Jean-Marie Petitclerc sur l’hyperviolence : “Chez certains ados, il y a une absence totale d’empathie”

Le père Jean-Marie Petitclerc, prêtre salésien et éducateur spécialisé, réagit au meurtre de Mélanie, surveillante poignardée par un élève de 14 ans à Nogent (Haute-Marne). Pour lui, les clés pour prévenir la violence résident dans l’éducation au respect et à l’empathie, et dans la nécessité de poser des sanctions dès la première dérive.

Une surveillante d’un collège de Nogent (Haute-Marne) a été mortellement poignardée mardi 10 juin par un élève de 14 ans, lors d’une fouille de cartables. Un drame qui vient s’ajouter à une série d’agressions récentes par arme blanche commises par des adolescents de plus en plus jeunes. Le père Jean-Marie Petitclerc, prêtre salésien de Don Bosco, côtoie depuis une cinquantaine d’années des jeunes en difficulté en tant qu’éducateur spécialisé. Il publie le 20 août prochain Combattre l’hyperviolence (DDB), un livre brûlant d’actualité dans lequel il analyse les facteurs pouvant expliquer une telle évolution et fournit des pistes pour mieux prévenir et réguler cette violence chez les adolescents.

Aleteia : Comment sommes-nous passés de la violence à l’hyperviolence ?

Jean-Marie Petitclerc : Que des adolescents se battent entre eux, que des adolescents provoquent les adultes, ce n’est pas un phénomène nouveau. En revanche, ce qui est nouveau, et qui me paraît inquiétant, c’est qu’aujourd’hui on tue pour des motifs futiles. Il y a une disproportion entre la gravité de l’acte posé et la futilité des motifs. Il y a là un véritable problème éducatif. Dans le cas de la jeune femme poignardée à Nogent, les faits se sont déroulés au moment d’un contrôle des sacs. Même la présence des gendarmes n’a pas arrêté le geste meurtrier de cet adolescent. Le problème est bien plus profond.

Parmi les réponses apportées par les politiques, ont été évoqués les fouilles des sacs, les portiques de détection d’armes, l’interdiction de la vente de couteaux aux mineurs… Est-ce que ce sont, d’après vous, de bonnes solutions ?

Comment imaginer que les lycéens fassent la queue aux portiques matin et soir ?! Et je le répète, les faits se sont passés au cours d’un contrôle, les gendarmes étaient présents, cela n’a pas empêché l’adolescent de passer à l’acte ! Et l’interdiction de la vente de couteaux à l’heure où on peut tout acheter sur le « Bon coin » n’a rien de dissuasif !

Une première sanction éducative est nécessaire afin de faire prendre conscience au jeune des effets de la transgression qu’il a commise et de lui permettre de réparer.

Que faudrait-il faire en premier lieu ?

Il y a, dans le système judiciaire actuel, une inadéquation des premières réponses : il ne s’agissait pas du premier fait de violence de ce jeune. Mais il n’y a pas eu de réponses suffisantes par rapport aux actes déjà commis à l’encontre de ses camarades. (L’adolescent avait fait l’objet de deux exclusions en début d’année scolaire, l’une pour avoir asséné des coups de poing à un camarade, et une autre pour avoir frappé un élève de 6e, N.D.L.R.) La question qui doit se poser, c’est comment répondre à la primo délinquance ? Pour tous ces jeunes coupables de faits d’hyperviolence, il ne s’agissait pas de leur premier fait ! J’ai un peu l’impression que la justice fonctionne sur le mode « la première fois ce n’est pas grave, ce qui est grave c’est de recommencer ». Or une première sanction éducative est nécessaire afin de faire prendre conscience au jeune des effets de la transgression qu’il a commise et de lui permettre de réparer. Il est urgent de réfléchir à l’importance de la première sanction par rapport à la première dérive. La sanction du premier délit fait partie de la prévention de la récidive. Je pense que c’est l’axe fort d’une politique judiciaire vis-à-vis des jeunes.

Pensez-vous à d’autres solutions pour endiguer la violence des jeunes ?

