« Pardonnez, et vous serez pardonnés » (Lc 6, 36-38) (PVerkys)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés. Donnez, et l’on vous donnera : c’est une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans le pan de votre vêtement ; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira de mesure aussi pour vous. »

Méditons

Dans la suite des autres jours, Jésus nous invite à imiter Dieu. « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux». En résumé , Jésus nous invite à l’amour. L’amour pardonne et donne sans compter ni juger. Que notre générosité soit connue de tous nous dit saint Paul. C’est la logique de la sainteté qui nous est enseignée dans cette page d’évangile. Ce n’est pas de la naïveté. On dit familièrement «trop bon, trop couillon». La foi, c’est quelque chose comme cela. On ne riposte pas au méchant; on adopte une logique différente de celle du monde, ce qui signifie que c’est un chemin à construire au fil des années en contact avec l’évangile. Imiter Dieu est notre vocation.

Osons répondre à cet appel.

Méditation du dimanche 16 mars (P.Verkys)

Lecture du livre de la Genèse

En ces jours-là, le Seigneur parlait à Abram dans une vision. Il le fit sortir et lui dit : « Regarde le ciel, et compte les étoiles, si tu le peux… » Et il déclara : « Telle sera ta descendance ! » Abram eut foi dans le Seigneur et le Seigneur estima qu’il était juste.

Puis il dit : « Je suis le Seigneur, qui t’ai fait sortir d’Our en Chaldée pour te donner ce pays en héritage. » Abram répondit : « Seigneur mon Dieu, comment vais-je savoir que je l’ai en héritage ? » Le Seigneur lui dit : « Prends-moi une génisse de trois ans, une chèvre de trois ans, un bélier de trois ans, une tourterelle et une jeune colombe. » Abram prit tous ces animaux, les partagea en deux, et plaça chaque moitié en face de l’autre ; mais il ne partagea pas les oiseaux. Comme les rapaces descendaient sur les cadavres, Abram les chassa. Au coucher du soleil, un sommeil mystérieux tomba sur Abram, une sombre et profonde frayeur tomba sur lui. Après le coucher du soleil, il y eut des ténèbres épaisses. Alors un brasier fumant et une torche enflammée passèrent entre les morceaux d’animaux. Ce jour-là, le Seigneur conclut une alliance avec Abram en ces termes : « À ta descendance je donne le pays que voici, depuis le Torrent d’Égypte jusqu’au Grand Fleuve, l’Euphrate. »

Psaume 26 : Le Seigneur est ma lumière et mon salut

Le Seigneur est ma lumière et mon salut ;
de qui aurais-je crainte ?
Le Seigneur est le rempart de ma vie ;
devant qui tremblerais-je ?

Écoute, Seigneur, je t’appelle !
Pitié ! Réponds-moi !
Mon cœur m’a redit ta parole :
« Cherchez ma face. »

C’est ta face, Seigneur, que je cherche :
ne me cache pas ta face.
N’écarte pas ton serviteur avec colère :
tu restes mon secours.

J’en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur
sur la terre des vivants.
« Espère le Seigneur, sois fort et prends courage ;
espère le Seigneur. »

Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Philippiens

Frères, ensemble imitez-moi, et regardez bien ceux qui se conduisent selon l’exemple que nous vous donnons. Car je vous l’ai souvent dit, et maintenant je le redis en pleurant : beaucoup de gens se conduisent en ennemis de la croix du Christ. Ils vont à leur perte. Leur dieu, c’est leur ventre, et ils mettent leur gloire dans ce qui fait leur honte ; ils ne pensent qu’aux choses de la terre.

Mais nous, nous avons notre citoyenneté dans les cieux, d’où nous attendons comme sauveur le Seigneur Jésus Christ, lui qui transformera nos pauvres corps à l’image de son corps glorieux, avec la puissance active qui le rend même capable de tout mettre sous son pouvoir.

Ainsi, mes frères bien-aimés pour qui j’ai tant d’affection, vous, ma joie et ma couronne, tenez bon dans le Seigneur, mes bien-aimés.

