Aux prêtres de France, une parole de consolation

Souvent moqués, humiliés, soupçonnés, les prêtres de France ont reçu du pape Léon XIV la parole de consolation qu’ils attendaient. Avec eux, se réjouit l’écrivain Xavier Patier, c’est toute l’Église en France qui rayonne de joie.

Le général de Lasalle, avant de se faire tuer lors de la bataille de Wagram, âgé de seulement 34 ans, avait lancé une phrase fameuse : « Tout hussard qui n’est pas mort au combat à 30 ans est un jean-foutre. » On aurait pu ces dernières années imaginer une boutade du même genre à propos de nos jeunes prêtres : « Tout prêtre français qui n’est pas tombé en burn-out à 40 ans est un planqué. » Ce que nos prêtres ont souffert depuis quinze ans est un secret de leur cœur. Mais quelle épreuve ont-ils endurée ! Quelle humiliation ! Quelle crucifixion ! Non, je n’exagère pas. La solitude de la jeune génération de nos consacrés aura été et continue d’être pour beaucoup un martyre. Ils n’en parlent guère, tout occupés qu’ils sont à annoncer la joie de l’Évangile. Mais quand ils acceptent de se confier, la souffrance qu’ils révèlent est parfois indicible. Ils vivent la Passion.

La haine du monde

Car le monde ne se contente plus de moquer nos prêtres : il leur voue une haine active. Le Malin a changé de braquet. Parce qu’un petit nombre de clercs a eu un comportement criminel, parce que quelques individus ont été des loups déguisés en berger, tous nos prêtres ont été suspectés d’être des prédateurs sexuels. Le regard qu’on leur portait a démoli leur dignité. L’Église a regardé la réalité du scandale en face, elle a dénoncé les abus en son sein, mais cela n’y a rien fait : les prêtres restaient des suspects dans le regard des gens. Ce petit sourire en coin du voisin, ces allusions venimeuses, il leur a fallu vivre avec. On a tourné en dérision le vœu de chasteté de nos prêtres, alors que la chasteté est un vœu que se doit de faire tout chrétien, même, et surtout, s’il se marie. L’humiliation des prêtres a été celle de tous les pères.

Il y a aussi la pauvreté matérielle. Nos prêtres sont plus pauvres que jamais dans un monde où la pauvreté est plus que jamais maudite. Comme leur maître et leur ami, ils n’ont pas de pierre où reposer la tête. Ce n’est pas dans l’air du temps. Et par-dessus tout cela, ils ont aucun droit de se plaindre : ils sont voués à annoncer la parole du charpentier de Nazareth dans une joie qui parfois leur est un effort surhumain. Ces dernières années, leur seule consolation venait de la douceur du Christ qui leur murmurait en secret, certains soirs de désespérance : « Ne crains rien, Je suis là, Je souffre avec toi« .

Le pape Léon est allé à l’essentiel

Et voici que leur arrive, au lendemain de Pâques, une joie inouïe, imprévue. Nos prêtres ont enfin reçu les paroles de consolation qu’ils attendaient. Léon XIV, dans sa Lettre aux évêques de France, n’a pas songé à faire la leçon à nos consacrés. Il ne les a pas admonestés. Il n’a pas critiqué leurs pulsions cléricales. Il est allé à l’essentiel : il a seulement dit à nos prêtres de France qu’il les aimait. Il les a remerciés du fond du cœur pour leur engagement et leur persévérance. Il les a bénis. Et c’est toute l’Église de France qui a été consolée. Des larmes de joie ont été versées. Nous n’avions pas rayonné de la joie pascale à ce point depuis si longtemps !

Nos prêtres s’étaient sentis humiliés ? Nous aussi. Ils avaient eu le cœur transpercé par la calomnie ? Nous aussi. Ils étaient dans la solitude ? Nous aussi. Les paroles de consolation qu’ils viennent de recevoir nous touchent nous aussi, nous les paroissiens qui leur devons tant. Nos prêtres ont entendu la parole annoncée pour eux : « Venez, les bénis de mon Père, prenez possession du Royaume. » Merci à eux !