Il faut se concentrer sur l’éducation au respect, cette valeur me paraît essentielle. Or elle est bafouée, parfois même par ceux qui exercent des responsabilités politiques alors qu’ils devraient se montrer exemplaires. Il suffit de voir les séquences à l’Assemblée nationale. L’irrespect est devenu la norme. La clé réside aussi dans l’éducation à l’empathie. Il faut aider le jeune à relire les conséquences de ses actes, l’aider à se mettre dans la peau de l’autre. Quand je vois un adolescent pianoter sur son téléphone, j’aime dire : « avant d’envoyer un message, mets-toi dans la peau de celui qui va le recevoir ». Une règle d’or, citée dans la Bible, est : « ne fais pas à l’autre ce que tu n’aurais pas envie qu’il te fasse ».

Aujourd’hui, et c’est ça le drame, les progrès sont tels qu’il faut un peu de temps pour distinguer un jeu vidéo d’une scène de guerre.

Hier soir, Emmanuel Macron a tenté d’identifier des causes de l’hyperviolence et a évoqué l’explosion de la famille et les réseaux sociaux. Partagez-vous son analyse ?

C’est vrai, il faut prendre en compte des facteurs familiaux, des facteurs sociétaux. La famille est fragilisée, elle a de plus en plus de mal à transmettre des repères. Quant aux réseaux sociaux, ce qui est dramatique, ce n’est pas tant la violence que le fait que l’imaginaire a la couleur du réel. Les histoires que nos arrière-grands-mères racontaient à nos grands-pères étaient d’une violence extrême ! Mais elles commençaient par « il était une fois ». Il y avait une séparation nette entre l’imaginaire et le réel. Aujourd’hui, et c’est ça le drame, les progrès sont tels qu’il faut un peu de temps pour distinguer un jeu vidéo d’une scène de guerre. L’autre problème des écrans, c’est la violence sans souffrance. À travers les écrans, on ne voit ni la souffrance de la victime, ni celle de l’entourage de la victime. Les écrans détruisent l’empathie. Or ce qui peut limiter le déploiement de la violence, c’est bien la perception de la souffrance de l’autre. Je m’aperçois, chez certains ados, qu’il y a une annihilation de la souffrance de l’autre, une absence totale d’empathie.

Les chrétiens, en cette année jubilaire, sont invités à espérer mais comment garder l’espérance dans le monde, dans la jeunesse lorsqu’elle est si fragilisée ?

En regardant les jeunes qui vont bien et qui font des choses extraordinaires ! Je vois des jeunes ingénieurs qui travaillent sur des solutions innovantes. Un proverbe africain dit : « Une forêt qui pousse fait moins de bruit qu’un arbre qu’on abat. » Ces actes violents, certes qui se répètent, ne doivent pas masquer toute une jeunesse. Il est temps aussi que les médias puissent nous aider à ne pas désespérer en mettant l’accent sur ces belles choses que font les jeunes. Pas un mot que les 13.000 jeunes au Frat de Lourdes ! Alors que quand 500 manifestants s’agitent place de la République, toutes les chaînes sont là ! Le slogan des Salésiens, c’est de croire en la jeunesse. Et combien les jeunes ont besoin de rencontrer des adultes qui croient en eux !

Mathilde de Robien – publié le 11/06/25

À la Pentecôte, Léon XIV souhaite que l’Esprit Saint ouvre les frontières

50 jours après Pâques, 30 après son élection sur le trône de Pierre, Léon XIV a célébré la Pentecôte, l’effusion de l’Esprit sur les apôtres, sur une place Saint-Pierre couverte de dizaine de milliers de fidèles. Dans son homélie, le Pape a développé l’idée de l’Esprit qui ouvre les frontières, intérieures, dans les relations et entre les peuples. Léon XIV a souhaité qu’il abatte les murs et dissolve la haine, loin des préjugés et des logiques d’exclusion, politiques ou guerrières.

L’événement de la Pentecôte est un «un jour heureux»; les apôtres, auparavant «enfermés dans la peur et la tristesse», reçoivent «un regard nouveau» et «une intelligence du cœur». C’est en citant l’un des discours de l’évêque d’Hippone que le Pape augustin a initié son homélie. Un mois après avoir été élu sur le trône de Pierre sous le regard de la Madone de Pompéi, le 8 mai, Léon XIV célèbre son premier mois de pontificat dans l’effusion du vent puissant de l’Esprit Saint. Face à des dizaines de milliers de fidèles réunis à l’occasion du Jubilé des mouvements et associations d’Église ce dimanche à Rome, le Pape a livré une réflexion sur l’Esprit «qui ouvre les frontières», comme il avait ouvert les portes du Cénacle de Jérusalem. Une image éloquente évoquée lors de la Pentecôte il y a vingt ans, le 15 mai 2005, par l’un de ses prédécesseurs Benoît XVI, lui aussi alors à l’orée de son pontificat.

