WEMPS : derrière ces cinq lettres se trouve une belle initiative, vécue au cours de ces derniers jours, dans la paroisse Saint Jacques de Moutiers. Le premier Week-end Mission Prière et Service, les 20 et 21 avril à Angles, a ainsi permis à une trentaine de jeunes et aux paroissiens d’annoncer le Christ, et de vivre une belle expérience fraternelle.
Posté par Cindy Bogaert | 23/04/2024
Reconnaissables à leurs tee-shirts couleur bleu vif, les jeunes des WEMPS, accompagnés de nombreux paroissiens, ont sillonné les rues du village d’Angles, l’un des trois clochers de la paroisse Saint Jacques de Moutiers, qui accueille ces week-ends missionnaires. Quel est donc l’objectif ? « Les WEMPS sont une jeune initiative missionnaire au service des paroisses du monde rural en France », indique ainsi Thérèse, la coordinatrice pour cette mission vécue en Vendée. « Lors du week-end, une paroisse rurale, accompagnée d’une équipe de jeunes bénévoles venus pour l’occasion, va rencontrer les habitants pour apprendre à mieux les connaître, et leur proposer de faire un pas vers le Christ ».
Les WEMPS sont nés en 2017 et bénéficient du soutien de la Conférence des évêques de France. « Nous sommes animés par l’urgence de la mission et le désir de servir l’Eglise, à la suite de l’appel lancé par le pape François dans ‘la joie de l’Evangile’. Avec les WEMPS, nous vivons une expérience de mission qui renouvelle et transforme notre vie de baptisés et nos communautés paroissiales ».
Depuis leur création, les jeunes missionnaires ont vécu de nombreux week-ends un peu partout en France, en se mettant au service des paroisses qui les sollicitent. En Vendée, cette année, ils ont répondu à l’invitation du père Verkys Nonvignon, curé de la paroisse qui compte 17 clochers. Ce dernier explique sa motivation : « C’est Géraud, un jeune paroissien, qui m’a parlé des WEMPS. En faisant venir ici ces jeunes missionnaires, je souhaite que cela nous aide à réveiller notre foi : celle de la plupart des personnes qui fréquentent l’église comme celle de ceux qui s’en sont éloignés ! », indique le curé. « Ils montrent un visage joyeux de l’Eglise, et témoignent de leur joie de croire en Jésus. On peut donc aujourd’hui être dans le monde et vivre pleinement sa foi. Annoncer l’Evangile nous pousse à témoigner de la joie profonde, à voir la beauté de la présence de Dieu dans notre propre vie, et inviter ceux qui nous entourent à faire de même, car souvent ils peuvent l’oublier… ». Le père Verkys estime aussi que cette initiative permet de « faire bouger la paroisse, de fédérer ses membres, en vivant des moments fraternels. Oui, il faut maintenant réveiller les choses et les gens qui somnolent ! », précise le curé en riant. Convaincu qu’il y a bien plus de chrétiens que ceux qui fréquentent l’église, le père Verkys insiste sur la nécessité, aujourd’hui, d’évangéliser au plus proche. « Nous devons communiquer de manière explicite le bonheur que nous avons au fond du cœur, de croire que Jésus nous aime et nous sauve. Il faut que les chrétiens osent annoncer au monde l’espérance qu’ils portent ! Nous évangélisons par notre joie, celle d’avoir cette assurance que Dieu nous accompagne tout au long de notre vie, même lorsque les évènements peuvent nous ébranler ».
Autour du père Verkys, mobilisés depuis des semaines pour préparer ces week-ends missionnaires, les paroissiens, venus des différents clochers, sont désireux de vivre une expérience nouvelle, qui renouvelle leur vie de baptisés. Ainsi, Sylvie et Hubert, d’Angles, ne cachent pas leur enthousiasme : « Nous avons l’habitude de faire de la mission depuis quelques années, notamment dans des diocèses ruraux comme à Digne ou Mende par exemple. Il y a pour nous une réelle urgence, ainsi qu’une joie profonde, à annoncer le Christ au monde d’aujourd’hui, qui souffre tellement », explique Sylvie. « Nous ne sommes pas là pour convertir, car seul Dieu peut convertir les cœurs. Mais nous disons aux gens : ‘Venez voir, venez à la rencontre de Jésus, qui est le Chemin, la Vérité et la Vie’! ». A ses côtés, Hubert ajoute : « Nous rejoignons les gens là où ils en sont. Nous prions pour eux, et les invitons aussi à venir prier, s’ils le souhaitent. Il y a tellement de personnes qui sont aux périphéries des églises, et qui vivent des épreuves. Ils peuvent ainsi voir que l’Église et des chrétiens sont là pour eux ». Il poursuit : « Il me semble que l’Église a besoin d’un esprit communautaire, d’un renouveau spirituel, qui passe par la mission. Nous sommes donc là pour soutenir notre curé, dans cette belle initiative ».
Jésus donne la joie !