Transfiguration du Christ (Rubens)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là, Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il gravit la montagne pour prier. Pendant qu’il priait, l’aspect de son visage devint autre, et son vêtement devint d’une blancheur éblouissante. Voici que deux hommes s’entretenaient avec lui : c’étaient Moïse et Élie, apparus dans la gloire. Ils parlaient de son départ qui allait s’accomplir à Jérusalem. Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil ; mais, restant éveillés, ils virent la gloire de Jésus, et les deux hommes à ses côtés. Ces derniers s’éloignaient de lui, quand Pierre dit à Jésus : « Maître, il est bon que nous soyons ici ! Faisons trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. » Il ne savait pas ce qu’il disait. Pierre n’avait pas fini de parler, qu’une nuée survint et les couvrit de son ombre ; ils furent saisis de frayeur lorsqu’ils y pénétrèrent. Et, de la nuée, une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi : écoutez-le ! » Et pendant que la voix se faisait entendre, il n’y avait plus que Jésus, seul. Les disciples gardèrent le silence et, en ces jours-là, ils ne rapportèrent à personne rien de ce qu’ils avaient vu.

Méditons

Dans l’évangile de transfiguration, Jésus va sur la montagne pour prier. La prière est l’un des points forts du carême sur lequel l’Église nous invite à faire des efforts. Mais pour prier, il faut avoir la foi comme Abraham qui eut foi en la promesse qui lui a été faite. Si nous n’avons la foi que Dieu écoute nos prières,
nous ne pouvons pas prier car nous nous dirons à quoi ça sert. Pour prier, il nous faut aussi avoir cette humilité qui nous permet de savoir que nous ne pouvons pas tout par nous-mêmes d’où nous avons besoin d’un plus grand que nous, Dieu. La prière nous amène à découvrir la gloire de Dieu, c’est dans la prière que nous découvrons qui est Dieu au-delà de tout ce que nous pouvons lire sur lui. C’est le lieu de la rencontre personnelle où non seulement nous pouvons écouter sa voix mais aussi le lieu où nous découvrons la lumière. Notre foi grandit et nous enracine dans l’écoute du Christ. Dans cet évangile Dieu désigne son Fils bien-aimé et nous demande de l’écouter. C’est en l’écoutant que nous pouvons parvenir à la gloire de la résurrection manifestée sur la montagne.

Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait (Mt 5, 43-48) (P Verkys)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 5, 43-48

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. Eh bien ! moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes. En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait. »

Méditons

Tel père, tel fils, dit-on. Si nous sommes les fils de Dieu, il est normal que Dieu veuille que nous lui ressemblions. Il est parfait, c’est pourquoi il veut que nous soyons parfaits. Nous cherchons parfois des excuses pour ne pas mettre en pratique la parole de Dieu en nous réfugiant sous l’argument confortable de notre humanité pécheresse. Or « Dieu donne ce qu’il ordonne » Antoine CABALLE. Aimer nos ennemis n’est pas irréalisable. En cultivant un cœur bon au fil des jours et des années en cherchant à nous rapprocher de Dieu, nous pouvons y arriver.
Nous sommes invités à élargir notre amour au-delà du cercle de nos amis, de notre famille… Cela nécessite une réelle conversion de notre part, un changement de paradigme. Il nous faut en tant que chrétien créer une civilisation
de l’amour.

« Va d’abord te réconcilier avec ton frère » (Mt 5, 20-26) (P Verkys)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 5, 20-26

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Je vous le dis : Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux. Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens : Tu ne commettras pas de meurtre, et si quelqu’un commet un meurtre, il devra passer en jugement. Eh bien ! moi, je vous dis : Tout homme qui se met en colère contre son frère devra passer en jugement. Si quelqu’un insulte son frère, il devra passer devant le tribunal. Si quelqu’un le traite de fou, il sera passible de la géhenne de feu. Donc, lorsque tu vas présenter ton offrande à l’autel, si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande, là, devant l’autel, va d’abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande. Mets-toi vite d’accord avec ton adversaire pendant que tu es en chemin avec lui, pour éviter que ton adversaire ne te livre au juge, le juge au garde, et qu’on ne te jette en prison. Amen, je te le dis : tu n’en sortiras pas avant d’avoir payé jusqu’au dernier sou. »