Xavier Patier – publié le 02/06/25

Sur la terre de France, le Pape Léon XIV espère un renouveau missionnaire

À l’occasion du centenaire de canonisation de trois saints français, le Pape Léon XIV évoque «l’héritage chrétien» de la France qui «imprègne encore profondément la culture [française] et demeure vivant en bien des cœurs». Le Saint-Père émet le vœu qu’à travers les exemples de sainte Thérèse de Lisieux, saint Jean-Marie Vianney et saint Jean Eudes, Dieu renouvelle «les merveilles qu’Il a accomplies dans le passé» dans l’Hexagone.

Trois saints face aux défis de l’Église de France. Dans une lettre adressée à la conférence des évêques de France, le Pape Léon XIV a souhaité marquer particulièrement l’anniversaire de canonisation de trois saints français. «L’ampleur des défis qui se présentent, un siècle plus tard, à l’Église de France, et la pertinence toujours très actuelle de ses trois figures de sainteté pour y faire face, me poussent à vous inviter à donner un relief particulier à cet anniversaire», commence-t-il.

Trois saints français

D’abord, sainte Thérèse de Lisieux canonisée le 17 mai 1925 par Pie XI. Cette carmélite française du XIXe siècle morte à 24 ans a été déclarée docteure de l’Église et patronne des missions. Léon XIV la décrit comme «le grand Docteur en scientia amoris dont notre monde a besoin, elle qui “respira” à chaque instant de sa vie le Nom de Jésus, avec spontanéité et fraicheur, et qui enseigna aux plus petits une voie “toute facile” pour y accéder».  

Deux autres prêtres ont été canonisés deux semaines plus tard par le même Pie XI. Saint Jean Eudes (1601-1680) est un prêtre français, fondateur des Congrégations de Jésus et Marie (Eudistes) et de Notre-Dame de Charité, dédié à la formation des prêtres et à l’accueil des femmes en détresse. Il est aussi un grand promoteur du culte liturgique des Cœurs de Jésus et de Marie. Enfin, saint Jean-Marie Vianney (1786-1859), plus souvent appelé le Curé d’Ars, est un prêtre français célèbre pour son zèle pastoral, son don de confession et sa vie de prière intense, qui assurait que «le sacerdoce, c’est l’amour du cœur de Jésus».

«Des modèles à imiter»

«Heureux» d’adresser sa première lettre aux pasteurs de l’Église de France, Léon XIV met en exergue la volonté de Pie XI en canonisant ces trois saints: en faire «des maîtres à écouter, des modèles à imiter, et de puissants soutiens à prier et à invoquer».


“Ils ont aimé sans réserve Jésus de manière simple, forte et authentique ; ils ont fait l’expérience de sa bonté et de sa tendresse dans une particulière proximité quotidienne, et ils en ont témoigné dans un admirable élan missionnaire.”

—Léon XVI

Citant la dernière encyclique du Pape François Dilexit nos, consacrée au Sacré-Cœur, le Saint-Père propose un programme de mission pour la France: «faire découvrir à chacun l’amour de tendresse et de prédilection que Jésus a pour lui, au point d’en transformer la vie».

«Un héritage chrétien»

Célébrer le centenaire de canonisation de ces trois saints est «une invitation à rendre grâce au Seigneur pour les merveilles qu’il a accomplies en cette terre de France durant de longs siècles d’évangélisation et de vie chrétienne», assure le Souverain pontife pour qui «les Saints n’apparaissent pas spontanément mais, par la grâce, surgissent au sein de Communautés chrétiennes vivantes qui ont su leur transmettre la foi».


 “Cet héritage chrétien vous appartient encore, il imprègne encore profondément votre culture et demeure vivant en bien des cœurs. C’est pourquoi je forme le vœu que ces célébrations ne se contentent pas d’évoquer avec nostalgie un passé qui pourrait sembler révolu, mais qu’elles réveillent l’espérance et suscitent un nouvel élan missionnaire.” »

— Léon XVI

Après avoir donné ces trois saints à la France, Dieu peut «renouveler les merveilles qu’Il a accomplies dans le passé», écrit Léon XIV.  «Sainte Thérèse ne sera-t-elle pas la Patronne des missions dans les contrées mêmes qui l’ont vu naître?» Les deux figures de saint prêtres peuvent aussi donner le courage aux jeunes hommes de répondre à l’appel, dans un contexte de manque de vocation et alors que «les prêtres sont de plus en plus lourdement éprouvés». Ordonnant lui-même onze prêtres dans la basilique Saint-Pierre ce 31 mai, Léon XIV adresse un message de remerciement à «tous les prêtres de France pour leur engagement courageux et persévérant» et souhaite leur exprimer «sa paternelle affection».

