Devant l’Immaculée, le Pape prie pour les femmes et les mères dans le monde

Ce vendredi 8 décembre, solennité de l’Immaculée Conception, le Saint-Père s’est rendu place d’Espagne pour rendre hommage à la Vierge Marie. Dans sa prière, le Souverain pontife a évoqué la douleur des mères et des femmes dans le monde, ainsi que celle des peuples «éprouvés par la guerre» en Ukraine et en Terre sainte.

Vatican news

Après deux semaines d’activités réduites en raison d’une grippe et d’une inflammation pulmonaire, François a pu retrouver la foule de Rome ce vendredi après-midi 8 décembre, Solennité de l’Immaculée Conception. Avant de se rendre place d’Espagne, dans le centre de la capitale italienne, pour la traditionnelle prière aux pieds de la statue de la Vierge, le Pape a fait une halte dans la basilique Sainte-Marie Majeure pour vénérer l’icône de la Vierge Salus populi romani.

 Une fois arrivé place d’Espagne, l’évêque de Rome a écouté les Litanies à la Très Sainte Vierge Marie, puis a prononcé une prière de remerciement et de supplication à celle qui veille sur «les familles», «les lieux d’étude et de travail», «les institutions et les services publics», «les hôpitaux et les maisons de retraite», «les prisons», «ceux qui vivent dans la rue», ou encore «les paroisses et toutes les communautés» de la ville éternelle. «Merci pour ta présence discrète et constante, qui nous apporte réconfort et espérance» a déclaré le Saint-Père.

Prière pour l’Ukraine et la Terre sainte

Le Souverain pontife a ensuite souligné avoir «besoin» de Marie, car elle «est l’Immaculée Conception», et que son existence «nous rappelle que le mal n’a ni le premier, ni le dernier mot; que notre destin n’est pas la mort mais la vie, pas la haine mais la fraternité, pas le conflit mais l’harmonie, pas la guerre mais la paix». François a ensuite eu une pensée pour «tous les peuples opprimés par l’injustice et la pauvreté, éprouvés par la guerre» en pensant tout particulièrement au «peuple tourmenté d’Ukraine» ainsi qu’aux peuples palestinien et israélien, «replongés dans la spirale de la violence».

La douleur des mères

Marie étant avant tout mère, le Pape a rappelé la douleur des mères «qui pleurent leurs enfants tués par la guerre et le terrorisme», «qui les voient partir pour des voyages d’espérance désespérée», «qui tentent de les libérer des liens de la dépendance» et «qui les observent tout au long d’une longue et dure maladie».

Les violences faites aux femmes

François s’est ensuite adressé à Marie en tant que femme et lui a confié toutes celles «qui ont souffert de la violence et celles qui en sont encore victimes, dans cette ville, en Italie et dans le monde entier». «Aide-nous à parcourir un chemin d’éducation et de purification, a poursuivi l’évêque de Rome, en reconnaissant et en contrant la violence qui se cache dans nos cœurs et nos esprits et en demandant à Dieu de nous en délivrer».

Pour conclure, le Saint-Père a appelé Marie à montrer «le chemin de la conversion, car il n’y a pas de paix sans pardon et il n’y a pas de pardon sans repentir. Le monde change si les cœurs changent; et chacun doit dire « en commençant par le mien »». François a également rappelé «la grâce» dans laquelle est «immergée» Marie «depuis le premier instant» et celle de Jésus-Christ, «engendré» dans sa chair.

Hommage à la statue de l’Immaculée 08 décembre 2023 Pape François

2024, une année cathédrale pour Notre-Dame de Paris

Dans un an jour pour jour, le 8 décembre 2024, Notre-Dame de Paris ouvrira enfin ses portes, après cinq ans de travaux. Où en est aujourd’hui cette restauration spectaculaire ? Récit d’un chantier historique et attendu.

Marie-Laure Castelnau – publié le 07/12/23

Le compte à rebours est lancé. Dans un an jour pour jour, le 8 décembre 2024Notre-Dame de Paris reprend du service. Une date ne doit rien au hasard : le 8 décembre l’Eglise fête l’Immaculée Conception. C’est donc sous le regard aimant de la Vierge Marie que la cathédrale rouvrira ses portes. Alors que la croix vient tout juste d’être hissée au sommet de la flèche de Notre-Dame le 6 décembre, le chemin parcouru depuis le tragique incendie du 15 avril 2019 a été long et sinueux. 

Cinq ans que les flammes ont ravagé la belle cathédrale mais aussi cinq ans que des centaines d’hommes travaillent à sa reconstruction. Aujourd’hui, près de 1.000 personnes, compagnons, artisans d’art et encadrants, sont mobilisés partout en France sur cette historique restauration à l’identique de ce chef-d’œuvre de l’art gothique. A moins d’un an cette réouverture tant attendue, où en est le chantier ? Qu’a-t-il été accompli jusqu’à aujourd’hui ? Que reste-t-il à faire ?

42.000 m2 de décors peints

« Après deux années consacrées à la sécurisation de l’édifice, aux études de projets puis à la préparation et à l’attribution des appels d’offre, les travaux de restauration battent leur plein », déclarait il y a un an,le général Jean-Louis Georgelin, ancien président de l’établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris, qui avait mené les travaux de cette restauration tambour battant. Grande figure du chantier, il a disparu dans un tragique accident en juillet 2023. C’est Philippe Jost, 63 ans, directeur délégué de l’établissement chargé de ce chantier, qui lui a succédé. 