Méditons

« Si votre justice ne surpasse celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux». Le chrétien doit être différent des autres par sa justice et son amour. Nous sommes appelés à nous distinguer des autres par un amour qui revêt le frère ou la sœur de sa dignité de fils ou fille de Dieu. Nous parlons de dignité humaine pour le respect du corps mais le Christ parle de la dignité la plus profonde de la personne qui donne à l’être humain un caractère sacré. Se mettre en colère ou insulter ou traiter de fou quelqu’un, c’est bafouer sa dignité dont nous devons répondre devant Dieu. La qualité de nos rapports avec les autres résulte de la perception que nous avons de la personne humaine. Chacun doit être respecté indépendamment de sa classe sociale, intellectuelle, politique ou autre.
En plus du respect nous devons apprendre à pardonner pour pouvoir être en harmonie avec Dieu. Nous ne devons pas dissocier nos relations fraternelles de notre foi. Une bonne relation à Dieu suppose une bonne relation avec tous. Nous fragilisons notre relation avec Dieu quand nous restons en désaccord permanent ou durable avec les autres.

Seigneur, apprends nous à aimer comme toi qui sait toujours pardonner..

Quiconque demande reçoit » (Mt 7, 7-12) (Père Verkys)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 7, 7-12

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez ; frappez, on vous ouvrira. En effet, quiconque demande reçoit ; qui cherche trouve ; à qui frappe, on ouvrira. Ou encore : lequel d’entre vous donnera une pierre à son fils quand il lui demande du pain ? ou bien lui donnera un serpent, quand il lui demande un poisson ? Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père qui est aux cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent ! Donc, tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux, vous aussi : voilà ce que disent la Loi et les Prophètes. »

Méditons

Dieu nous invite par cet évangile à avoir confiance dans la prière: «Demandez, on vous donnera, cherchez, vous trouverez; frappez, on vous ouvrira». La confiance en l’amour infini de Dieu est mise en relief pour nous dire qu’il n’est pas comme les hommes qui peuvent ne pas pas donner ni ouvrir leur porte quand nous frappons à des moments donnés. Dieu, lui est toujours prêt, dans l’attente que nous lui demandions pour qu’il donne, que nous frappions pour qu’il ouvre. Il sait ce dont nous avons besoin avant même que nous le lui demandions. A nous d’oser demander. Les paramètres de Dieu n’étant pas les nôtres, nous nous impatientons quelques fois. Nous désirons qu’il réponde assez rapidement car nous sommes dans un besoin urgent et pressant alors que Dieu élargi notre cœur qu’il veut combler et nous apprend ainsi la patience. Car ses chemins sont au-dessus de nos chemins. Ne disons-nous pas que l’heure de Dieu est la meilleure? En frappant, Dieu veut parfois que nous ayons l’audace de pousser la porte qui est toujours entrouverte car chez lui n’est jamais fermé. Il attend toujours que nous allions vers lui.
Comme un bon père qui veut tout donner pour le bonheur de ses enfants, Dieu mieux qu’un père humain veut nous donner tout ce qui est bon pour notre salut. Si nous savons que nous n’avons que lui et lui seul dans des situations où l’issue semble s’éloigner ou être fermée, alors il faut persévérer dans la prière.

« À cette génération il ne sera donné que le signe de Jonas le prophète » (Lc 11, 29-32) (P Verkys)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc11, 29-32

En ce temps-là, comme les foules s’amassaient, Jésus se mit à dire : « Cette génération est une génération mauvaise : elle cherche un signe, mais en fait de signe il ne lui sera donné que le signe de Jonas. Car Jonas a été un signe pour les habitants de Ninive ; il en sera de même avec le Fils de l’homme pour cette génération. Lors du Jugement, la reine de Saba se dressera en même temps que les hommes de cette génération, et elle les condamnera. En effet, elle est venue des extrémités de la terre pour écouter la sagesse de Salomon, et il y a ici bien plus que Salomon. Lors du Jugement, les habitants de Ninive se lèveront en même temps que cette génération, et ils la condamneront ; en effet, ils se sont convertis en réponse à la proclamation faite par Jonas, et il y a ici bien plus que Jonas. »