Enfin, le Saint-Père invoque l’intercession des trois saints canonisés en 1925 pour la France et les catholiques du pays qui avancent «sous les vents contraires et parfois hostiles de l’indifférentisme, du matérialisme et de l’individualisme», avant de donner sa bénédiction apostolique.

Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican

Inscription à la Marche Pélerine du samedi 28 juin St Cyr-Luçon

A l’occasion de l’année jubilaire, la paroisse St Jacques de Moutiers organise une marche mélerine le samedi 28 juin vers la Porte Sainte de la Cathédrale de Luçon.

  • –  9h : Départ
  • –  Vers 11 h : Arrêt à Lai roux chez des particuliers (Point d’eau et accès à des sanitaires)
  • –  Pique-nique
  • –  15h : Arrivée à la cathédrale de Luçon. Passage de la Porte Saint, confessions.
  • –   15h45 : Messe
  • –  17h : Retour vers St Cyr en Talmondais

Les personnes qui ne marchent pas peuvent rejoindre le groupe à

  • 12h30 pour le pique-nique (le lieu sera précisé après l’inscription)
  • ou à 15h à la cathédrale de Luçon pour vivre les démarches jubilaires en paroisse ..et ramener, s’ils ont de la place dans leur voiture, les marcheurs à St Cyr !

Prévoir de bonnes chaussures de marche, un chapeau de soleil, un vêtement de pluie et gilet jaune. Pique-nique et eau

Bulletin-réponse à remettre avant le 23 juin soit par mail, soit à la Maison st Jacques

Pélerins d’espérance _8 juin 2025

Le 8 juin prochain, notre diocèse vous invite à un grand rassemblement à Saint-Laurent-sur-Sèvre.

S’inscrivant dans le cadre du Jubilé « Pèlerins d’Espérance », cette grande fête a pour vocation de réunir l’ensemble des Vendéens qui n’ont pas eu cette occasion depuis les 700 ans du diocèse.

Tout au long de cette journée, retrouvez des activités pour tous : conférences, tables rondes, débats mais également des jeux et des animations.

Tous les acteurs, que ce soit les mouvements ou les services diocésains, seront là pour cette fête du jubilé en Vendée.

Voir le programme

Habemus papam : Léon XIV

Le cardinal Robert Francis Prevost est né à Chicago. Il a passé de nombreuses années comme missionnaire au Pérou avant d’être élu à la tête des Augustiniens pour deux mandats consécutifs.

Premier pape augustinien, il est le deuxième Souverain pontife issu du continent américain, après François, mais à la différence de Bergoglio, l’Américain Robert Francis Prevost, 69 ans, est originaire du nord du continent. En effet, le nouvel évêque de Rome est né le 14 septembre 1955 à Chicago, Illinois, de Louis Marius Prevost, d’origine française et italienne, et de Mildred Martínez, d’origine espagnole. Il a deux frères, Louis Martín et John Joseph.

Il passe son enfance et son adolescence dans sa famille et étudie d’abord au Petit Séminaire des Pères Augustins, puis à l’Université Villanova, en Pennsylvanie, où il obtient en 1977 un diplôme en mathématiques et étudie la philosophie. Le 1er septembre de la même année, il est entré au noviciat de l’Ordre de Saint-Augustin (OSA) à Saint-Louis, dans la province de Notre-Dame du Bon Conseil de Chicago. Il a fait sa première promesse le 2 septembre 1978 et ses vœux solennels le 29 août 1981.

Il a fait ses études à la Catholic Theological Union de Chicago, où il a obtenu un diplôme en théologie. À l’âge de 27 ans, il a été envoyé par ses supérieurs à Rome pour étudier le droit canonique à l’Université pontificale Saint-Thomas d’Aquin (Angelicum). Dans l’Urbe, il a été ordonné prêtre le 19 juin 1982 au Collège des Augustins de Santa Monica par Monseigneur Jean Jadot, pro-président du Conseil pontifical pour les non-chrétiens, aujourd’hui dicastère pour le Dialogue interreligieux.

