« Qui s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé. » P.Verkys

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 18, 9-14

En ce temps-là, à l’adresse de certains qui étaient convaincus d’être justes et qui méprisaient les autres, Jésus dit la parabole que voici : « Deux hommes montèrent au Temple pour prier. L’un était pharisien, et l’autre, publicain (c’est-à-dire un collecteur d’impôts). Le pharisien se tenait debout et priait en lui-même : “Mon Dieu, je te rends grâce parce que je ne suis pas comme les autres hommes – ils sont voleurs, injustes, adultères –, ou encore comme ce publicain. Je jeûne deux fois par semaine et je verse le dixième de tout ce que je gagne.” Le publicain, lui, se tenait à distance et n’osait même pas lever les yeux vers le ciel ; mais il se frappait la poitrine, en disant : “Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis !” Je vous le déclare : quand ce dernier redescendit dans sa maison, c’est lui qui était devenu un homme juste, plutôt que l’autre. Qui s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé. »

Méditons

Est-ce que je me considère comme un juste ou comme quelqu’un qui n’a pas assez de péché pour être agréable à Dieu ? Si oui cette parabole s’adresse à moi et m’invite à l’humilité devant Dieu qui seul est Juste et Saint.
Non seulement que tout homme est pécheur du fait de son héritage du péché d’Adam. Nous commettons des péchés personnels tous les jours. Chaque fois que nous prions que ce soit à l’église ou dans notre maison ou ailleurs, présentons-nous humblement devant Dieu en lui demandant pardon et que dans sa miséricorde infinie, il accueille nos pauvres prières car nous ne savons même pas prier comme il faut. J’aime dire que c’est l’humble qui prie car non seulement qu’il a conscience de sa petitesse mais aussi de son besoin fondamental de Dieu ; Il n’est pas suffisant et ne se replie pas sur lui-même. En d’autres termes c’est l’humble qui prie vraiment car seul lui peut être exaucé malgré ses péchés. Car Dieu le justifie.
Nos œuvres ne suffisent pas pour nous sauver. En témoigne ce bon pharisien sans doute. Nous avons besoin du secours de Dieu. Ne disons-nous pas au début de chaque office du bréviaire : Dieu, viens à mon aide, Seigneur hâte-toi de me secourir ? Oui l’Eglise est consciente de cela c’est pourquoi aussi au début de chaque eucharistie nous demandons pardon pour nos péchés. Sans le pardon de Dieu nous ne pouvons jamais être exaucé.

Seigneur que ta miséricorde nous devance et qu’elle nous accompagne toujours.

Profitons de nos carême en cette année jubilaire pour nous confesser.

Donne-nous Seigneur de t’aimer très sincèrement. (P.Verkys)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 

En ce temps-là, un scribe s’avança vers Jésus pour lui demander : « Quel est le premier de tous les commandements ? » Jésus lui fit cette réponse : « Voici le premier : Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. Et voici le second : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là. » Le scribe reprit : « Fort bien, Maître, tu as dit vrai : Dieu est l’Unique et il n’y en a pas d’autre que lui. L’aimer de tout son cœur, de toute son intelligence, de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, vaut mieux que toute offrande d’holocaustes et de sacrifices. » Jésus, voyant qu’il avait fait une remarque judicieuse, lui dit : « Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. » Et personne n’osait plus l’interroger.

Méditons

Voilà un scribe qui se différencie des autres et des pharisiens et sadducéens. Parmi les quantités de lois à l’époque, il veut aller à l’essentiel. Il veut savoir le premier de tous les commandements mais Jésus lui en donne deux qui sont intimement lés. L’amour de Dieu par-dessus tout et l’amour du prochain. Aimer l’unique Seigneur notre Dieu exclut toute forme d’idolâtrie. C’est tout notre être qui est sollicité pour aimer le Seigneur notre Dieu. L’aimer avec toutes nos facultés essentielles et toutes nos ressources. Abandonnons donc tout notre cœur au Seigneur au-dessus de toute affection humaine même si nous en avons besoin. Jésus nous dit que pour être son disciple, nous devons le préférer à tous nos proches, à toute amitié humaine. Mais ce n’est pas toujours le cas. On en voit qui préfère leur engagement social à toute intimité avec Dieu qui nous demande de l’aimer plus que tout. Aimer le prochain vient en seconde position. Notre société met en avant plus la famille que Dieu. En ce temps de carême, essayons d’ajuster nos relations avec Dieu et les autres proches ou amis ou autres. Aimons Dieu avec tout ce que nous avons. L’amour authentique pour Dieu doit nous amener forcément à aimer les autres sans exclusion ni de langue, de race ni de condition sociale.