Parmi la trentaine de jeunes, venus participer à ce premier week-end, Kevin et Marie-Cécile expliquent leurs motivations. « J’ai été baptisé l’année dernière, je ne suis pas issu d’une famille catholique », précise le jeune homme de 25 ans, venu de Paris. « J’ai tout appris dans la communauté chrétienne qui m’a accueilli et aidé à cheminer, et je rends grâce d’avoir eu une communauté chaleureuse et accueillante. J’ai envie de témoigner de la rencontre du Seigneur qui a changé ma vie. Aujourd’hui, autour de moi, je vois tellement de jeunes qui sont perdus, en quête de spiritualité. Oui, à nous d’annoncer que Jésus donne la joie ! », souligne-t-il avec un grand sourire. De son côté, Marie-Cécile, venue de Paris par l’intermédiaire d’une amie, a souhaité, elle aussi, rejoindre l’équipe des WEMPS. Elle se sent particulièrement touchée, étant originaire d’une paroisse de campagne, dans le Finistère. « Je constate le mauvais état des églises de ma paroisse, et le nombre de fidèles qui diminue, encore plus depuis le Covid. Cela me désole, mais me donne envie de m’investir justement au service des paroisses du monde rural, dont beaucoup sont fragiles ». La jeune femme apprécie la démarche : « C’est vraiment important que ce soient les paroisses qui demandent à faire venir des WEMPS et non l’inverse, car sinon, on pourrait croire que ce sont des Parisiens qui viennent donner des leçons aux gens de la campagne, ce qui n’est pas du tout le cas ! », insiste Marie-Cécile. Ainsi, tout au long du week-end, les missionnaires œuvrent en binôme avec les paroissiens qui s’investissent à leurs côtés. De Champ Saint Père, Angles, Moutiers ou d’autres communes, ils sont nombreux à avoir répondu positivement pour accueillir les jeunes chez eux, aider à la préparation des repas, ou à l’intendance. Bénédicte, au service de la logistique pendant le week-end, se réjouit de voir ces 37 jeunes réunis ici pour la mission. De leur côté, Rozenn et son mari sont aussi partie prenante et enthousiastes pour participer. Dans l’après-midi, ils vont faire du porte-à-porte à La Jonchère, commune qui jouxte Angles. Après un enseignement sur la mission par le père Verkys, qui a rappelé que « le feu de la mission doit brûler en chacun des baptisés », puis un temps fraternel autour d’un repas partagé, rendez-vous est pris à l’église d’Angles. La louange est proposée aux jeunes et aux paroissiens : « Nous reconnaissons ainsi la grandeur de Dieu, et rendons grâce pour tous les bienfaits dont II nous comble ». La prière monte de l’assemblée : « Seigneur, inspire-nous des paroles bienveillantes, des paroles qui touchent le cœur. Ravive en nous les dons reçus à notre baptême et à notre confirmation. Que ton Esprit Saint nous devance auprès des personnes que nous allons rencontrer durant ce temps d’évangélisation ». Après l’adoration du Saint Sacrement, le père Verkys bénit chacune des équipes qui s’apprêtent à partir : « Vous renouvelez ainsi ce qui se vivait aux premiers temps de l’Église primitive quand les gens ne connaissaient pas Dieu ». Sur le parvis de l’église, baigné par un doux soleil, les binômes et les trios se forment. Alice, Grégoire et Guy-Antoine partent pour faire du porte-à-porte dans un lotissement à Angles. Parmi les maisons, beaucoup ont les volets fermés…. Cela ne décourage pas pour autant les trois missionnaires ! Dans la rue, ils croisent un retraité qui promène son chien. La discussion s’engage pendant de longues minutes. Intéressé, l’homme évoque sa quête spirituelle, ses doutes sur l’Église, confie avoir été Petit chanteur à la Croix de Bois, élevé par les Pères Blancs. Lorsqu’Alice lui pose la question : ‘Que pensez-vous de Jésus Christ ?’, il fait part de son scepticisme, même s’il reconnaît que son message est encore présent aujourd’hui. Avant de partir, les missionnaires lui demandent s’il a une intention de prière : « Oui, priez pour que ça aille un peu mieux partout, mais ça, vous devez souvent l’entendre ! ». Il accepte volontiers la médaille miraculeuse que lui offre Alice. Lorsque Guy-Antoine l’invite à participer au concert le soir organisé dans l’église à Angles, l’homme confie « aimer beaucoup les églises. Chaque fois que je suis en voyage avec mon épouse, j’aime les photographier ». Un peu plus loin, dans le jardin d’une maison en travaux, deux femmes discutent, assises dans un fauteuil. Après avoir présenté la démarche des WEMPS, l’une d’elles répond : « Cela ne m’intéresse pas ». Quelques maisons après, une femme sort. Elle évoque une lourde opération chirurgicale récente qui l’a beaucoup fatiguée, ainsi que sa présence quotidienne auprès de son frère malade. Quand on lui pose la question : « Croyez-vous en Dieu ? », elle répond tout de suite : « Oui, j’y crois ! Je sais qu’il m’aide quand c’est trop dur… ». Les larmes aux yeux, elle demande aux missionnaires de prier pour elle et pour son frère, et accepte avec gratitude la médaille qu’on lui offre. A la fin de l’après-midi, les missionnaires se retrouvent pour un concert dans l’église. Quels seront les fruits de cette mission ? « Nul ne le sait, mais nous avons semé et peut-être qu’une parole aura touché le cœur de quelqu’un ! Nous ne sommes que de simples instruments, les serviteurs du Seigneur : Lui seul peut tout ! », conclut Antoine. |