IVG dans la Constitution : la vive inquiétude des évêques de France

« Toute vie est un don pour ce monde » : ainsi s’intitule la déclaration des évêques de France relative à l’inscription de « la liberté d’avorter » dans la Constitution, adoptée le 8 novembre alors que se clôturait leur Assemblée plénière d’automne, à Lourdes. Alors que se profilent un projet de loi sur la fin de vie et un autre sur l’inscription du « droit à l’IVG » dans la Constitution, les évêques ont tenu à exprimer avec force leur inquiétude.« Nous le réaffirmons : toute vie est un don pour ce monde, un don fragile et précieux, infiniment digne, à accueillir et à servir depuis son commencement jusqu’à sa fin naturelle », déclare ainsi la Conférence des évêques de France (CEF). Rappelant que l’année 2022 a vu bondir le nombre d’avortements, qui a atteint son plus haut niveau depuis 1990, les évêques pointent du doigt une réalité qui « dépasse la seule question d’un droit pour les femmes ». « Notre société devrait y voir surtout le signe de son échec dans l’éducation, l’accompagnement et le soutien social, économique et humain de celles et ceux qui en ont besoin », regrettent les prélats avant de rappeler le sixième commandement donné par Dieu : « Tu ne tueras point ».

La réforme du conclave par le Pape ? De la « pure fantaisie » selon le Saint-Siège

Par Camille Dalmas : Lundi, le Bureau de presse du Saint-Siège a démenti formellement les rumeurs affirmant que le Pape souhaite changer le déroulement des futurs conclaves, les qualifiant de « pure fantaisie ». Le cardinal Gianfranco Ghirlanda, qui est décrit dans deux articles comme l’artisan de cette réforme, a lui aussi fermement démenti.

Samedi dernier, le média américain The Pillar a publié un article qui révèle l’existence d’un soi-disant projet de réforme confié par le pape François au cardinal Gianfranco Ghirlanda. Le pontife laisserait le soin au canoniste italien de réformer la constitution apostolique Universi Dominici Gregis, qui régit le déroulement de la période de vacance du Pape après sa mort ou sa renonciation.

Cette information, transmise par « des sources proches des discussions », prévoit trois évolutions importantes pendant les congrégations générales, la grande réunion à huis clos organisée avant le conclave, à laquelle participent habituellement tous les cardinaux, électeurs ou non.

Serait étudiée en premier lieu la possibilité d’exclure les cardinaux de plus de 80 ans des congrégations générales. Ensuite, une autre piste envisagerait de revoir le format des congrégations générales, en organisation des sessions similaires à celles du Synode sur la synodalité, avec des tables rondes d’environ dix personnes où les conversations seraient suivies par des rapports, et non plus une suite de discours de maximum sept minutes, lus à une tribune, comme c’est le cas actuellement. Enfin, le projet d’intégrer des laïcs aux Congrégations générales – pour l’heure exclusivement réservées aux cardinaux – aurait été évoqué, rapporte encore The Pillar, citant une source.

L’annonce d’une réforme du conclave a aussi été relayée par le site The Remnant par la journaliste Diane Montagna, mais avec plusieurs différences. Le but de la réforme répondrait, selon ses sources, au souhait du Pape de promouvoir un conclave plus « synodal », affirme la journaliste américaine. Selon elle, le Pape souhaiterait donner le statut d’électeur à des laïcs et des femmes religieuses afin qu’ils représentent un quart du collège cardinalice.

Démenti du Saint-Siège et du cardinal Ghirlanda

Le Bureau de presse du Saint-Siège a apporté un démenti formel à l’ensemble de ces affirmations, les qualifiant de « pure fantaisie ». « C’est absolument faux », a pour sa part déclaré le cardinal Ghirlanda au site américain Life Site News. L’Italien a même qualifié ces informations de « pur mensonge », selon le site Catholic News Service.

Interrogé sur ces rumeurs, le canoniste français Mgr Patrick Valdrini estime pour sa part que ces rumeurs, peu crédibles en soi, témoignent avant tout d’une « volonté de déstabilisation à l’encontre du pape François ».

Une réforme des obsèques papales ?

François ne s’est jamais exprimé sur une quelconque réforme du conclave. L’unique point sur lequel il s’est prononcé concerne les obsèques des papes. Dans un entretien accordé le 12 mars 2023 à la presse suisse, il avait annoncé qu’il avait confié à plusieurs personnes le soin de les réformer. « Ils sont en train d’étudier et aussi de simplifier un peu les choses, retirer les choses qui liturgiquement ne vont pas, les choses vieilles », avait-il affirmé.

La constitution apostolique Universi dominici gregis (1996) de Jean Paul II a été modifiée à deux reprises par le pape Benoît XVI : en 2007, il a demandé que le choix du nouveau Pape soit décidé par les deux tiers des votants même si le conclave est bloqué. En 2013, peu avant sa renonciation, il a promulgué un motu proprio autorisant le Sacré Collège à anticiper l’élection avant les 15 jours habituellement requis après le décès du Pape.