Donne-nous Seigneur de t’aimer très sincèrement.

Celui qui ne rassemble pas avec moi disperse. » (P.Verkys)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là, Jésus expulsait un démon qui rendait un homme muet. Lorsque le démon fut sorti, le muet se mit à parler, et les foules furent dans l’admiration. Mais certains d’entre eux dirent : « C’est par Béelzéboul, le chef des démons, qu’il expulse les démons. » D’autres, pour le mettre à l’épreuve, cherchaient à obtenir de lui un signe venant du ciel. Jésus, connaissant leurs pensées, leur dit : « Tout royaume divisé contre lui-même devient désert, ses maisons s’écroulent les unes sur les autres. Si Satan, lui aussi, est divisé contre lui-même, comment son royaume tiendra-t-il ? Vous dites en effet que c’est par Béelzéboul que j’expulse les démons. Mais si c’est par Béelzéboul que moi, je les expulse, vos disciples, par qui les expulsent-ils ? Dès lors, ils seront eux-mêmes vos juges. En revanche, si c’est par le doigt de Dieu que j’expulse les démons, c’est donc que le règne de Dieu est venu jusqu’à vous. Quand l’homme fort, et bien armé, garde son palais, tout ce qui lui appartient est en sécurité. Mais si un plus fort survient et triomphe de lui, il lui enlève son armement, auquel il se fiait, et il distribue tout ce dont il l’a dépouillé. Celui qui n’est pas avec moi est contre moi ; celui qui ne rassemble pas avec moi disperse. »

Méditons

Expulser un démon voilà quelque chose qui paraît étrange à plus d’un aujourd’hui si bien que certains ne croient pas en la possession par le démon d’autant plus qu’il n’existe pas selon eux. Les possessions sont différentes des troubles mentaux ou psychologiques. Bien qu’elles soient d’ordre plutôt spirituel, elles influent sur le corps d’où des troubles physiques visibles mais pas toujours. Les manifestations du diable sont multiples et diverses et existeront jusqu’à la fin des temps quand Dieu mettra tout sous ses pieds en Jésus son Fils Sauveur du monde. Nous avons entendu dès le début du carême, le premier dimanche le récit des tentations de Jésus. Le diable a tenté Jésus sans le posséder parce qu’il n’y a pas trouvé de place du fait que Jésus a su lui résister. Le curé d’Ars saint Jean Marie Vianney a connu les persécutions de Satan sans qu’il soit possédé par qu’il est un ascète et un ami de Dieu.
Ceux qui nient l’action de Jésus tout aussi visible que l’Himalaya sont en réalité possédés par Satan au point qu’ils sont incapables de discerner l’action de Dieu, le bienfait qui sauve une personne de sa souffrance. C’est l’enfermement du cœur qui est un péché assez grave. Ces gens trouvent un prétexte pour ne pas se convertir.
Peut-être que nous aussi nous avons des réticences en nous, des barrières, des justificatifs mêmes ou des excuses pour ne pas faire des pas en avant dans la vie spirituelle. Il y a dans nos vies des barrières intellectuelles ou sociales ou culturelles qui empêchent la parole de Dieu de retentir fortement en nous et nous bousculer afin de produire un renversement radical. Sans ce dernier mouvement qui nous retourne résolument vers Dieu nous ne pouvons pas être l’homme qui garde son palais et le protège contre les assauts de Satan.

Seigneur, donne nous la grâce de nous laisser atteindre par ta parole et ta grâce pour nous rendre inaccessibles à Satan.

« Je ne suis pas venu abolir, mais accomplir… ». (P Verkys)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir. Amen, je vous le dis : Avant que le ciel et la terre disparaissent, pas un seul iota, pas un seul trait ne disparaîtra de la Loi jusqu’à ce que tout se réalise. Donc, celui qui rejettera un seul de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire ainsi, sera déclaré le plus petit dans le royaume des Cieux. Mais celui qui les observera et les enseignera, celui-là sera déclaré grand dans le royaume des Cieux. »

Méditons

Il ne saurait y avoir de contradiction en Dieu car comme le dit l’épître aux Hébreux: Il est le même hier, aujourd’hui et toujours. C’est pourquoi Jésus nous dit« Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes :je ne suis pas venu abolir, mais accomplir…». L’enseignement de Jésus est si nouveau que ses auditeurs pensaient qu’il remettait en cause ce que disaient la Loi et les prophètes mais non. Ce sont les enseignements des scribes et des pharisiens qui avaient tordu le cou à la parole de Dieu en y introduisant des prescriptions purement humaines. Jésus parlent de lourds fardeaux qu’ils mettent sur les épaules des gens et qu’ils ne sont pas prêts à remuer eux-mêmes du doigt.