L’Esprit Saint ouvre les frontières en nous

L’Esprit ouvre des frontières avant tout intérieures. Selon Léon XIV, cette présence dissout en effet «nos duretés, nos fermetures, nos égoïsmes, les peurs qui nous bloquent, les narcissismes qui nous font tourner uniquement autour de nous-mêmes». Ainsi le Saint-Esprit vient défier en chacun «le risque d’une vie qui s’atrophie, aspirée par l’individualisme». Le Pape relie à nouveau ce mal du siècle à l’hyperconnexion contemporaine accroissant solitude et désorientation. «Il est triste de constater que dans un monde où les occasions de socialiser se multiplient, nous risquons paradoxalement d’être davantage seuls, toujours connectés mais incapables de “créer des réseaux”, toujours immergés dans la foule mais restant des voyageurs désorientés et solitaires.» Au contraire, l’Esprit de Dieu, lui, ouvre à la rencontre avec nous-mêmes au-delà des masques; «Il ouvre les frontières en nous, afin que notre vie devienne un espace accueillant», a développé le Pape, abordant ensuite l’ouverture des frontières dans les relations.

L’Esprit Saint ouvre à la joie dans les relations

L’Esprit Saint y permet là de vaincre les rigidités, de surmonter la peur de la différence et d’éduquer les passions qui s’agitent. L’Esprit transforme aussi, selon Léon, les dangers «les plus cachés» qui polluent les relations, comme lorsqu’une relation est infestée «par la volonté de dominer l’autre», s’est-il attristé, pensant «avec douleur» aux nombreux cas récents de féminicide. À l’inverse, l’Esprit Saint fait mûrir des fruits d’amour, de joie, de paix, de patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur et maitrise de soi. «L’Esprit élargit les frontières de nos relations avec les autres et nous ouvre à la joie de la fraternité.» Un critère décisif pour l’Église, a relevé le Pape, affirmant que «nous ne sommes vraiment l’Église du Ressuscité et les disciples de la Pentecôte que s’il n’y a ni frontières ni divisions entre nous, si, dans l’Église, nous savons dialoguer et nous accueillir mutuellement en intégrant nos différences; si, en tant qu’Église, nous devenons un espace accueillant et hospitalier pour tous».

L’Esprit Saint ouvre les frontières entre les peuples

Enfin, le Pape a médité sur l’Esprit qui ouvre également les frontières entre les peuples. «Lorsque le Souffle divin unit nos cœurs et nous fait voir dans l’autre le visage d’un frère, les différences ne deviennent plus une occasion de division et de conflit, mais un patrimoine commun dont nous pouvons tous tirer parti et qui nous met tous en chemin, ensemble, dans la fraternité», a-t-il expliqué, rappelant que «là où il y a l’amour, il n’y a pas de place pour les préjugés, pour les distances de sécurité qui nous éloignent de notre prochain, pour la logique d’exclusion que nous voyons malheureusement émerger aussi dans les nationalismes politiques».

Léon XIV de citer l’une des homélies de Pentecôte du Pape François qui regrettait l’anesthésie par l’indifférence et l’oppression par la solitude de notre monde. «Les guerres qui agitent notre planète sont un signe tragique de tout cela. Invoquons l’Esprit d’amour et de paix, afin qu’il ouvre les frontières, abatte les murs, dissolve la haine et nous aide à vivre comme des enfants du seul Père qui est aux cieux», a conclu le 266e Successeur de Pierre, demandant à ce «que le vent puissant de l’Esprit vienne sur nous et en nous, ouvre les frontières de notre cœur, nous donne la grâce de la rencontre avec Dieu, élargisse les horizons de l’amour et soutienne nos efforts pour construire un monde où règne la paix».

Delphine Allaire – Cité du Vatican

Aux prêtres de France, une parole de consolation

Souvent moqués, humiliés, soupçonnés, les prêtres de France ont reçu du pape Léon XIV la parole de consolation qu’ils attendaient. Avec eux, se réjouit l’écrivain Xavier Patier, c’est toute l’Église en France qui rayonne de joie.