Trois grands types de travaux sont toujours en cours. Dans la cathédrale, le nettoyage et la restauration des décors peints, au total 42.000 m2, est bien avancé. Les échafaudages ont été démontés et laissent désormais apparaître toute la beauté et la richesse des volumes intérieurs restaurés. Il reste encore à finir la clôture du chœur, chef d’œuvre sculpté du XIVe siècle. Bientôt sa pierre retrouvera sa blondeur et les peintures des chapelles leur éclat d’origine. 

Le grand orgue est de retour

Le grand orgue, nettoyé et restauré en atelier a été remonté en mai dernier. Les 8.000 tuyaux de cet instrument, le plus grand de France, seront ensuite réinstallés un à un. La console, meuble qui regroupe tous les claviers, pédaliers et jeux a été déposée et restaurée pendant plusieurs mois dans un atelier. Les facteurs d’orgue l’ont rapporté en mai 2023 à Paris et hissée jusque sur la tribune grâce à une sapine, un trou prévu à cet effet dans l’échafaudage. Ils l’ont ensuite installée à son emplacement d’origine, devant l’orgue auquel elle est reliée par des commandes électriques.  

Les vitraux des 39 baies hautes de la nef, du chœur et du transept, ainsi que les vitraux de la sacristie, n’ont pas été détruits par l’incendie, mais ont été sévèrement encrassés par les fumées. Ils ont été déposés en raison des contraintes du chantier, pour être nettoyés et restaurés dans neuf ateliers de maîtres-verriers en France. Les baies hautes de la cathédrale sont désormais toutes reposées à leur emplacement. 

Le grand orgue, nettoyé et restauré en atelier a été remonté en mai dernier. Les 8.000 tuyaux de cet instrument, le plus grand de France, seront ensuite réinstallés un à un. La console, meuble qui regroupe tous les claviers, pédaliers et jeux a été déposée et restaurée pendant plusieurs mois dans un atelier. Les facteurs d’orgue l’ont rapporté en mai 2023 à Paris et hissée jusque sur la tribune grâce à une sapine, un trou prévu à cet effet dans l’échafaudage. Ils l’ont ensuite installée à son emplacement d’origine, devant l’orgue auquel elle est reliée par des commandes électriques.  

Les vitraux des 39 baies hautes de la nef, du chœur et du transept, ainsi que les vitraux de la sacristie, n’ont pas été détruits par l’incendie, mais ont été sévèrement encrassés par les fumées. Ils ont été déposés en raison des contraintes du chantier, pour être nettoyés et restaurés dans neuf ateliers de maîtres-verriers en France. Les baies hautes de la cathédrale sont désormais toutes reposées à leur emplacement. 

La maçonnerie presque terminée

La restauration des maçonneries et des voûtes effondrées a elle aussi bien avancé. Les maçons-tailleurs de pierre ont refermé la première voûte effondrée dans le transept nord et ont fini de remonter les arcs diagonaux et de l’oculus de la voûte de la croisée du transept. C’était l’opération de maçonnerie la plus importante du chantier s’agissant des voûtes médiévales de la cathédrale. Il ne reste plus que celles de la nef et du chœur toujours en cours de reconstruction. La charpente du chœur est un ouvrage d’une taille exceptionnelle : d’une longueur de 32 mètres, d’une largeur de près de 14 mètres et d’une hauteur de 10 mètres. Depuis le 30 août, les charpentiers ont levé avec émotion les premières pièces en chêne de cette charpente du chœur, restituée selon un dessin et des techniques fidèles à l’ouvrage d’origine du XIIIe siècle. Elle sera en place d’ici la fin de l’année. Les dernières pierres des rosaces du pignon sud, ont été reposées à leur emplacement définitif par les maçons. Ornées de délicats motifs végétaux, leurs pierres ont été sculptées par les artisans, aux pieds même de la cathédrale. 

Enfin, les travaux de restitution de la flèche de Viollet-le-Duc et des charpentes disparues sont en cours, à la fois sur l’île de la Cité et en atelier. Le tabouret de la flèche, socle de 15 mètres de longueur par 13 mètres de largeur sur 6 mètres de hauteur, a été acheminé fin mars. Son montage s’est terminé le 15 avril. À cette date symbolique, le public a pu commencer à voir s’élever dans le ciel de Paris l’échafaudage qui entourera la flèche au fur et à mesure de sa construction, jusqu’à la fin de l’année 2023. À terme, cet échafaudage d’un poids de 600 tonnes culminera à 100 mètres, la flèche s’arrêtant quant à elle à 96 mètres, ancré à 30 mètres du sol.

Depuis septembre les gargouilles et chimères recopiées par les sculpteurs ont été reposées. Toutes ces sculptures forment un bestiaire fantastique ! En novembre, la statue du Christ a elle aussi fait son retour au sommet du pignon sud.

Encore des tâches de grande ampleur

Si le calendrier est à priori garanti, il reste néanmoins mille tâches de grande ampleur à mener : achever de restaurer le beffroi nord et y redéposer les huit cloches qui ont été restaurées, terminer le nettoyage des chapelles, remonter surtout la charpente du cœur et de la nef, la fameuse « forêt » refaite à l’identique de la charpente médiévale d’origine et dont l’installation se poursuit à grande vitesse..