Le père Prevost a obtenu sa licence en 1984 et l’année suivante, alors qu’il préparait sa thèse de doctorat, il a été envoyé dans la mission augustinienne de Chulucanas, Piura, Pérou (1985-1986). C’est en 1987 qu’il discute sa thèse de doctorat sur « Le rôle du prieur local de l’Ordre de Saint-Augustin » et qu’il est nommé directeur des vocations et directeur des missions de la province augustinienne « Mother of Good Counsel » à Olympia Fields, Illinois (USA).

L’année suivante, il rejoint la mission de Trujillo, au Pérou, en tant que directeur du projet de formation commune pour les aspirants augustiniens des vicariats de Chulucanas, Iquitos et Apurímac. Pendant onze ans, il a occupé les postes de prieur de la communauté (1988-1992), de directeur de la formation (1988-1998) et de professeur des profès (1992-1998) et, dans l’archidiocèse de Trujillo, de vicaire judiciaire (1989-1998) et de professeur de droit canonique, de patristique et de morale au grand séminaire San Carlos et San Marcelo. Parallèlement, il s’est vu confier la charge pastorale de Notre Dame Mère de l’Église, devenue plus tard une paroisse portant le nom de Sainte Rita (1988-1999), dans la périphérie pauvre de la ville, et a été administrateur paroissial de Notre Dame de Monserrat de 1992 à 1999.

En 1999, il a été élu prieur provincial de la province augustinienne Mère du Bon Conseil à Chicago, et deux ans et demi plus tard, lors du chapitre général ordinaire de l’Ordre de Saint-Augustin, ses frères l’ont choisi comme prieur général, le confirmant en 2007 pour un second mandat.

En octobre 2013, il est retourné dans sa province augustinienne, à Chicago, et a été directeur de la formation au couvent Saint-Augustin, premier conseiller et vicaire provincial; responsabilités qu’il a occupés jusqu’à ce que le Pape François le nomme, le 3 novembre 2014, administrateur apostolique du diocèse péruvien de Chiclayo, l’élevant à la dignité épiscopale en tant qu’évêque titulaire de Sufar. Il s’est installé dans le diocèse le 7 novembre, en présence du nonce apostolique James Patrick Green, qui l’a ordonné évêque un peu plus d’un mois plus tard, le 12 décembre, en la fête de Notre-Dame de Guadalupe, en la cathédrale Sainte-Marie.

Sa devise épiscopale est «In Illo uno unum», des mots que Saint Augustin a prononcés dans un sermon, l’Exposition sur le Psaume 127, pour expliquer que «bien que nous, chrétiens, soyons nombreux, dans l’unique Christ, nous sommes un».

Le 26 septembre 2015, il est nommé évêque de Chiclayo par le Pape argentin et, en mars 2018, il est élu deuxième vice-président de la conférence des évêques du Pérou, au sein de laquelle il est également membre du Conseil économique et président de la Commission pour la culture et l’éducation.

En 2019, François le nomme parmi les membres de la Congrégation pour le clergé le 13 juillet 2019 et l’année suivante, parmi ceux de la Congrégation pour les évêques (21 novembre). Entre-temps, le 15 avril 2020, le Pape lui confie également la charge d’administrateur apostolique du diocèse péruvien de Callao.

Le 30 janvier 2023, le Pape le convoque à Rome en tant que préfet du Dicastère pour les évêques et président de la Commission pontificale pour l’Amérique latine, le promouvant archevêque. Au Consistoire du 30 septembre de la même année, il le crée cardinal, en lui attribuant le diaconat de Santa Monica. Il en prend possession le 28 janvier 2024 et, à la tête du dicastère, participe aux derniers voyages apostoliques du Pape François et aux deux sessions de la XVIe Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques sur la synodalité, tenues à Rome du 4 au 29 octobre 2023 et du 2 au 27 octobre 2024. Il apporte son expérience des assemblées synodales déjà acquise auparavant en tant que prieur des Augustiniens et représentant de l’Union des Supérieurs Généraux (UGS).