Le général de Lasalle, avant de se faire tuer lors de la bataille de Wagram, âgé de seulement 34 ans, avait lancé une phrase fameuse : « Tout hussard qui n’est pas mort au combat à 30 ans est un jean-foutre. » On aurait pu ces dernières années imaginer une boutade du même genre à propos de nos jeunes prêtres : « Tout prêtre français qui n’est pas tombé en burn-out à 40 ans est un planqué. » Ce que nos prêtres ont souffert depuis quinze ans est un secret de leur cœur. Mais quelle épreuve ont-ils endurée ! Quelle humiliation ! Quelle crucifixion ! Non, je n’exagère pas. La solitude de la jeune génération de nos consacrés aura été et continue d’être pour beaucoup un martyre. Ils n’en parlent guère, tout occupés qu’ils sont à annoncer la joie de l’Évangile. Mais quand ils acceptent de se confier, la souffrance qu’ils révèlent est parfois indicible. Ils vivent la Passion.

La haine du monde

Car le monde ne se contente plus de moquer nos prêtres : il leur voue une haine active. Le Malin a changé de braquet. Parce qu’un petit nombre de clercs a eu un comportement criminel, parce que quelques individus ont été des loups déguisés en berger, tous nos prêtres ont été suspectés d’être des prédateurs sexuels. Le regard qu’on leur portait a démoli leur dignité. L’Église a regardé la réalité du scandale en face, elle a dénoncé les abus en son sein, mais cela n’y a rien fait : les prêtres restaient des suspects dans le regard des gens. Ce petit sourire en coin du voisin, ces allusions venimeuses, il leur a fallu vivre avec. On a tourné en dérision le vœu de chasteté de nos prêtres, alors que la chasteté est un vœu que se doit de faire tout chrétien, même, et surtout, s’il se marie. L’humiliation des prêtres a été celle de tous les pères.

Il y a aussi la pauvreté matérielle. Nos prêtres sont plus pauvres que jamais dans un monde où la pauvreté est plus que jamais maudite. Comme leur maître et leur ami, ils n’ont pas de pierre où reposer la tête. Ce n’est pas dans l’air du temps. Et par-dessus tout cela, ils ont aucun droit de se plaindre : ils sont voués à annoncer la parole du charpentier de Nazareth dans une joie qui parfois leur est un effort surhumain. Ces dernières années, leur seule consolation venait de la douceur du Christ qui leur murmurait en secret, certains soirs de désespérance : « Ne crains rien, Je suis là, Je souffre avec toi« .

Le pape Léon est allé à l’essentiel

Et voici que leur arrive, au lendemain de Pâques, une joie inouïe, imprévue. Nos prêtres ont enfin reçu les paroles de consolation qu’ils attendaient. Léon XIV, dans sa Lettre aux évêques de France, n’a pas songé à faire la leçon à nos consacrés. Il ne les a pas admonestés. Il n’a pas critiqué leurs pulsions cléricales. Il est allé à l’essentiel : il a seulement dit à nos prêtres de France qu’il les aimait. Il les a remerciés du fond du cœur pour leur engagement et leur persévérance. Il les a bénis. Et c’est toute l’Église de France qui a été consolée. Des larmes de joie ont été versées. Nous n’avions pas rayonné de la joie pascale à ce point depuis si longtemps !

Nos prêtres s’étaient sentis humiliés ? Nous aussi. Ils avaient eu le cœur transpercé par la calomnie ? Nous aussi. Ils étaient dans la solitude ? Nous aussi. Les paroles de consolation qu’ils viennent de recevoir nous touchent nous aussi, nous les paroissiens qui leur devons tant. Nos prêtres ont entendu la parole annoncée pour eux : « Venez, les bénis de mon Père, prenez possession du Royaume. » Merci à eux !

Xavier Patier – publié le 02/06/25

Sur la terre de France, le Pape Léon XIV espère un renouveau missionnaire

À l’occasion du centenaire de canonisation de trois saints français, le Pape Léon XIV évoque «l’héritage chrétien» de la France qui «imprègne encore profondément la culture [française] et demeure vivant en bien des cœurs». Le Saint-Père émet le vœu qu’à travers les exemples de sainte Thérèse de Lisieux, saint Jean-Marie Vianney et saint Jean Eudes, Dieu renouvelle «les merveilles qu’Il a accomplies dans le passé» dans l’Hexagone.

Trois saints face aux défis de l’Église de France. Dans une lettre adressée à la conférence des évêques de France, le Pape Léon XIV a souhaité marquer particulièrement l’anniversaire de canonisation de trois saints français. «L’ampleur des défis qui se présentent, un siècle plus tard, à l’Église de France, et la pertinence toujours très actuelle de ses trois figures de sainteté pour y faire face, me poussent à vous inviter à donner un relief particulier à cet anniversaire», commence-t-il.