« La flèche est le vrai symbole de la reconstruction de la cathédrale », avait déclaré le général d’armée Jean-Louis Georgelin. « On se rapproche vraiment de la réouverture de Notre-Dame, en décembre 2024. Les Français, les pèlerins et les visiteurs du monde entier retrouveront alors la cathédrale qu’ils aiment, entièrement restaurée, dans le respect de la blondeur de sa pierre et magnifiée par la splendeur retrouvée de ses décors peints ! »

En attendant ce moment tant espéré, le Musée du Louvre présente dans la galerie Richelieu une exposition autour du Trésor de Notre-Dame, dont la Couronne d’épines, la relique du clou et le bois de la Croix, et les autres éléments qui ont été sauvés la nuit du 15 au 16 avril 2019. Ce trésor, qui rassemble les objets et les vêtements sacerdotaux nécessaires à la célébration du culte, des reliques et des reliquaires, des livres manuscrits ainsi que d’autres objets précieux offerts par piété, rejoindra ensuite, une fois la cathédrale rouverte, la sacristie néogothique de la cathédrale, construite par Jean-Baptiste Lassus et Eugène Viollet-Le-Duc de 1845 à 1850 pour les abriter. Avec plus de 120 œuvres, cette exposition offre un condensé de l’histoire de ce trésor, en les replaçant dans le contexte de son histoire millénaire : depuis ses origines au Moyen Âge jusqu’à sa résurrection au XIXe siècle et son épanouissement avec Viollet-le-Duc sous le Second Empire. Le seul et véritable trésor sera de retrouver au cœur de ce lieu un inestimable trésor qu’est la présence réelle de Jésus.

Dieu est venu à nous… en Terre sainte

A Noël, l’oracle du prophète Isaïe s’accomplit : la Vierge enfante un fils et on lui donne le nom d’Emmanuel. Matthieu l’évangéliste nous le confirme.

Cependant, quelle était la signification de la prophétie d’Isaïe ? Pourquoi a-t-il énoncé une telle prédiction ? Et surtout, pourquoi les premiers chrétiens ont-ils pensé que la naissance du Christ était l’accomplissement de cette prophétie ?

Ces questions émergent quand nous scrutons attentivement la Bible. Dans cette vidéo, frère Łukasz Popko, Dominicain et enseignant à Jérusalem, nous guide dans notre réflexion et nous aide à décrypter les significations des écritures.

frère Emmanuel Dumont

Deux documents publiés par le diocèse  : »Porter la communion » ;  Conduire une célébration de la Parole dans les hôpitaux et les EHPAD » 

Suite au décret de Mgr Jacolin concernant les messes et célébrations « Au service de l’élan missionnaire des nouvelles paroisses », un travail conjoint a été mené avec la pastorale de la santé et la pastorale liturgique et sacramentelle, pour élaborer deux documents spécifiques : « Porter la communion » aux personnes âgées et malades et « Conduire une célébration de la Parole dans les hôpitaux et les EHPAD ».

Ces textes donnent des pistes concrètes (prières, chants, etc) pour un bon déroulement.

Porter la communion à nos frères malades ou âgés

Célébration de la parole en EHPAD – HÔPITAL

Pardonner, un long processus des victimes d’abus

Une délégation de 26 victimes, hommes et femmes, d’abus commis par des frères de la communauté Saint-Gabriel a été reçue au Vatican par la Commission pontificale pour la protection des mineurs, puis par le Pape dans l’après-midi ce mardi 28 novembre. Abusées dans les années 60 dans les instituts de Bretagne et de Loire-Atlantique, leur présence à Rome est une nouvelle étape dans leur parcours de reconstruction.

Jean Charles Putzolu – Cité du Vatican

Dans les années soixante, plusieurs dizaines d’enfants ont été abusés par des membres des Frères de Saint-Gabriel, victimes de viols ou d’attouchements dans les écoles d’Issé, Loctudy et Chavagnes-en-Paillers entre la Bretagne et la Loire-Atlantique. Certains d’entre eux ont tu ces faits pendant 50 ans, avant de rompre le silence pour enfin parler à leur entourage, leur époux ou épouse et leurs enfants. D’autres victimes, avouent-ils, n’y sont pas encore parvenues.

Jean-Pierre Fourny est l’une de ces victimes. Âgé de 67 ans, il a été victime d’abus à l’âge de 7 ans et n’a trouvé la force de raconter les «tortures» subies qu’à l’âge de 32 ans. Jean-Pierre a été victime du frère Gabriel Girard, aujourd’hui décédé, qui est l’auteur supposé d’abus sur plus d’une centaine d’enfants dans les trois écoles où il a enseigné. «La nature de ce qu’on a subi? C’est une agression, des attouchements, des viols», rapporte Jean-Pierre Fourny. Il n’y a plus de colère dans les paroles de Jean-Pierre, qui se définit comme une «ex-victime». Entendu par la CIASE (Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église), indemnisé par la CRR, (Commission reconnaissance et réparation), il a «tourné la page».

Pour en arriver là, «un long processus» a été nécessaire. «Maintenant, on est plus plutôt proche de l’aboutissement de la reconnaissance et de la réparation», continue-t-il.

