour a un prix et son prix le plus fort c’est le don de soi, même si l’amour a des blessures et des épines. Contempler la croix c’est se laisser éblouir par l’amour du Christ qui nous appelle à l’imiter en portant nos croix dans l’amour et par amour. Le refus de se laisser saisir par cet amour est de facto le refus du salut.


Le jugement dont parle Jésus c’est nous-mêmes qui le choisissons. En choisissant de croire à l’amour de Dieu et de vivre dans cet amour nous échappons au jugement mais en refusant cet amour, nous nous condamnons nous-mêmes.