Entre-temps, le 4 octobre 2023, François le nomme membre du dicastère pour l’évangélisation, section pour la première évangélisation et les nouvelles Églises particulières; du dicastère pour la Doctrine de la foi; du dicastère pour les Églises orientales; pour le clergé; pour les Instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique; pour la Culture et l’éducation; pour les Textes législatifs; de la Commission pontificale pour l’État de la Cité du Vatican.

Enfin, le 6 février 2025, il est promu à l’ordre des évêques par François, obtenant le titre d’Église suburbicaire d’Albano.

Lors de la dernière hospitalisation de son prédécesseur à la polyclinique Gemelli, Mgr Prevost a présidé une récitation du Chapelet pour la santé de François le 3 mars sur la place Saint-Pierre.

Vatican News

Le Rosaire en marchant à Moutiers

Le ROSAIRE EN MARCHANT consiste à prier les 3 ou 4 mystères du Rosaire, en marchant environ 1H30, soit le temps d’un Rosaire.
Il est souhaitable que la marche parte d’une église ou mieux encore d’une chapelle dans la campagne, afin de permettre d’emprunter des sentiers ou à défaut des petites routes très peu fréquentées par les voitures.
L’avantage d’un sentier est qu’il n’exige pas d’autorisation préfectorale.
Le ROSAIRE EN MARCHANT c’est également un moment de solidarité entre marcheurs et non marcheurs.
Les personnes dont la santé ne permet pas de marcher 1H30 sont les bienvenues et peuvent effectuer avec les marcheurs un circuit très court (ou de rester dans la chapelle) : ce qui permet de débuter en commun les deux premières dizaines de chapelet.

A dieu Pape François

Le pape François s’est éteint ce lundi 21 avril 2025 à Rome, à l’âge de 88 ans, mettant fin à douze années d’un pontificat marqué par l’humilité, l’engagement en faveur des plus vulnérables et la volonté de réformer l’Église. Dès l’annonce de sa disparition, de nombreuses réactions ont afflué, notamment des évêques français.

Mgr Eric de Moulins-Beaufortarchevêque de Reims et Président de la Conférence des évêques de France,

En ce lundi de Pâques, en tenue de service, sans doute comme il le désirait, le pape François est mort.

Depuis sa première apparition au balcon de Saint-Pierre, il demandait, à la fin de toute rencontre, que l’on prie pour lui : « Et surtout, priez pour moi ». En ce jour, de tout cœur, nous le lui disons : « Très Saint-Père, nous prions pour vous, nous catholiques, mais aussi beaucoup d’hommes et de femmes à travers le monde qui ont entendu dans votre voix une voix de la conscience de l’humanité ».

Inlassablement, le pape François a agi pour que l’Église soit plus synodale, débarrassée de tout cléricalisme, en mouvement vers les périphéries, les périphéries de l’Église et celles de nos sociétés, porteuse de la joie de l’Évangile du Christ Jésus. Il a donné aux catholiques le goût d’être des disciples-missionnaires. Avec opiniâtreté, il a appelé l’humanité à croire en la fraternité, notamment en s’appuyant sur le dialogue entre les religions, et à prendre en compte en priorité les besoins et les attentes des personnes pauvres ou en précarité. Face à la crise écologique, il a renouvelé la réflexion en invitant à soigner « la maison commune », à louer le Créateur, à unir attention à l’environnement et attention aux personnes victimes des injustices sociales. Il a été le pape de l’année sainte de la miséricorde et du jubilé de l’espérance.

Nous, Français, rendons grâce tout spécialement pour la venue du pape François à Strasbourg (novembre 2014) mais surtout à Marseille en septembre 2023 et à Ajaccio en décembre dernier. Nous gardons en mémoire son appel plein de gravité et d’émotion à ce que notre pays et les autres pays européens ne perdent pas leur âme en se fermant aux migrants qui viennent chercher la possibilité d’une vie meilleure pour eux et les leurs. Nous ressentons encore la vibrante ovation qu’il a reçue au Stade Vélodrome : « Bonjour, Marseille ; bonjour, la France » et la fierté joyeuse qui parcourait les rues d’Ajaccio et les chants fervents de l’assemblée du Casone. Nous méditons encore sur le tressaillement de Marie qu’il a évoqué dans son homélie de Marseille.