Une démarche collective

Aujourd’hui, les anciennes victimes regroupées au sein de l’association Ampaseo (association pour la mémoire et la prévention des abus sexuels dans l’Église de l’Ouest) entretiennent des relations d’amitié avec les Frères de Saint-Gabriel. Cela, grâce au travail des uns et des autres, mais également d’un ancien provincial des Frères, Claude Marsaud, «une personne très ouverte, très intelligente, qui est d’ailleurs avec nous aujourd’hui». Après une courte pause, Jean-Pierre ajoute: «Ça fait un peu drôle parce qu’en fait, aujourd’hui, on se rend compte qu’on est avec les représentants de nos anciens prédateurs, c’est quand même très fort». L’évêque de Nantes et d’autres religieux ont contribué à l’accompagnement des victimes, ainsi que les instances mises en place par la Conférence des évêques de France, mais les Frères de Saint-Gabriel sont allés plus loin, jusqu’à les impliquer dans une démarche de transformation de la communauté fermement engagée dans la lutte contre les abus afin que des actes indicibles ne se reproduisent plus. C’est Claude Marsaud, au nom des disciples de Louis Grignon de Montfort et de Gabriel Deshayes, qui le 12 mai 2022 a lu l’acte de reconnaissance: «Nous, frères de Saint-Gabriel, reconnaissons et dénonçons toutes les violences physiques, psychologiques, morales, sexuelles commises par certains de nos frères dans l’exercice de leur métier d’éducateur, d’enseignant, d’animateur, de maître spirituel». Cette reconnaissance des fautes commises a été bien accueillie par les victimes.

Le pardon

La communauté des Frères de Saint-Gabriel «n’a jamais demandé pardon, mais ils ont fait le travail» explique Jean-Pierre qui en son nom propre, poursuit: «C’est un sujet très délicat, le pardon. Mais moi, j’ai pardonné. Avant même de rencontrer les Frères de Saint-Gabriel, j’avais déjà pardonné. Vous savez pourquoi? Parce que le pardon, c’est un acte très égoïste. Quand vous pardonnez, vous vous libérez. […] Ça vous dégage, ça vous libère, mais vous n’oubliez jamais». Lorsque l’Église demande pardon, pour Jean-Pierre, «ce n’est pas un aboutissement, mais le début d’une étape. C’est comme ça que je le sens».

Au sein d’Ampaseo, les propos sont apaisés. Avec le processus de «réparation» engagé par l’Église de France, la honte a changé de camp. Les victimes ont recouvré leur dignité. Certes, les blessures existent, les séquelles aussi. Jean-Pierre Fourny évoque certaines facettes sombres de son caractère qu’il relie directement aux sévices sexuels subis: «J’avais fugué de l’école parce que je ne pouvais plus supporter. À 11 ans, j’avais l’impression de devenir fou. Vous voyez, c’est quand même grave, avec des conséquences derrière qui ont été souvent de l’énervement, des crises de nerfs».

Rester vigilant contre les abus

«Maintenant, il faut avancer», soutient Jean-Pierre Fourny, estimant que les directives concernant la lutte contre les abus peuvent être encore renforcées; point sur lequel l’association dont il est membre, Ampaseo, est en mesure d’apporter une contribution: «Ne peut-on pas apporter un peu d’eau au moulin? C’est quand même les victimes qui ont subi. Donc, il faut travailler avec les victimes et avec les associations de victimes». Il cite en exemple le travail réalisé avec la communauté des Frères de Saint-Gabriel: «C’est vrai, ils ne nous ont jamais demandé pardon. Par contre, ils ont ils ont créé une commission interne à laquelle on a participé». Aujourd’hui, Ampaseo se dit disponible pour intervenir dans les écoles et dans les séminaires afin que les jeunes en formation «prennent conscience». Il faut qu’ils ressentent «dans le fond des tripes» ce que les victimes ont vécu, explique-t-il.

La conversation s’achève sur un substantif: «survivants». C’est ainsi que le Pape François définit souvent des victimes d’abus. «C’est vrai qu’on est des survivants», affirme Jean-Pierre, «mais il n’y a pas que des survivants, il y a eu beaucoup de morts. Des gens sont morts parce qu’ils se sont suicidés». 

Trois belles images pour partager sa foi avec des non-croyants

Il est parfois difficile pour des non-croyants de comprendre pourquoi les catholiques croient en Dieu. Voici trois comparaisons simples et originales qui peuvent aider à expliquer sa foi.

Cerith Gardiner – publié le 27/11/23

Amis, proches ou collègues peuvent avoir des croyances ou des rapports à Dieu très différents des siens. Si certaines personnes peuvent comprendre pourquoi un catholique croit en Dieu, et ont même parfois quelques connaissances en la matière, d’autres ne sont tout simplement pas en mesure de saisir la notion de foi.

Pour expliquer ses convictions religieuses, recourir à des images simples, peut se révéler très efficace. Voici quelques idées qui pourraient rendre les choses un peu moins abstraites pour les non-croyants et qui leur permettront de comprendre votre foi. Qui sait, ils pourraient même être intrigués et vouloir vraiment s’y intéresser ?