Trois saints français

D’abord, sainte Thérèse de Lisieux canonisée le 17 mai 1925 par Pie XI. Cette carmélite française du XIXe siècle morte à 24 ans a été déclarée docteure de l’Église et patronne des missions. Léon XIV la décrit comme «le grand Docteur en scientia amoris dont notre monde a besoin, elle qui “respira” à chaque instant de sa vie le Nom de Jésus, avec spontanéité et fraicheur, et qui enseigna aux plus petits une voie “toute facile” pour y accéder».  

Deux autres prêtres ont été canonisés deux semaines plus tard par le même Pie XI. Saint Jean Eudes (1601-1680) est un prêtre français, fondateur des Congrégations de Jésus et Marie (Eudistes) et de Notre-Dame de Charité, dédié à la formation des prêtres et à l’accueil des femmes en détresse. Il est aussi un grand promoteur du culte liturgique des Cœurs de Jésus et de Marie. Enfin, saint Jean-Marie Vianney (1786-1859), plus souvent appelé le Curé d’Ars, est un prêtre français célèbre pour son zèle pastoral, son don de confession et sa vie de prière intense, qui assurait que «le sacerdoce, c’est l’amour du cœur de Jésus».

«Des modèles à imiter»

«Heureux» d’adresser sa première lettre aux pasteurs de l’Église de France, Léon XIV met en exergue la volonté de Pie XI en canonisant ces trois saints: en faire «des maîtres à écouter, des modèles à imiter, et de puissants soutiens à prier et à invoquer».


“Ils ont aimé sans réserve Jésus de manière simple, forte et authentique ; ils ont fait l’expérience de sa bonté et de sa tendresse dans une particulière proximité quotidienne, et ils en ont témoigné dans un admirable élan missionnaire.”

—Léon XVI

Citant la dernière encyclique du Pape François Dilexit nos, consacrée au Sacré-Cœur, le Saint-Père propose un programme de mission pour la France: «faire découvrir à chacun l’amour de tendresse et de prédilection que Jésus a pour lui, au point d’en transformer la vie».

«Un héritage chrétien»

Célébrer le centenaire de canonisation de ces trois saints est «une invitation à rendre grâce au Seigneur pour les merveilles qu’il a accomplies en cette terre de France durant de longs siècles d’évangélisation et de vie chrétienne», assure le Souverain pontife pour qui «les Saints n’apparaissent pas spontanément mais, par la grâce, surgissent au sein de Communautés chrétiennes vivantes qui ont su leur transmettre la foi».


 “Cet héritage chrétien vous appartient encore, il imprègne encore profondément votre culture et demeure vivant en bien des cœurs. C’est pourquoi je forme le vœu que ces célébrations ne se contentent pas d’évoquer avec nostalgie un passé qui pourrait sembler révolu, mais qu’elles réveillent l’espérance et suscitent un nouvel élan missionnaire.” »

— Léon XVI

Après avoir donné ces trois saints à la France, Dieu peut «renouveler les merveilles qu’Il a accomplies dans le passé», écrit Léon XIV.  «Sainte Thérèse ne sera-t-elle pas la Patronne des missions dans les contrées mêmes qui l’ont vu naître?» Les deux figures de saint prêtres peuvent aussi donner le courage aux jeunes hommes de répondre à l’appel, dans un contexte de manque de vocation et alors que «les prêtres sont de plus en plus lourdement éprouvés». Ordonnant lui-même onze prêtres dans la basilique Saint-Pierre ce 31 mai, Léon XIV adresse un message de remerciement à «tous les prêtres de France pour leur engagement courageux et persévérant» et souhaite leur exprimer «sa paternelle affection».

Enfin, le Saint-Père invoque l’intercession des trois saints canonisés en 1925 pour la France et les catholiques du pays qui avancent «sous les vents contraires et parfois hostiles de l’indifférentisme, du matérialisme et de l’individualisme», avant de donner sa bénédiction apostolique.

Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican

Inscription à la Marche Pélerine du samedi 28 juin St Cyr-Luçon

A l’occasion de l’année jubilaire, la paroisse St Jacques de Moutiers organise une marche mélerine le samedi 28 juin vers la Porte Sainte de la Cathédrale de Luçon.

