L’église de Saint Benoist sur Mer est l’une des rares églises fortifiées de Vendée. La nef est datée du XIème siècle. Cette hypothèse s’appuie sur la construction en petits moellons et la présence de trois petites ouvertures plein cintre.

Histoire

Côté sud, on distingue le vestige d’un portail surmonté de deux corbeaux de pierre sculptée, un troisième fut détruit pour l’ouverture d’une grande baie. Ces corbeaux représentent le buste d’Aliénor d’Aquitaine à gauche, au centre Richard Cœur de Lion et à droite était sûrement celui d’Henri II Plantagenêt. Il s’agissait d’un porche (ou antéglise) ouvert. Les plus anciennes églises chrétiennes en étaient pourvues. Cette disposition avait été empruntée aux basiliques antiques. Ce lieu était destiné à recevoir les pénitents et les catéchumènes. La nef était réservée aux fidèles.

Au XIIème siècle, le volume du chœur est ajouté. Son recouvrement fait d’un type de voûtes d’ogives bombées est appelé voûtes angevines. Le mérite de cet ouvrage revient à Aliénor d’Aquitaine et à son fils Richard. Au XIIIème siècle, le clocher sud-ouest s’élevant sur une base trapézoïdale, une tour carrée au nord-ouest et un porche fermé achevèrent la construction de l’édifice. Les fortifications ont été effectuées pendant la guerre de cent ans.

Richelieu, évêque de Luçon en 1608, visite les églises de son diocèse. Il voulait améliorer l’aspect extérieur de ses églises et privilégiait les portails. Il finança celui de l’église de Saint Benoist, daté de 1623, ainsi que la construction de la sacristie et l’ouverture des grandes baies. Au-dessus du portail, la sculpture de son portrait et de son sceau confirment cette rénovation.

En 2003, le conseil municipal, conduit par Monsieur le Maire, Daniel Neau, entreprit la première restauration de l’édifice. Les infiltrations et leur évacuation étaient surtout la cause des dégradations. Plusieurs tranches de travaux furent nécessaires pour redonner à l’église son charme d’antan, à la satisfaction de tous les bénédictins, croyants ou non. Elle est inscrite, en totalité, à l’inventaire de Monuments Historiques, depuis le 18 décembre 1956.

Au XIIème siècle, le porche est effectué par les Templiers. En entrant, à droite, la porte qui mène au clocher abrite deux cloches : Françoise Henriette, offerte en 1750 par Messire Sonnet d’Auzon, seigneur de Saint Benoist sur Mer et la seconde nommée Marie Louise fut offerte en 1891 par Madame Veuve Bruno.

Une magnifique vierge au serpent orne le mur à droite.

Sur les vitraux de la porte séparant le porche de l’église sont peints Saint Benoît de Nursie et Jésus à droite, Marie et Saint Jean l’Evangéliste.

En dessous de chaque porte, une Croix Templière pattée cerclée est sculptée dans le bois. Sur chaque battant, les lettres peintes en rouge sont identiques à celles inscrites sur la médaille de Saint Benoît protégeant du démon.

Il faut descendre quelques marches pour accéder à la nef, composée d’un plan simple. Elle est formée de six travées percées de grandes baies au niveau de la 2ème et de la 5ème travée. Elles sont rythmées par des piliers prismatiques de base carrée. Le recouvrement est effectué par un plafond lambrissé. Deux petits autels, de la Vierge à l’Enfant à droite et de Saint Joseph à gauche, surmontés d’une croix celtique. Le mur de la nef, percé d’un arc brisé à triple rouleaux, reposant sur des colonnes engagées, donne accès au chœur

Vue du chœur depuis la nef

De plan proche du carré, auquel est accolée la sacristie de plan rectangulaire, le chœur est éclairé par deux grandes fenêtres qui mettent en valeur un beau retable daté de 1741. Aucun retable de cette époque ne possède une présentation de la trinité en tableau central, on la retrouve ici à l’étage supérieur dans une niche décorée d’une coquille. Le Père et le Fils sont assis côte à côte et au-dessus plane l’Esprit.

En 1732, André Baradeau, âgé de 62 ans, fait don à la paroisse d’un tableau représentant une superbe descente de Croix. Celle-ci fut insérée en scène centrale au retable.

La légende du lapin qui fume

Le lapin qui fume

Sur le toit de l’église, un lapin qui fume veille sur la paroisse. Cette sculpture est le symbole d’une partie de la vie de St Benoît de Nursie (480-547), Saint Patron de l’église de Saint Benoist sur Mer.

Benoît, issu d’une famille aisée, fut envoyé étudier à Rome où il rencontra une jeune femme. Les discours des rhéteurs sont loin d’apaiser sa soif de l’absolu. Il part vivre en ermite dans une grotte à Subiaco. Alors qu’il était en méditation, le démon, sous l’apparence d’un merle, voleta autour de son visage. Il fit le signe de la croix et l’oiseau s’envola. Mais l’image de la femme flottait dans son esprit et prit un tel empire que Benoît voulut quitter sa solitude pour aller à sa recherche. La grâce vint à son secours et le rendit à lui-même. Il se roula nu dans les orties et les ronces, guérissant par les blessures du corps celles de l’âme. A Maillezais, l’Abbaye Saint Pierre suivait la Règle Bénédictine. Sur les sculptures, deux corbeaux saisissent un lièvre dans leurs serres. Or le lièvre, animal de Vénus, est symbole de l’amour charnel. Comme Saint Benoît, le chrétien doit préférer l’amour spirituel qui règne dans la maison de Dieu.

Si le lièvre trône sur le toit de l’église depuis de nombreux siècles, la pipe est beaucoup plus récente. En 1860, après une restauration du toit de l’église, les maçons avaient replacé le lièvre sur le toit. Suite à une plaisanterie faite à un de leurs collègues sur le lapin, celui-ci, fumant la pipe, monta sur le toit et ajouta une pipe dans la gueule du lièvre.