La meilleure connexion WiFi

Croire en Dieu, c’est un peu comme croire au WiFi : on ne le voit pas, mais quand on se connecte, il se passe des choses incroyables ! Tout comme le WiFi, Dieu est toujours disponible, il est toujours présent, attendant que vous vous connectiez. C’est comme avoir le soutien constant d’un ami qu’on ne peut pas voir mais qui est toujours là pour échanger avec vous. Pour se connecter à ce WiFi céleste, le mot de passe, c’est la prière ! 

Le meilleur GPS

Si certaines personnes trouvent du réconfort à observer le ciel et les étoiles, d’autres peuvent trouver du réconfort en sachant que Dieu veut pour chacun un chemin de bonheur qui dépasse ses plus grands rêves. Avoir la foi, c’est comme avoir un GPS pour votre âme. Lorsque vous prenez un mauvais virage, vous savez que Dieu vous remettra sur le droit chemin. Avoir la foi, c’est se laisser guider par Lui.

Un puzzle divin

Pour expliquer sa foi à ses amis, il est possible également de décrire la vie est comme un gigantesque puzzle. Dieu seul connaît le dessin qui est sur le couvercle de la boîte. Pour le moment, on ne peut pas voir toute l’image, mais juste quelques pièces. Cependant, les catholiques sont confiants sur le fait que, à la fin de leur vie, ce sera un magnifique chef-d’œuvre.

Ces explications peuvent paraître un peu naïves. Mais elles rendront pour celui écoute la notion de foi plus compréhensible. Elles peuvent même être des exemples utiles à donner à ses enfants.

L’urgence, pour François, est d’aimer les pauvres

Dans un message adressé au symposium organisé par le dicastère pour le Service du développement humain intégral à l’occasion du 10e anniversaire d’Evangelii Gaudium, François réaffirme que la mission d’évangélisation et la vie chrétienne ne peuvent négliger les pauvres, car ce sont eux qui marquent le chemin de la rédemption.

Tiziana Campisi – Cité du Vatican

«Ce n’est qu’en écoutant le cri souvent étouffé de la terre et des pauvres que nous pourrons remplir notre mission d’évangélisation, vivre la vie que Jésus nous propose et contribuer à résoudre les graves problèmes de l’humanité»: François l’affirme dans le message envoyé au symposium organisé par le dicastère pour le Service du développement humain intégral à l’occasion du 10e anniversaire de l’exhortation apostolique Evangelii Gaudium, en rappelant son invitation aux croyants à «retrouver la joie missionnaire des premiers chrétiens» qui, bien que calomniés, persécutés, torturés, assassinés, «ont été le paradigme d’une Église en marche, qui a su prendre l’initiative sans crainte, aller à la rencontre, chercher les lointains» et «inviter les exclus».

La dette d’amour envers les pauvres

L’annonce de l’Évangile dans le monde d’aujourd’hui continue d’exiger de notre part «une résistance prophétique, comme alternative culturelle», souligne le Pape, et ce «face à l’individualisme hédoniste païen», au «système qui tue, exclut, détruit la dignité humaine» et à la «mentalité qui isole, aliène, limite la vie intérieure à ses propres intérêts», en s’éloignant du prochain et de Dieu. Le Souverain pontife rappelle également que la mission évangélisatrice et la vie chrétienne «ne peuvent négliger les pauvres», car tout le chemin de «la rédemption est marqué par les pauvres». C’est une humble fille, Marie, Mère de Jésus qui, entre autres choses, «s’est fait pauvre, est née dans une étable parmi les animaux et les paysans, a grandi parmi les ouvriers et a gagné sa vie de ses propres mains, s’est entouré de foules de déshérités, s’est identifiée à eux, les a placés au centre de son cœur, leur a annoncé la Bonne Nouvelle en premier», inviant chacun à tous «les nourrir, leur distribuer les biens avec justice, à défendre leur cause». C’est pourquoi le Pape ne peut cesser de mettre les pauvres au centre, a souligné François, «ce n’est pas de la politique, ce n’est pas de la sociologie, ce n’est pas de l’idéologie, c’est purement et simplement l’exigence de l’Évangile». Un «principe non négociable», dit-il, dont les implications pratiques peuvent varier «pour chaque contexte, société, personne et institution», sans préjudice du fait que tout chrétien a une dette d’amour envers les pauvres.

L’inégalité, racine des maux sociaux

C’est précisément dans «l’amour actif que nous devons aux pauvres que se trouve le remède au grand risque du monde d’aujourd’hui, avec ses multiples et oppressantes offres de consommation», souligne le Pape, comme le précisait déjà Evangelii Gaudium. Pour résoudre radicalement les problèmes des pauvres, «condition nécessaire à la résolution de tout autre problème puisque l’inégalité est la racine des maux sociaux», François demande «un profond changement de mentalité et de structures». Sans ce changement, «nous sommes condamnés à voir s’aggraver le climat, la santé, les migrations et, en particulier, la violence et les guerres, mettant en danger toute la famille humaine, pauvres et non-pauvres, intégrés et exclus, car nous sommes tous dans le même bateau et nous sommes appelés à ramer ensemble». L’inégalité de l’économie contemporaine «tue, jette et détruit notre sœur la terre mère, dans la mentalité égoïste qui la soutient», ajoute le Souverain pontife, et «ceux qui pensent pouvoir se sauver, dans ce monde ou dans l’autre, se trompent».