Les fruits de ce pontificat seront à découvrir dans les années qui viennent. Il a marqué assurément la pratique pastorale de l’Église par son style simple, encourageant, sa référence constante à la miséricorde de Dieu, sa volonté que les sacrements soient accessibles à tous ceux qui les demandent, et son rappel persévérant de la croix du Christ Jésus sans laquelle l’Église ne serait qu’une ONG de plus. Elle est le signe effectif de l’amour de Celui qui « désire d’un grand désir » le salut de tous.

Des messes et des veillées seront organisées par toute la France pour prier pour le pape François. La Conférence des évêques remercie tous ceux et celles qui s’y joindront ou s’y associeront. Elle remercie tous ceux et celles de toute religion ou sans religion qui expriment en ces jours leur gratitude. Le pape François a voulu être un « compagnon de Jésus ». Que le Seigneur l’accueille dans sa compagnie éternelle, près du Père. Merci, pape François. Plus que jamais, priez pour nous.

« Il les aima jusqu’au bout » (Jn 13, 1-15) (P.Verkys)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean

Avant la fête de la Pâque, sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout. Au cours du repas, alors que le diable a déjà mis dans le cœur de Judas, fils de Simon l’Iscariote, l’intention de le livrer, Jésus, sachant que le Père a tout remis entre ses mains, qu’il est sorti de Dieu et qu’il s’en va vers Dieu, se lève de table, dépose son vêtement, et prend un linge qu’il se noue à la ceinture ; puis il verse de l’eau dans un bassin. Alors il se mit à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu’il avait à la ceinture. Il arrive donc à Simon-Pierre, qui lui dit : « C’est toi, Seigneur, qui me laves les pieds ? » Jésus lui répondit : « Ce que je veux faire, tu ne le sais pas maintenant ; plus tard tu comprendras. » Pierre lui dit : « Tu ne me laveras pas les pieds ; non, jamais ! » Jésus lui répondit : « Si je ne te lave pas, tu n’auras pas de part avec moi. » Simon-Pierre lui dit : « Alors, Seigneur, pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête ! » Jésus lui dit : « Quand on vient de prendre un bain, on n’a pas besoin de se laver, sinon les pieds : on est pur tout entier. Vous-mêmes, vous êtes purs, mais non pas tous. » Il savait bien qui allait le livrer ; et c’est pourquoi il disait : « Vous n’êtes pas tous purs. » Quand il leur eut lavé les pieds, il reprit son vêtement, se remit à table et leur dit : « Comprenez-vous ce que je viens de faire pour vous ? Vous m’appelez “Maître” et “Seigneur”, et vous avez raison, car vraiment je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le Maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous. 

Méditons

Si nous avons quelque chose de prégnant à retenir c’est l’humilité de Jésus qui se met au service de ses disciples. C’est la plus grande leçon à tirer de la Cène. Le service c’est l’amour pur et vrai. L’amour pur et vrai doivent régir notre volonté de servir. On y retrouve la notion de la gratuité absolue. Je ne sers pas pour occuper mon temps libre, je sers parce que j’aime. Nous avons peut-être à purifier les motifs des services que nous rendons si ce n’est pas par amour et pure gratuité sans attendre une quelconque reconnaissance.
Dans le monde, les grands se sont font servir mais Jésus nous donne un exemple contraire à l’esprit du monde. «Le plus grand parmi vous sera votre serviteur». Servir en se donnant. Le Christ se donne à nous dans le repas eucharistique entièrement et sans réserve.
Qu’il nous donne la force et la grâce de l’imiter.

« L’un de vous me livrera… » P.Verkys

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean13, 21-33.36-38

En ce temps-là, au cours du repas que Jésus prenait avec ses disciples, il fut bouleversé en son esprit, et il rendit ce témoignage : « Amen, amen, je vous le dis : l’un de vous me livrera. » Les disciples se regardaient les uns les autres avec embarras, ne sachant pas de qui Jésus parlait. Il y avait à table, appuyé contre Jésus, l’un de ses disciples, celui que Jésus aimait. Simon-Pierre lui fait signe de demander à Jésus de qui il veut parler. Le disciple se penche donc sur la poitrine de Jésus et lui dit : « Seigneur, qui est-ce ? » Jésus lui répond : « C’est celui à qui je donnerai la bouchée que je vais tremper dans le plat. » Il trempe la bouchée, et la donne à Judas, fils de Simon l’Iscariote. Et, quand Judas eut pris la bouchée, Satan entra en lui. Jésus lui dit alors : « Ce que tu fais, fais-le vite. » Mais aucun des convives ne comprit pourquoi il lui avait dit cela. Comme Judas tenait la bourse commune, certains pensèrent que Jésus voulait lui dire d’acheter ce qu’il fallait pour la fête, ou de donner quelque chose aux pauvres. Judas prit donc la bouchée, et sortit aussitôt. Or il faisait nuit.