  • –  9h : Départ
  • –  Vers 11 h : Arrêt à Lai roux chez des particuliers (Point d’eau et accès à des sanitaires)
  • –  Pique-nique
  • –  15h : Arrivée à la cathédrale de Luçon. Passage de la Porte Saint, confessions.
  • –   15h45 : Messe
  • –  17h : Retour vers St Cyr en Talmondais

Les personnes qui ne marchent pas peuvent rejoindre le groupe à

  • 12h30 pour le pique-nique (le lieu sera précisé après l’inscription)
  • ou à 15h à la cathédrale de Luçon pour vivre les démarches jubilaires en paroisse ..et ramener, s’ils ont de la place dans leur voiture, les marcheurs à St Cyr !

Prévoir de bonnes chaussures de marche, un chapeau de soleil, un vêtement de pluie et gilet jaune. Pique-nique et eau

Bulletin-réponse à remettre avant le 23 juin soit par mail, soit à la Maison st Jacques

Pélerins d’espérance _8 juin 2025

Le 8 juin prochain, notre diocèse vous invite à un grand rassemblement à Saint-Laurent-sur-Sèvre.

S’inscrivant dans le cadre du Jubilé « Pèlerins d’Espérance », cette grande fête a pour vocation de réunir l’ensemble des Vendéens qui n’ont pas eu cette occasion depuis les 700 ans du diocèse.

Tout au long de cette journée, retrouvez des activités pour tous : conférences, tables rondes, débats mais également des jeux et des animations.

Tous les acteurs, que ce soit les mouvements ou les services diocésains, seront là pour cette fête du jubilé en Vendée.

Voir le programme

Habemus papam : Léon XIV

Le cardinal Robert Francis Prevost est né à Chicago. Il a passé de nombreuses années comme missionnaire au Pérou avant d’être élu à la tête des Augustiniens pour deux mandats consécutifs.

Premier pape augustinien, il est le deuxième Souverain pontife issu du continent américain, après François, mais à la différence de Bergoglio, l’Américain Robert Francis Prevost, 69 ans, est originaire du nord du continent. En effet, le nouvel évêque de Rome est né le 14 septembre 1955 à Chicago, Illinois, de Louis Marius Prevost, d’origine française et italienne, et de Mildred Martínez, d’origine espagnole. Il a deux frères, Louis Martín et John Joseph.

Il passe son enfance et son adolescence dans sa famille et étudie d’abord au Petit Séminaire des Pères Augustins, puis à l’Université Villanova, en Pennsylvanie, où il obtient en 1977 un diplôme en mathématiques et étudie la philosophie. Le 1er septembre de la même année, il est entré au noviciat de l’Ordre de Saint-Augustin (OSA) à Saint-Louis, dans la province de Notre-Dame du Bon Conseil de Chicago. Il a fait sa première promesse le 2 septembre 1978 et ses vœux solennels le 29 août 1981.

Il a fait ses études à la Catholic Theological Union de Chicago, où il a obtenu un diplôme en théologie. À l’âge de 27 ans, il a été envoyé par ses supérieurs à Rome pour étudier le droit canonique à l’Université pontificale Saint-Thomas d’Aquin (Angelicum). Dans l’Urbe, il a été ordonné prêtre le 19 juin 1982 au Collège des Augustins de Santa Monica par Monseigneur Jean Jadot, pro-président du Conseil pontifical pour les non-chrétiens, aujourd’hui dicastère pour le Dialogue interreligieux.

Le père Prevost a obtenu sa licence en 1984 et l’année suivante, alors qu’il préparait sa thèse de doctorat, il a été envoyé dans la mission augustinienne de Chulucanas, Piura, Pérou (1985-1986). C’est en 1987 qu’il discute sa thèse de doctorat sur « Le rôle du prieur local de l’Ordre de Saint-Augustin » et qu’il est nommé directeur des vocations et directeur des missions de la province augustinienne « Mother of Good Counsel » à Olympia Fields, Illinois (USA).