Une nouvelle mentalité

Pour François, il faut penser «en termes de communauté» et «de priorité de la vie de chacun» et vivre la solidarité «comme la décision de rendre aux pauvres ce qui leur correspond». «En respectant l’indépendance et la culture de chaque nation, il faut toujours se rappeler que la planète est de toute l’humanité et pour toute l’humanité», a poursuivi le Pape, qui a exhorté à «ouvrir nos oreilles au cri des autres peuples ou des autres régions de notre pays».

De nouvelles structures sociales

Quant aux structures, elles doivent «renoncer à l’autonomie absolue des marchés et de la spéculation financière et s’attaquer aux causes structurelles de l’inégalité». La politique économique devrait plutôt se fonder sur la dignité de chaque personne humaine et sur le bien commun. «La vocation de l’entrepreneur est un travail noble, à condition qu’il se laisse interpeller par un sens plus large de la vie», observe le Pape, qui appelle à une croissance économique «dans l’équité», avec «des décisions, des programmes, des mécanismes et des processus spécifiquement orientés vers une meilleure distribution des revenus, la création d’opportunités d’emploi et une promotion intégrale des pauvres qui va au-delà du simple assistanat.»

Vivre la fin de l’année liturgique

La méditation de l’Écriture sainte irrigue toute liturgie, à travers les multiples lectures et les diverses prières proclamées, mais aussi les gestes et attitudes, qui en reçoivent leur signification profonde. Cette signification se renforce encore par son enracinement dans l’année liturgique qui déploie le mystère du Salut en Christ tout au long du temps. Ce deuxième moment de confinement s’inaugurait alors que l’année liturgique arrivait à son terme. Ce contexte rendait plus pressante encore l’invitation à suivre les grandes lignes de force mises à disposition par la liturgie pour aider chacun à entrer dans la grâce du temps présent, en toute occasion.

La fin de l’année liturgique :
un appel à manifester la royauté du Christ par la fraternité

Les ultimes semaines de l’année liturgique ne se contentent pas d’égrener les dernières minutes qui restent à vivre. Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure (Mt 25, 13). Elles offrent une véritable pédagogie afin de saisir, alors que ces temps sont les derniers, comment le monde n’avance pas vers sa perte, mais vers la plénitude de la communion avec Dieu.

Certes le temps de pandémie, avec ses multiples conséquences humaines, économiques et sociales, peut donner à penser que le monde se disloque et se divise plus que jamais. Les différents passages de l’Écriture des dimanches à venir n’éludent pas cette inquiétude voire son caractère irrémédiable. Cependant, au milieu de ce fracas, surgit une invitation, toujours plus pressante, à la vigilance et à l’écoute de la venue du Seigneur. Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre (Mt 25, 6).

Invitation paradoxale alors que nous voici, de nouveau, confinés !

Sortir ? Le terme biblique ne veut pas simplement désigner un déplacement physique, mais il possède une signification existentielle très ample.

C’est d’abord prendre le risque de quitter ses certitudes et son confort, sa tranquillité. À la manière dont Paul y invite les chrétiens de Thessalonique : vous n’êtes pas dans les ténèbres, […] vous êtes tous des fils de la lumière, des fils du jour (1 Thes 5,4-5). Ce n’est donc pas une fuite en avant, mais la manifestation de l’espérance dans laquelle nous avons été plongés au jour de notre baptême. Le Christ est ressuscité d’entre les morts, de même c’est dans le Christ que tous recevront la vie (1Co 15, 22).

Ensuite, comme les vierges sages de la parabole ou les serviteurs du maître parti en voyage, c’est veiller et attendre son retour, dans l’absolue certitude qu’il vient, et que rien ne retarde sa venue. Probablement que cette attente peut parfois sembler épuiser l’huile de nos lampes ou même éteindre notre vigilance. La confiance de l’époux demeure pourtant le seul et vrai combustible de ce feu intérieur que l’Esprit saint allume sans cesse en nous.

Enfin, sortir nous conduira vers ces prés d’herbe fraîche où le Seigneur sera le berger de confiance et paix, même s’il faut pour cela traverser les ravins de la mort (Ps 22). Habiter la maison du Seigneur et se tenir à sa table est l’objectif ultime. Ce n’est pas une promenade limitée géographiquement ou réduite à une méditation solitaire. L’itinéraire que les Écritures tracent est celui qui fera de chacun un membre du Peuple de Dieu, du Corps du Christ et un Temple de l’Esprit saint.

Alors, au terme du temps liturgique, la royauté du Christ se dévoile comme la réponse au trouble qui peut nous habiter devant les événements du monde, devant le manque de l’Eucharistie et du rassemblement ecclésial de la prière. Elle est une royauté de vie et de vérité, de grâce et de sainteté, de justice, d’amour et de paix (préface du Christ Roi de l’Univers). Dit autrement, avec les mots de Mathieu l’évangéliste, cette royauté sera celle de la fraternitéChaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait (Mt 25, 40).

La réponse au trouble ou au manque qui semble faire vaciller notre espérance et notre communion, c’est bien la fraternité. Elle devient la face visible de cette réalité invisible qu’est notre foi, et qui faisait écrire à François d’Assise la manière de la manifester dans l’aujourd’hui de notre vie :

« Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix,

Là où est la haine, que je mette l’amour.

Là où est l’offense, que je mette le pardon.

Là où est la discorde, que je mette l’union.