Croire en les anges, est-ce bien raisonnable ?

Croire en l’existence et l’action des anges relève toujours de la foi, mais cette présence invisible est éminemment conforme à la raison humaine, montre le père Jean-Baptiste Édart, doyen de la faculté de théologie de l’Université catholique de l’Ouest.

Jean-Baptiste Édart – publié le 06/11/23

La culture actuelle accorde une place importante aux anges. Il suffit de parcourir les rayons dédiés à la spiritualité (au sens large) dans les grandes librairies, ou de regarder les programmes proposés par les sites de VOD. Croire en Dieu peut être difficile, mais croire en l’existence des anges ne pose aucun problème pour de nombreux contemporains. Toutefois, il est opportun d’exercer un discernement.Les anges qui envahissent nos écrans, fréquentent les sites Internet et les séries de Netflix, n’ont pas grand-chose à voir avec les anges de la tradition judéo-chrétienne. Quelle trace nos amis célestes ont-ils laissée dans la littérature, la peinture, la sculpture, et même la science, ainsi que sur les présupposés théologiques de ces représentations ?

Les anges de la superstition

L’ange contemporain n’est pas un être personnel créé par Dieu par amour pour participer à son action. Il est souvent présenté comme une énergie vibratoire, un rayonnement de la divinité elle-même entendue comme une énergie. De nombreux noms sont attribués à ces êtres, dont la principale raison d’être n’est pas la glorification de Dieu et le service de sa création, mais la satisfaction des besoins immédiats de notre humanité : besoin de protection, de guérison, de pouvoir et de consolation. Plus que leur nature, c’est la manière de recourir à leur aide qui sera recherchée.

Dans cette perspective, il sera important de connaître leur nom, mais aussi l’astre ou le signe du zodiaque auquel les rattacher. Les auteurs, très prolixes, recourront ainsi à la kabbale pour identifier l’ange chargé des affaires juridiques, ou des problèmes de cœur, de travail, etc. C’est ainsi qu’on déterminera une heure pour les invoquer et la modalité de cette invocation. Tout est précisé pour que cela fonctionne. Nous ne sommes pas dans une communion d’amour, mais dans une démarche magique et superstitieuse où l’accomplissement d’un rituel précis est censé soumettre une puissance céleste pour obtenir un bienfait.

Une source d’équilibre nécessaire au salut

Bien différente est la figure angélique rencontrée dans les foi juives et chrétiennes. Elle contraste nettement avec la figure moderne évoquée ci-dessus. Il est nécessaire de rappeler que la croyance dans le monde angélique a traversé les siècles, y compris en philosophie, trouvant des racines dans le monde grec avec la figure d’Hermès, et mésopotamien, même si à l’époque, ils n’avaient pas encore nécessairement gagné leurs ailes, une réalité apparue après le VIe siècle av. J.-C.

Le monde créé n’a jamais été limité au monde visible, mais a toujours inclus un monde invisible dont l’interaction avec la réalité visible a toujours été reconnue.

Le monde créé n’a jamais été limité au monde visible, mais a toujours inclus un monde invisible dont l’interaction avec la réalité visible a toujours été reconnue. Certes, cette action a pu être perçue à travers des causalités aujourd’hui perçues comme naturelles. Le mouvement des astres n’est plus considéré comme le fruit de l’action angélique. Néanmoins, leur action, au milieu des causes naturelles, est apparue comme source d’équilibre afin de permettre la réalisation du plan du salut, malgré l’action maléfique des anges déchus et du péché de l’homme.

Cette présence invisible est apparue comme un véritable soutien à l’humanité. Leur activité, à travers l’auscultation de l’Évangile de Luc, de la liturgie de saint Jean Chrysostome, de textes de sainte Hildegarde, de saint François de Sales, de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus ou dans l’étude d’auteurs de la grande littérature (Saint-Amant, PéguyClaudel, etc.), apparaît indissociable de l’histoire des hommes. Cette présence semble nécessaire pour manifester la gloire divine et guider l’humanité sur le chemin étroit de la vie parfaite. Les nombreux témoignages dans la peinture et la sculpture témoignent de cette mission de pédagogues de la vie céleste dont ils ne cessent de s’acquitter, que ce soit sur les tympans de nos cathédrales, dans les mandorles des représentations picturales de la gloire divine ou chez un peintre comme Chagall.

Conforme à la raison

Les philosophes, y compris Kant, ne s’y sont pas trompés. La perfection du monde créé demande de reconnaître que des créatures spirituelles existent, mais pour être raisonnable, la foi en ces créatures demande qu’elles soient conçues dans une étroite dépendance avec un Créateur transcendant et au service de son projet d’amour. Si croire en l’existence et l’action angéliques relèvera toujours de l’objet de la foi, il n’en reste pas moins que cette présence est éminemment conforme à la raison humaine, et la place qu’elle occupe dans l’art témoigne non contre elle, mais au contraire, atteste de sa profonde cohérence avec le cœur de l’homme qui sait, lui, voir l’invisible

En novembre, François demande de prier pour le ministère pétrinien

Dans son intention de prière du mois de novembre 2023, François affirme qu’«être Pape est aussi un processus» et demande de prier afin que le Pape «quel qu’il soit, reçoive l’aide de l’Esprit Saint».