Méditons

Cet évangile nous appelle à la conversion. Jésus a déjà fait des miracles sous les yeux médusés de la foule mais certains au lieu de se convertir demandent encore des signes, d’autres miracles pour croire. C’est là que Jésus leur parle deJonas qui a suscité la conversion des Ninivites par sa prédication. Sa parole a suffi et pourquoi la parole de Jésus ne suffirait pas pour ses contemporains et même pour nous aujourd’hui ? « Heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent », disait Jésus à la femme qui proclamait heureuse la Vierge Marie. C’est l’écoute et la pratique de cette parole qui font de nous de vrais croyants.

En plus de cette parole nous avons la Passion-Mort-Résurrection du Christ pour nous aujourd’hui à laquelle Jésus fait allusion dans cet évangile : Jésus passera trois jours et trois nuits dans la terre comme Jonas dans le ventre du poisson.

Nous tombons parfois dans une certaine paralysie spirituelle parce que trop habitués à la parole et même aux sacrements que nous recevons quelquefois machinalement ou avec tiédeur. Face à cela nous voudrions que Jésus fasse quelque chose qui nous relance ou nous redynamise. Cela nous arrive aussi
devant certaines difficultés de la vie. N’endurcissons pas notre cœur mais demandons la grâce d’une conversion véritable. Tout ce qu’il faut pour notre conversion se trouve en Jésus Parole éternelle du Père.

« Vous donc, priez ainsi » (Mt 6, 7-15) (Père Verkys)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 6, 7-15

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Lorsque vous priez, ne rabâchez pas comme les païens : ils s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés. Ne les imitez donc pas, car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant même que vous l’ayez demandé. Vous donc, priez ainsi : Notre Père, qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour. Remets-nous nos dettes, comme nous-mêmes nous remettons leurs dettes à nos débiteurs. Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du Mal. Car, si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi. Mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père non plus ne pardonnera pas vos fautes. »

Méditons

Le début de cet évangile est saisissant et important : « Lorsque vous priez, ne rabâchez comme les païens ; ils s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés». Jésus nous invite tout d’abord à une relation de confiance avec Dieu quand nous voulons prier. Il commence par dire «Notre Père». Dieu est notre Père. Il n’est pas un potentat devant qui il faut avoir peur ou le considérer comme quelqu’un de lointain. Non il est là, il est tout proche même si Jésus dit aussitôt «qui es aux cieux ». Les premiers mots de cette prière veulent briser la distance et nous établir dans la confiance et l’amour avec Dieu. Cela nous pousse à désirer son règne et non celui d’un autre et faire sa volonté. Et puisqu’il notre Père nous pouvons attendre qu’il pourvoie à nos besoins et nous pardonne nos ‘’ bêtises’’.
Jésus insiste particulièrement à la fin sur la relation qui doit être celle des enfants d’un même Père: une relation d’amour vrai qui se traduit par le pardon réciproque et constant. C’est la preuve que Dieu aime tous les hommes même ceux qui ont mal fait ou ont péché. Il ne veut pas la mort du pécheur mais sa conversion.
Faisons de notre carême un temps de pardon et de miséricorde en pardonnant à tous ceux-là contre qui nous avons des griefs.

« Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 31-46) (P. Verkys)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 25, 31-46

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tous les anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire. Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des boucs : il placera les brebis à sa droite, et les boucs à gauche.

« Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : “Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !” Alors les justes lui répondront : “Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu… ? tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ? tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ? tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? tu étais nu, et nous t’avons habillé ? tu étais malade ou en prison… Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?” Et le Roi leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.”« 

Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : “Allez-vous-en loin de moi, vous les maudits, dans le feu éternel préparé pour le diable et ses anges. Car j’avais faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’avais soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ; j’étais un étranger, et vous ne m’avez pas accueilli ; j’étais nu, et vous ne m’avez pas habillé ; j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité.” Alors ils répondront, eux aussi : “Seigneur, quand t’avons-nous vu avoir faim, avoir soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ?” Il leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait.”