Là où est l’erreur, que je mette la vérité.

Là où est le doute, que je mette la foi.

Là où est le désespoir, que je mette l’espérance.

Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.

Là où est la tristesse, que je mette la joie.

O Seigneur, que je ne cherche pas tant à

être consolé qu’à consoler,

à être compris qu’à comprendre,

à être aimé qu’à aimer.

Car c’est en se donnant qu’on reçoit,

c’est en s’oubliant qu’on se retrouve,

c’est en pardonnant qu’on est pardonné,

c’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie. »

Tout au long de ces semaines qui vont conduire chacun vers la fin de l’année liturgique (32ème & 33ème dimanche de l’année B, Solennité de Jésus-Christ, Roi de l’univers), nous réapprendrons à dire la fraternité et l’espérance, dont l’Eucharistie est le sacrement. Son absence concrète élargira l’espace pour que la Parole du Seigneur achève en nous son œuvre de charité envers ceux qui nous entourent. La Bonne nouvelle du Salut n’est audible que lorsque les croyants sont capables d’en faire un récit qui entre en résonance avec l’histoire humaine, et d’agir en fonction de ces paroles d’espérance dans un engagement qui manifeste leur fraternité et la construit dans la société. En creux, cela nous invite à ne pas attendre le rétablissement des célébrations publiques pour proclamer le Christ-Roi. Vivre la fraternité sert l’avènement de la royauté du Christ et, par le témoignage ainsi donné, c’est déjà le « célébrer » aux yeux de tous !

Ce que ressent une personne âgée (mais qu’elle n’exprime pas toujours)

Voici quatre éléments importants à avoir en tête lorsque vous vous occupez d’une personne âgée.

Cerith Gardiner – publié le 22/09/23

Alors que la société évolue à une vitesse vertigineuse, il est important de se rappeler qu’il existe une génération – les personnes âgées – qui n’évolue peut-être pas au même rythme. Cependant, sans ces dames et messieurs âgés, nous ne serions pas là aujourd’hui. Lorsque vous prenez soin de vos aînés, il est important de garder à l’esprit certains sentiments auxquels ils peuvent être confrontés, et qu’ils n’expriment pas toujours.

ELLE PEUT RESSENTIR UNE FRUSTRATION PHYSIQUE

À partir d’un certain âge, une personne âgée est confrontée à ses limites physiques. Par exemple, elle ne peut plus gravir les montagnes comme elle le faisait autrefois. Elle marche d’un pas moins rapide. Elle entend moins bien. Autant de changements qui peuvent être source de frustration. Comment pouvez-vous l’aider ? Tout d’abord en ralentissant votre propre rythme, de paroles, de marche etc… pour s’assurer qu’elle puisse suivre sans que cela ne crée de frustration ou d’énervement. Il peut être bon également de commenter tout ce qu’elle est encore capable de faire.

Dans la perspective d’une dépendance, il est bon de rassurer une personne âgée sur le fait qu’elle ne sera pas seule. Il est important pour elle de savoir que si l’entretien de la maison est une charge trop lourde, vous pouvez trouver des solutions.

Nombreuses sont les personnes âgées à avoir une certaine réticence à l’idée de demander de l’aide. Une façon de devancer cette situation consiste à leur donner un coup de main avant qu’elles ne se rendent compte qu’elles en ont besoin. Accomplissez certaines tâches lors de vos visites, comme sortir les poubelles ou effectuer de petites réparations par exemple.

ELLE EST CONFRONTÉE À LA MORT DE SES PROCHES

Lorsque nous sommes jeunes, nous nous sentons invincibles. Nous reportons facilement les choses au lendemain car nous prenons le futur pour acquis. Cependant, à mesure que les années passent, on se rend de plus en plus compte de la valeur de la vie.

Au fur et à mesure qu’elles vieillissent, les personnes âgées perdent certains de leurs proches. Elles voient leur cercle d’amis se rétrécir. Des épreuves douloureuses qui soulignent la vulnérabilité de l’être humain et qui peuvent faire peur. Il ne s’agit pas nécessairement de la peur de mourir, mais, dans un couple, de la peur de vivre sans l’autre. 

La mort est inévitable, bien sûr, mais la meilleure façon d’aider un membre âgé de sa famille est d’être présent. Parfois, c’est aussi simple que de passer un appel téléphonique pour vérifier son état. Il est également important de planifier vos visites, cela lui donne de la joie et de l’espérance face à un avenir plus incertain.

ELLE A BESOIN DE PARLER DU PASSÉ

Une personne âgée a besoin d’évoquer les histoires du passé, de parler de personnes que vous n’avez peut-être jamais rencontrées ! Néanmoins, c’est important de les laisser partager ces moments avec vous. Vous en apprendrez davantage sur eux, ce qui est toujours intéressant voire amusant !

Il peut être agréable de faire des voyages dans le passé avec vos proches âgés. S’il fait beau, montez dans la voiture et voyagez ensemble vers des endroits qui leur tiennent à cœur. Ces moments peuvent être précieux pour les petits comme pour les grands.

ELLE A BESOIN DE SE SENTIR VALORISÉE

L’une des choses les plus cruciales dont nos aînés ont besoin est de se sentir valorisés. Cela passe surtout par l’écoute de leurs conseils, d’autant qu’ils en ont souvent beaucoup à partager. Vous pouvez également les inviter à être actifs dans vos vies. Assurez-vous simplement de faire preuve de patience s’ils ont des difficultés à gérer les derniers équipements pour bébés ou les dernières technologies.