L’année suivante, il rejoint la mission de Trujillo, au Pérou, en tant que directeur du projet de formation commune pour les aspirants augustiniens des vicariats de Chulucanas, Iquitos et Apurímac. Pendant onze ans, il a occupé les postes de prieur de la communauté (1988-1992), de directeur de la formation (1988-1998) et de professeur des profès (1992-1998) et, dans l’archidiocèse de Trujillo, de vicaire judiciaire (1989-1998) et de professeur de droit canonique, de patristique et de morale au grand séminaire San Carlos et San Marcelo. Parallèlement, il s’est vu confier la charge pastorale de Notre Dame Mère de l’Église, devenue plus tard une paroisse portant le nom de Sainte Rita (1988-1999), dans la périphérie pauvre de la ville, et a été administrateur paroissial de Notre Dame de Monserrat de 1992 à 1999.

En 1999, il a été élu prieur provincial de la province augustinienne Mère du Bon Conseil à Chicago, et deux ans et demi plus tard, lors du chapitre général ordinaire de l’Ordre de Saint-Augustin, ses frères l’ont choisi comme prieur général, le confirmant en 2007 pour un second mandat.

En octobre 2013, il est retourné dans sa province augustinienne, à Chicago, et a été directeur de la formation au couvent Saint-Augustin, premier conseiller et vicaire provincial; responsabilités qu’il a occupés jusqu’à ce que le Pape François le nomme, le 3 novembre 2014, administrateur apostolique du diocèse péruvien de Chiclayo, l’élevant à la dignité épiscopale en tant qu’évêque titulaire de Sufar. Il s’est installé dans le diocèse le 7 novembre, en présence du nonce apostolique James Patrick Green, qui l’a ordonné évêque un peu plus d’un mois plus tard, le 12 décembre, en la fête de Notre-Dame de Guadalupe, en la cathédrale Sainte-Marie.

Sa devise épiscopale est «In Illo uno unum», des mots que Saint Augustin a prononcés dans un sermon, l’Exposition sur le Psaume 127, pour expliquer que «bien que nous, chrétiens, soyons nombreux, dans l’unique Christ, nous sommes un».

Le 26 septembre 2015, il est nommé évêque de Chiclayo par le Pape argentin et, en mars 2018, il est élu deuxième vice-président de la conférence des évêques du Pérou, au sein de laquelle il est également membre du Conseil économique et président de la Commission pour la culture et l’éducation.

En 2019, François le nomme parmi les membres de la Congrégation pour le clergé le 13 juillet 2019 et l’année suivante, parmi ceux de la Congrégation pour les évêques (21 novembre). Entre-temps, le 15 avril 2020, le Pape lui confie également la charge d’administrateur apostolique du diocèse péruvien de Callao.

Le 30 janvier 2023, le Pape le convoque à Rome en tant que préfet du Dicastère pour les évêques et président de la Commission pontificale pour l’Amérique latine, le promouvant archevêque. Au Consistoire du 30 septembre de la même année, il le crée cardinal, en lui attribuant le diaconat de Santa Monica. Il en prend possession le 28 janvier 2024 et, à la tête du dicastère, participe aux derniers voyages apostoliques du Pape François et aux deux sessions de la XVIe Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques sur la synodalité, tenues à Rome du 4 au 29 octobre 2023 et du 2 au 27 octobre 2024. Il apporte son expérience des assemblées synodales déjà acquise auparavant en tant que prieur des Augustiniens et représentant de l’Union des Supérieurs Généraux (UGS).

Entre-temps, le 4 octobre 2023, François le nomme membre du dicastère pour l’évangélisation, section pour la première évangélisation et les nouvelles Églises particulières; du dicastère pour la Doctrine de la foi; du dicastère pour les Églises orientales; pour le clergé; pour les Instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique; pour la Culture et l’éducation; pour les Textes législatifs; de la Commission pontificale pour l’État de la Cité du Vatican.

Enfin, le 6 février 2025, il est promu à l’ordre des évêques par François, obtenant le titre d’Église suburbicaire d’Albano.

Lors de la dernière hospitalisation de son prédécesseur à la polyclinique Gemelli, Mgr Prevost a présidé une récitation du Chapelet pour la santé de François le 3 mars sur la place Saint-Pierre.

Vatican News

Le Rosaire en marchant à Moutiers

Le ROSAIRE EN MARCHANT consiste à prier les 3 ou 4 mystères du Rosaire, en marchant environ 1H30, soit le temps d’un Rosaire.
Il est souhaitable que la marche parte d’une église ou mieux encore d’une chapelle dans la campagne, afin de permettre d’emprunter des sentiers ou à défaut des petites routes très peu fréquentées par les voitures.
L’avantage d’un sentier est qu’il n’exige pas d’autorisation préfectorale.
Le ROSAIRE EN MARCHANT c’est également un moment de solidarité entre marcheurs et non marcheurs.
Les personnes dont la santé ne permet pas de marcher 1H30 sont les bienvenues et peuvent effectuer avec les marcheurs un circuit très court (ou de rester dans la chapelle) : ce qui permet de débuter en commun les deux premières dizaines de chapelet.