« Et ils s’en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle. »

Méditons

Le jugement dernier, nous dit Jésus sera basé sur l’amour que nous aurons témoigné aux personnes en situation difficile. Cet évangile est un passage de Mathieu que beaucoup utilisent et derrière lequel ils se réfugient pour ne pas adorer Dieu par la prière, la pratique des sacrements ou mener une vie communautaire ecclésiale. Ceux qui agissent ainsi font de l’humanitaire sans Dieu. Toute œuvre qui n’est pas faite avec Dieu et en lui est sans doute faite pour notre propre satisfaction pour nous faire une bonne conscience. Sans séparer Jésus du frère, il n’est pas tout de même le frère. Le Fils de l’homme s’identifie en quelque sorte avec tous ceux qui ont besoin de secours. Il est évident que l’homme à aider ne devient pas pour autant automatiquement le Christ, car il se peut qu’il soit, par sa volonté, hostile à Dieu. Jésus s’identifie à lui en tant qu’il est dans le besoin, en tant qu’il est un appel à l’amour. Dès lors est dû au Christ tout ce qui est dû à cet homme, quoi qu’il en soit de ses dispositions profondes. Il n’y a donc pas dilution de la personne du Christ, mais un acte souverain du Seigneur qui veut être le garant de ses pauvres.

Faisons le bien au nom de Dieu, au nom de notre appartenance à lui sans laisser de côté le culte qui nous fait adorer Dieu en esprit et en vérité.

« Ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux » (Mt 14, 22-33) Méditation des Carmes

Évangile selon saint Matthieu, chapitre 14, versets 22 à 33

Jésus envoie les disciples en barque de l’autre côté du lac pendant qu’il renvoie les foules. Quand il les a renvoyées, il gravit la montagne pour prier. Le soir venu, il est là, seul. La barque est déjà à une bonne distance de la terre, elle est battue par les vagues, car le vent est contraire. Vers la fin de la nuit, Jésus vient vers eux en marchant sur la mer.
En le voyant marcher sur la mer, les disciples sont bouleversés. Ils disent :
« C’est un fantôme. »
Pris de peur, ils se mettent à crier mais aussitôt Jésus leur parle :
« Confiance ! c’est moi, n’ayez plus peur ! »
Pierre prend alors la parole :
« Seigneur, si c’est bien toi, ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux. »
Jésus lui dit :
« Viens ! »
Pierre descend de la barque et marche sur les eaux pour aller vers Jésus.
Mais voyant la force du vent, il a peur et comme il commence à s’enfoncer dans l’eau, il crie :
« Seigneur, sauve-moi ! »
Aussitôt, Jésus étend la main, le saisit et lui dit :
« Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? »
Et ils montent tous les deux dans la barque. Le vent tombe.
Alors les disciples qui sont dans la barque se prosternent devant lui et ils lui
disent :
« Vraiment, tu es le Fils de Dieu ! »

Méditer avec les Carmes

Les tentations de Jésus

Les tentations de Jésus diffèrent des nôtres sur un point essentiel : lorsque nous sommes tentés, nous pauvres pécheurs, le péché trouve toujours en nous une secrète connivence, parce que notre liberté est blessée.

Pour Jésus, bien des projets, bien des choix, bien des solutions pouvaient se présenter à son intelligence ou traverser son imagination ; mais sa liberté d’homme était à ce point en harmonie avec le vouloir du Père qu’une révolte ou un refus étaient proprement impensables. En tout il s’est voulu semblable à nous ; en tout sauf le péché. C’est l’une des facettes de son mystère, du mystère de sa personne de Fils de Dieu, vrai Dieu et vrai homme.

Conscients de ce mystère, respectueux de ce mystère, revenons au récit de notre évangile – reflet fidèle des grandes options de Jésus – pour mieux situer ces tentations dans la vie du Seigneur, dans la tradition d’Israël et dans notre vie de foi et d’espérance.


Dès le début de son ministère Jésus se trouve confronté avec les forces du mal. Dès le début il a été victorieux ; il sera vainqueur également lors de l’assaut final, son agonie et sa passion.