En parlant de technologie, il est important de prendre le temps de les aider à découvrir de nouvelles façons de faire dans la vie quotidienne, comme les systèmes de paiement sans contact par exemple.

Une autre façon de valoriser un aîné est de passer du temps avec lui. Alors, recherchez vos proches âgés, profitez de leur compagnie et rappelez-vous que même s’ils ont vieilli physiquement, ils se sentent bien souvent plus jeunes de plusieurs décennies et pleins d’entrain pour s’engager dans la vie.

«La médecine qui renonce à guérir n’est plus l’art de guérir», dit le Pape

Recevant en audience le 18 novembre au Vatican, les membres de la Fédération italienne des médecins pédiatres et l’Association italienne d’oto-rhino-laryngologie, l’évêque de Rome a souhaité «que les jeunes redécouvrent le courage et la joie de devenir parents» en Italie. Il a aussi évoqué la condition du malade, qui «doit être approché avec l’attitude du Bon Samaritain, qui ne regarde pas ailleurs, mais se penche sur l’homme blessé», a-t-il déclaré.

Heureux de rencontrer ces professionnels de la santé, «au service des personnes qui ont besoin de soins», le Pape a d’emblée exprimé sa reconnaissance pour leur travail quotidien.

S’adressant aux pédiatres italiens présents, «une référence pour les jeunes couples», François a mis en avant un aspect important dans l’exercice de leur métier, celui de «les aider dans leur tâche d’accompagnement des enfants pour leur croissance». En effet, les enfants sont toujours un don et une bénédiction du Seigneur, soutient le Pape, espérant que dans «un pays malheureusement vieillissant» comme «l’Italie», des conditions favorables soient créées «pour que les jeunes aient davantage confiance et redécouvrent le courage et la joie de devenir parents».

Jésus, médecin par excellence 

Et se tournant ensuite vers les médecins ORL (spécialistes en oto-rhino-laryngologie, dans le diagnostic et le traitement des troubles du nez, de la gorge, de l’oreille, et de la tête et cou), le Pape a tenu à leur rappeler notamment qu’ils «traitent certains organes qui sont nécessaires à nos relations et qui nous permettent de rester en contact avec les autres et la communauté». Et Jésus qui est le médecin par excellence peut inspirer chacun d’entre eux, comme le témoigne l’Évangile. «Nous voyons Jésus s’approcher de personnes sourdes et muettes qui vivaient dans la solitude et l’isolement. Et on observe qu’en les guérissant, il fait des gestes particuliers et prononce des paroles particulières», raconte le Souverain pontife, pour qui «ces gestes et ces paroles peuvent inspirer», car ils témoignent de «la compassion et de la tendresse de Dieu pour nous, en particulier pour ceux qui souffrent de la fatigue des relations».

Pandémie et système de santé en Italie

Le Pape se souvient encore de la pandémie liée au coronavirus qui a terriblement touché l’Italie, et loue le dévouement, le sacrifice et l’engagement des professionnels de la santé, sans lesquels de nombreuses autres vies auraient été perdues.

François a aussi évoqué «le manque de personnel constant, qui, relève-t-il, entraîne des charges de travail ingérables et, par conséquent, une fuite des professionels de la santé». À cela s’ajoute le facteur «crise économique» persistant qui affecte, souligne l’évêque de Rome, la qualité de vie des patients et médecins: «Combien de diagnostics précoces ne sont pas posés? Combien de personnes renoncent à un traitement? Combien de médecins et d’infirmières, découragés et fatigués, abandonnent ou préfèrent aller travailler à l’étranger?», s’interroge François. Cela compromet selon lui l’exercice du droit à la santé, qui fait partie de l’héritage de la doctrine sociale de l’Église et qui est inscrit dans la Constitution italienne.

La rencontre fut l’occasion pour le Pape d’inviter à préserver le système de santé italien, «qui doit être soigné, développé, parce qu’il s’agit d’un système de service à la population», et de faire observer qu’une «médecine qui renonce aux soins et se retranche derrière des procédures déshumanisées et déshumanisantes n’est plus l’art de guérir». Le malade selon lui doit être approché avec l’attitude du Bon Samaritain, qui ne regarde pas ailleurs, mais se penche sur l’homme blessé et apaise sa souffrance, sans poser de questions, sans laisser son cœur et son esprit se fermer par des préjugés, sans penser à son propre intérêt.

Accueillir les patients et donner de l’espoir 

Cette parabole de l’Évangile «vous aidera à toujours regarder le visage des patients, petits et grands: à les accueillir et à leur donner de l’espoir, à écouter leurs histoires, à les soutenir dans les moments difficiles. Le mot clé est la compassion, qui n’est pas de la pitié! C’est un outil de diagnostic irremplaçable!», déclare-t-il.

L’appel pour les jeunes 

La proximité, la compassion et la tendresse, sont trois attitudes qui aident à toujours avancer, et à construire la société, répète le Pape. «Je vous souhaite d’être proches, compatissants et tendres», affirme le Saint-Père, encourageant «les jeunes à s’engager dans cette voie professionnelle, qui est une façon exigeante de travailler tout en s’occupant des autres».