Quand il fut sorti, Jésus déclara : « Maintenant le Fils de l’homme est glorifié, et Dieu est glorifié en lui. Si Dieu est glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera ; et il le glorifiera bientôt.

« Petits enfants, c’est pour peu de temps encore que je suis avec vous. Vous me chercherez, et, comme je l’ai dit aux Juifs : “Là où je vais, vous ne pouvez pas aller”, je vous le dis maintenant à vous aussi. »

Simon-Pierre lui dit : « Seigneur, où vas-tu ? » Jésus lui répondit : « Là où je vais, tu ne peux pas me suivre maintenant ; tu me suivras plus tard. » Pierre lui dit : « Seigneur, pourquoi ne puis-je pas te suivre à présent ? Je donnerai ma vie pour toi ! » Jésus réplique : « Tu donneras ta vie pour moi ? Amen, amen, je te le dis : le coq ne chantera pas avant que tu m’aies renié trois fois. »

Méditons

Jésus annonce qu’il sera trahi. Cela inquiète les disciples qui veulent savoir plus sur celui qui pourrait faire cela. Jésus connaît bien celui qui allait le livrer mais il le laisse manger avec lui. Il ne cherche pas à ’humilier publiquement ou à le dénoncer. Il en parle en terme voilé à Jean qui le lui demande. Tous ressentent la tristesse mais sont impuissants devant ce drame qui attend leur maître. Jean qui s’est appuyé sur Jésus vit cela autrement grâce à l’amour qui l’unit à son maître. Plus tard au pied de la croix il sera présent et Jésus le confiera à Marie. L’amour de Dieu, l’attachement à lui donnent le courage et la force dans les épreuves et permettent de tenir.

Quant à Judas, malgré les mots de Jésus, il reste obstiné à le livrer et il va jusqu’au bout. L’évangile dit qu’il aime l’argent, il préfère l’argent à la fidélité et l’amour de Jésus. Le matériel peut éloigner de Dieu et de son amour si nous ne faisons pas attention.
Quant à Pierre et les autres disciples, ils n’ont pas eu la force de la fidélité jusqu’au bout. Pierre qui aime pourtant Jésus et se dit prêt à mourir pour lui le renie dès les premiers instants de son arrestation. Il ne comptait que sur ses propres forces. Sachons nous appuyer sur le Seigneur par la prière et la confiance absolue.

Seigneur donne-nous de te rester fidèles jusqu’à la fin de notre vie.

Résolument, continuons à servir la vérité !

Les évêques de France se sont réunis à Lourdes du 1er au 4 avril pour leur Assemblée plénière de printemps. Les deux premiers jours ont été consacrés à la question des abus sexuels dans l’Église.

La session préliminaire sur les abus sexuels avait pour objectif de faire le point sur le rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (CIASE). « Résolument, continuons à servir la vérité » ont déclaré les évêques de France au lendemain de cette session, qui a réuni 300 participants dont des victimes, des personnes travaillant en faveur de cette cause et des experts. Les évêques de France ont voté une proposition d’accompagnement pour les personnes majeures se plaignant de violences sexuelles commises par un clerc diocésain dans l’exercice de son ministère. L’objectif étant de répondre aux besoins spécifiques et de mettre en place une pratique adaptée, permettant un chemin de reconnaissance et de restauration. « Agissons ensemble pour rendre notre Église plus sûre. Nous avons besoin de la vigilance et de l’engagement de chacune et chacun de vous pour que notre Église affronte cette crise en se laissant transformer. Nous croyons que notre Dieu est un Dieu qui libère » ont écrit les évêques, invitant les victimes à continuer à parler : « C’est la vérité qui rend libres et ouvre des chemins de guérison. »

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