L’Évangile fait le lien entre ces deux extrémités. Nous lisons en effet, après la troisième tentation : « Ayant épuisé toute tentation possible, le tentateur s’éloigna de lui jusqu’au moment fixé », ce moment auquel Jésus fera allusion lorsqu’on viendra l’arrêter au jardin des Oliviers : « C’est maintenant votre heure ; c’est le pouvoir des ténèbres » (Lc 22, 53).
Entre les tentations au désert et la tentation de Gethsémani, Jésus n’a cessé de combattre les forces du mal et de les vaincre par ses guérisons et ses exorcismes ; et les trois tentations du désert renvoient à trois types d’action et d’influence que Jésus a refusés toute sa vie :

  • « Ordonne à ces pierres de devenir des pains ! »,… ce serait le messianisme de l’abondance.
  • « Tu auras la gloire de tous les royaumes ! »,… ce serait un messianisme de puissance.
  • « Jette-toi en bas, les Anges te sauveront ! »,… ce serait un messianisme de prestige.

Or, dans le projet de Dieu, la seule puissance de Jésus doit être le rayonnement de la vérité. Ce récit des tentations était d’autant plus parlant à la première génération chrétienne qu’il évoquait les trois tentations d’Israël durant la marche au désert :

  • les pierres à changer en pains évoquaient l’épisode de la manne (Ex 16) ;
  • l’adoration réclamée par le tentateur renvoyait à l’apostasie du veau d’or (Ex 32) ;
  • et la tentation de forcer la main à Dieu pour un miracle rappelait la révolte du peuple à l’oasis de Massa (Ex 17).


Les trois tentations que Jésus a écartées personnellement, en tant que Messie envoyé de Dieu, Israël les avait connues, collectivement, en tant que peuple témoin de Dieu.
Et nous les retrouvons dans notre propre vie de baptisés, ces trois séductions de l’abondance, du pouvoir et du chantage à l’amour de Dieu.
Nous aimerions que notre foi nous assure la sécurité, que notre place de témoins du Christ dans le monde serve notre volonté de puissance, que Dieu nous « rattrape au vol » et soit une assurance sur la vie lorsque nous jouons avec le danger moral ou lorsque nous faisons sur l’avenir des paris un peu fous.

L’exemple de Jésus nous fait tourner le dos à ces tentations. Parce que nous sommes baptisés, parce que l’Esprit Saint nous donne part à l’œuvre messianique de Jésus, nous renonçons à miser sur l’aisance, sur la puissance, sur le sensationnel, et pour entrer dans la victoire de Jésus, nous imitons sa liberté.

C’est tout le sens de notre Carême :

  • vivre à fond, et pas seulement de pain ;
  • adorer Dieu seul, en lâchant devant lui tout reste de puissance ;
  • aimer Dieu avec suffisamment de gratuité pour cesser de le mettre à notre service.

Alors notre nourriture de chaque jour, nécessaire et agréable, sera d’accomplir sa volonté.

Frère Jean, o.c.d.

« Je ne suis pas venu appeler des justes mais des pécheurs, pour qu’ils se convertissent » (Lc 5, 27-32) (P Verkys)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 5, 27-32

En ce temps-là, Jésus sortit et remarqua un publicain (c’est-à-dire un collecteur d’impôts) du nom de Lévi assis au bureau des impôts. Il lui dit : « Suis-moi. » Abandonnant tout, l’homme se leva ; et il le suivait. Lévi donna pour Jésus une grande réception dans sa maison ; il y avait là une foule nombreuse de publicains et d’autres gens attablés avec eux. Les pharisiens et les scribes de leur parti récriminaient en disant à ses disciples : « Pourquoi mangez-vous et buvez-vous avec les publicains et les pécheurs ? » Jésus leur répondit : « Ce ne sont pas les gens en bonne santé qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler des justes mais des pécheurs, pour qu’ils se convertissent. »

Méditons

Nous sommes tous des pécheurs qui avons besoin de la miséricorde de Dieu. ’est le but de la mission du Christ sur terre. Confions nous à sa miséricorde spécialement en ce temps de carême