A dieu Pape François

Le pape François s’est éteint ce lundi 21 avril 2025 à Rome, à l’âge de 88 ans, mettant fin à douze années d’un pontificat marqué par l’humilité, l’engagement en faveur des plus vulnérables et la volonté de réformer l’Église. Dès l’annonce de sa disparition, de nombreuses réactions ont afflué, notamment des évêques français.

Mgr Eric de Moulins-Beaufortarchevêque de Reims et Président de la Conférence des évêques de France,

En ce lundi de Pâques, en tenue de service, sans doute comme il le désirait, le pape François est mort.

Depuis sa première apparition au balcon de Saint-Pierre, il demandait, à la fin de toute rencontre, que l’on prie pour lui : « Et surtout, priez pour moi ». En ce jour, de tout cœur, nous le lui disons : « Très Saint-Père, nous prions pour vous, nous catholiques, mais aussi beaucoup d’hommes et de femmes à travers le monde qui ont entendu dans votre voix une voix de la conscience de l’humanité ».

Inlassablement, le pape François a agi pour que l’Église soit plus synodale, débarrassée de tout cléricalisme, en mouvement vers les périphéries, les périphéries de l’Église et celles de nos sociétés, porteuse de la joie de l’Évangile du Christ Jésus. Il a donné aux catholiques le goût d’être des disciples-missionnaires. Avec opiniâtreté, il a appelé l’humanité à croire en la fraternité, notamment en s’appuyant sur le dialogue entre les religions, et à prendre en compte en priorité les besoins et les attentes des personnes pauvres ou en précarité. Face à la crise écologique, il a renouvelé la réflexion en invitant à soigner « la maison commune », à louer le Créateur, à unir attention à l’environnement et attention aux personnes victimes des injustices sociales. Il a été le pape de l’année sainte de la miséricorde et du jubilé de l’espérance.

Nous, Français, rendons grâce tout spécialement pour la venue du pape François à Strasbourg (novembre 2014) mais surtout à Marseille en septembre 2023 et à Ajaccio en décembre dernier. Nous gardons en mémoire son appel plein de gravité et d’émotion à ce que notre pays et les autres pays européens ne perdent pas leur âme en se fermant aux migrants qui viennent chercher la possibilité d’une vie meilleure pour eux et les leurs. Nous ressentons encore la vibrante ovation qu’il a reçue au Stade Vélodrome : « Bonjour, Marseille ; bonjour, la France » et la fierté joyeuse qui parcourait les rues d’Ajaccio et les chants fervents de l’assemblée du Casone. Nous méditons encore sur le tressaillement de Marie qu’il a évoqué dans son homélie de Marseille.

Les fruits de ce pontificat seront à découvrir dans les années qui viennent. Il a marqué assurément la pratique pastorale de l’Église par son style simple, encourageant, sa référence constante à la miséricorde de Dieu, sa volonté que les sacrements soient accessibles à tous ceux qui les demandent, et son rappel persévérant de la croix du Christ Jésus sans laquelle l’Église ne serait qu’une ONG de plus. Elle est le signe effectif de l’amour de Celui qui « désire d’un grand désir » le salut de tous.

Des messes et des veillées seront organisées par toute la France pour prier pour le pape François. La Conférence des évêques remercie tous ceux et celles qui s’y joindront ou s’y associeront. Elle remercie tous ceux et celles de toute religion ou sans religion qui expriment en ces jours leur gratitude. Le pape François a voulu être un « compagnon de Jésus ». Que le Seigneur l’accueille dans sa compagnie éternelle, près du Père. Merci, pape François. Plus que jamais, priez pour nous.

40 jours pour grandir en sainteté avec Carlo :

Chers amis,
Voici la première vidéo de notre parcours « 40 jours pour grandir en sainteté avec Carlo », sachant que vous recevrez dans les prochains jours le prénom d’un prêtre pour qui offrir votre carême.
N’hésitez pas à en parler à vos amis, ils peuvent toujours d’inscrire !
Belle entrée en carême !
A demain pour la suite,
et en union de prière,
Jean-Baptiste et Marie