Son Histoire

L’église actuelle de La Jonchère, qui dégage un charme particulier, est le résultat de deux grandes époques qui l’ont érigée puis restaurée : sa construction au Moyen âge, en l’an 1100 et sa restauration, transformation, au XVIIème, sur les ruines laissées par les guerres de religion.

Au Moyen âge, fondation de l’église Saint Martin, par Hugues de La Chaize qui en fait don, en l’an 1100, au chapitre de Talmond, (abbaye Sainte Croix de Talmond). Ce don est contesté par l’abbé de Saint Michel en l’Herm qui se déclare propriétaire de l’édifice.

Mais Pierre II, évêque de Poitiers, en tournée épiscopale, règle ce différend entre les abbés de Sainte Croix et de St Michel. Il tranche le litige en présence d’ecclésiastiques et de nobles, déclarant intempestive la plainte de l’abbé de St Michel en l’Herm. L’église est alors remise aux mains de quatre moines. Pierre II investit l’un deux, Goscelin, en lui mettant un jonc dans la bouche, épisode qui serait à l’origine du nom de la commune, « La Jonchère ». L’église de La Jonchère reste donc attachée au prieuré de Talmond durant les XIème et XIIème siècles.

En 1544, la paroisse relevait presque entièrement de la Baronnie du Poiroux, qui elle-même ressortissait du siège Royal et de la sénéchaussée de Fontenay le Comte. La période des guerres de religion a dévasté l’église mise en ruine. L’église conserve très peu de choses témoignant de cette époque.

Au XVIIème siècle, restauration de l’église. Il faudra attendre le XVIIème siècle pour que des travaux de construction, réfection, transformation, soient entrepris, en 1676, à la demande de l’évêque de Luçon, Henri Barillon. Ainsi, l’architecture de l’église se transforme.

Sa description

Croix Hosannière (cimetière)

A l’extérieur, par l’ajout d’un clocher octogonal, élevé au-dessus de l’ancienne tour carrée et surmonté d’un bulbe et d’une flèche en ardoise effilée ainsi que par la construction du pignon Ouest.

A l’intérieur, par la construction du baptistère encore présent (par contre, la rampe du chœur en fer forgé de cette même époque, a disparu de l’église, certainement entreposée ailleurs).

A noter, datant aussi de cette époque, la Croix Hosannière visible dans le cimetière.

Si vous visitez notre église, vous pourrez admirer au centre du chœur, un tableau peint par Gouezou, de Vannes. Ce tableau est la copie du haut d’un tableau de Raphaël se trouvant à la Pinacothèque du Vatican et représentant « La vision d’Ézéchiel ». Vous pourrez également admirer le chœur avec trois beaux retables en pierre peinte et ses statues de taille remarquable.

Les deux bras de transept, contiennent les chapelles latérales avec, à l’ouest la statue de La Vierge et à l’Est, celle de Sainte Catherine

Saint Martin de Vertou, qui êtes-vous?

Les églises de nos deux communes du Givre et de La Jonchère, ont pour patron Saint Martin de Vertou. Mais pourquoi, et qui est donc Saint Martin de Vertou ? Allons à sa rencontre.

La Jonchère : sculpture représentant Saint Martin en moine avec son livre ; sa main droite semble tenir un bâton qui aurait disparu.. ?

Saint Martin naît en 527 dans une riche famille nantaise. Remarqué pour ses dons et sa piété, il est chargé par son évêque saint Félix de Nantes, d’aller évangéliser le pays d’Herbauge au sud de la Loire, encore sous le culte des dieux romains. Mal reçu et chassé avec haine, en particulier de la ville luxuriante et païenne d’Herbauge, il s’éloigne de cette Bretagne, commence son nouvel apostolat en Normandie. Puis il va en Italie et fait un pèlerinage à Rome. Ensuite il revient en Bretagne, passe en Angleterre, repasse en Normandie pour, finalement revenir dans sa chère Bretagne où il vivra en ermite durant 10 ans.
Averti en songe de revenir parmi les hommes, Saint Martin s’en vient à Vertou. Trouvant le lieu propice, il y fonde un monastère dédié à Saint Jean-Baptiste, qui sera sous la règle de St Benoît et comptera jusqu’à 300 moines. Le monastère essaimera dans toute la Neustrie (provinces du sud de la Loire, Bretagne, Maine, Anjou, Poitou…) que Saint Martin va parcourir inlassablement. Il fondera de nombreuses autres abbayes, dont deux (une pour les femmes, une pour les hommes), à Durivum, actuellement Saint Georges de Montaigu, ancienne capitale de la présence romaine dans l’Ouest et qui a compté jusqu’à 12 000 habitants.
C’est là qu’il décédera en 601.
Ses reliques seront transférées à Vertou et y resteront jusqu’en 843, époque de l’invasion normande en pays nantais : l’abbaye sera incendiée et pillée puis reconstruite au XVIIème siècle. Les reliques seront dispersées.
Lors de la translation des reliques au cours des XIéme et XIIème siècle, de nombreuses églises seront alors placées sous le vocable de Saint Martin de Vertou dont le monastère garde vive mémoire de ses derniers adieux :

  • la légende dit que, sentant sa fin prochaine, avant de quitter Vertou pour Durivum où il mourra, saint Martin planta son bâton pastoral au milieu du cloître en souvenir de son passage. Ce bâton desséché prit alors racine et se mit à bourgeonner pour devenir un bel if vigoureux dont le feuillage avait la vertu de guérir les malades. Ce miracle permanent se perpétua jusque dans les derniers temps de l’abbaye et fit de ce merveilleux arbre l’objet du respect de toute la contrée et des étrangers en visite.
    Ainsi, une quarantaine de paroisses du Poitou, dont les nôtres, Le Givre et La Jonchère, l’ont choisi pour patron ; il est fêté le 24 octobre (ou le 25).

Marie d’Estève