«Demandez au Seigneur de me bénir. Votre prière me donne de la force et m’aide à discerner et à accompagner l’Église à l’écoute de l’Esprit Saint. Être Pape ne signifie pas que l’on perd son humanité. Au contraire, mon humanité grandit chaque jour davantage avec le peuple saint et fidèle de Dieu. Car être Pape, c’est aussi un processus. On prend conscience de ce que signifie être pasteur. Et dans ce processus, on apprend à être plus charitable, plus miséricordieux et, surtout, plus patient, comme l’est notre père Dieu, qui est si patient. Je peux imaginer que tous les papes, au début de leur pontificat, ont eu ce sentiment de peur, de vertige, de celui qui sait qu’il va être jugé sévèrement. Car le Seigneur va nous demander, à nous évêques, de rendre des comptes sérieusement.

S’il vous plaît, je vous demande de juger avec bienveillance. Et de prier afin que le Pape, quel qu’il soit, et aujourd’hui c’est mon tour, reçoive l’aide de l’Esprit Saint, et qu’il soit docile à cette aide. Prions pour le Pape, afin que, dans l’exercice de sa mission, il continue à accompagner dans la foi le troupeau qui lui est confié par Jésus et toujours avec l’aide de l’Esprit Saint. Faisons cette prière en silence de vous tous sur moi. Priez pour moi, en ma faveur bien-sûr!»

«La sainteté est un don et un chemin»

Devant les fidèles rassemblés place Saint-Pierre, le Pape François a rappelé la signification de la Solennité de la Toussaint. Les saints ne sont pas des héros inaccessibles ou lointains, a t-il souligné, mais des personnes comme nous, nos amis, dont le point de départ est le même don que nous avons reçu.

Olivier Bonnel – Cité du Vatican

En cette solennité de la Toussaint, des milliers de fidèles se sont retrouvés place Saint-Pierre pour prier l’Angélus avec le Pape François. Depuis la fenêtre du palais apostolique, le Souverain pontife s’est arrêté sur la signification de cette fête. La Toussaint, a t-il dit, «est à la fois un don et un chemin». «La sainteté est un don de Dieu que nous avons reçu au moment du baptême : si nous la laissons grandir, elle peut changer complètement notre vie (cf. Exhortation apostolique Gaudete et Exsultate, 15), en l’illuminant de la joie de l’Évangile» a expliqué François. Ainsi, les saints «ne sont donc pas des héros inaccessibles ou lointains, mais des personnes comme nous, nos amis, dont le point de départ est le même don que nous avons reçu». 

Le Pape a expliqué que dans nos vies, nous avons sûrement déjà rencontré «des saints ou des saintes d’ »à côté » : des personnes généreuses qui, avec l’aide de Dieu, ont assorti le don qu’elles ont reçu et se sont laissées transformer jour après jour par l’action de l’Esprit Saint». «Tout don doit être accueilli, et comporte la responsabilité d’une réponse et l’invitation à s’engager pour qu’il ne soit pas gaspillé», a poursuivi l’évêque de Rome, citant la constitution de Vatican II Lumen Gentium qui affirme que tous les baptisés ont reçu le même appel à conserver et achever par leur vie cette sanctification qu’ils ont reçue. 

Cheminer sur le chemin de la sainteté 

La sainteté est aussi un chemin à parcourir ensemble, en s’aidant mutuellement,  a encore souligné le Pape, «unis à ces excellents compagnons que sont les saints». Ces saints «sont nos frères et nos sœurs aînés, sur lesquels nous pouvons toujours compter : ils nous soutiennent et, lorsque nous prenons une mauvaise direction sur le chemin, ils ne manquent jamais de nous corriger par leur présence silencieuse ; ce sont des amis sincères, en qui nous pouvons avoir confiance, parce qu’ils veulent notre bien, ils ne nous montrent pas du doigt et ne nous trahissent jamais».

Avec les saints, nous formons ainsi «une grande famille en marche». Un don et un chemin, deux notions qui ont conduit François a interroger les fidèles : «est-ce que je me souviens avoir reçu le don de l’Esprit Saint, qui m’appelle à la sainteté et m’aide à y parvenir ? Est-ce que je l’en remercie ? Est-ce que je sens les saints près de moi, est-ce que je me tourne vers eux ? Est-ce que je connais l’histoire de quelques-uns d’entre eux ?». Cela nous fait du bien de connaître la vie des saints, d’êtres mus par leur exemple, de nous tourner vers eux dans la prière a conclu le Saint-Père.