Nous aussi nous avons peut-être tendance à considérer l’Ancien Testament ou l’Ancienne Alliance comme surannée, mais non. Apprenons à y découvrir la parole de Dieu à la lumière de l’Évangile, du Nouveau Testament. Je prends souvent un exemple frappant: ce sont les dix commandements de Dieu dans l’Ancienne Alliance dont on ne parle plus même en catéchèse alors que Moïse les a reçus lui-même des mains de Dieu sur la montagne. Nous nous contentons de: tu aimeras ton prochain comme toi-même et Dieu peut-être après pour certains. Cet évangile est plus actuel et nous interpelle. Apprenons à aimer l’Ancien Testament que nous jugeons parfois de difficile à comprendre.

Que l’Esprit Saint nous éclaire sur le vrai sens des Écritures.

Bonne fête de l’Annonciation (P. Verkys)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc1, 26-38

En ce temps-là, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, à une jeune fille vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie. L’ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. » À cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation. L’ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. » Marie dit à l’ange : « Comment cela va-t-il se faire, puisque je ne connais pas d’homme ? » L’ange lui répondit : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu. Or voici que, dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils et en est à son sixième mois, alors qu’on l’appelait la femme stérile. Car rien n’est impossible à Dieu. » Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. »

Alors l’ange la quitta.

Méditons

L’ange Gabriel apparaît à Marie et fait une déclaration qui pourrait bien l’étonner. Comment la connaît-il? Dans le bouleversement qui est la sienne, Marie est tout de suite rassurée: «Sois sans crainte Marie car tu as trouvé grâce auprès de Dieu». Pour toute mission que Dieu nous confie nous devons compter avec cette assurance qu’il est avec nous. La peur qui paralyse nos vies par rapport à notre passé parfois lourd ou nos difficultés présentes et nos appréhensions pour l’avenir fait que nous refusons d’avancer au rythme de Dieu dans la liberté que donne l’Esprit en faisant entièrement confiance à la présence et au soutien effectifs de Dieu dans notre vie. Le «sois sans crainte de l’ange à Marie» s’adresse à tout croyant car le Seigneur est avec nous. Il veut avancer avec nous mais notre immobilisme arrête et entrave son action. Si Marie avait hésité et n’a pas fait confiance aux paroles de l’ange et bien l’œuvre de Dieu ne se serait pas déroulée comme nous l’avons aujourd’hui. Certes Dieu allait s’arranger car il dépasse nous imites et transcende l’histoire: rien ne lui est impossible. Nous aussi parfois nous avons besoin de faire confiance en la parole ou l’appel que nous recevons d’un frère ou d’une sœur pour que le plan de Dieu devienne réalité. Devant les déclarations de l’ange, Marie de se gonfle pas d’orgueil. Elle reste humble, attentive et écoute. Puissions-nous nous aussi faire preuve d’humilité malgré nos qualités avérées pour dire comme Marie «Je suis la servante du Seigneur que tout m’advienne selon ta parole« . C’est cette humilité et cette disponibilité que le Seigneur attend encore de nous aujourd’hui pour nous envoyer, pour faire rayonner par nous sa présence en nous et autour de nous.

Bonne fête de l’Annonciation

Amen, je vous le dis : aucun prophète ne trouve un accueil favorable dans son pays (P. Verkys)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 4, 24-30

Dans la synagogue de Nazareth, Jésus déclara : « Amen, je vous le dis : aucun prophète ne trouve un accueil favorable dans son pays. En vérité, je vous le dis : Au temps du prophète Élie, lorsque pendant trois ans et demi le ciel retint la pluie, et qu’une grande famine se produisit sur toute la terre, il y avait beaucoup de veuves en Israël ; pourtant Élie ne fut envoyé vers aucune d’entre elles, mais bien dans la ville de Sarepta, au pays de Sidon, chez une veuve étrangère. Au temps du prophète Élisée, il y avait beaucoup de lépreux en Israël ; et aucun d’eux n’a été purifié, mais bien Naaman le Syrien. »

À ces mots, dans la synagogue, tous devinrent furieux. Ils se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville, et le menèrent jusqu’à un escarpement de la colline où leur ville est construite, pour le précipiter en bas. Mais lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin.

Méditons

Jésus est mal reçu chez lui-même. Il est rejeté, méprisé par les siens : «Amen, je vous le dis : aucun prophète ne trouve un accueil favorable dans son pays. » Cette expérience de Jésus pourrait nous servir d’exemple pour ne pas nous décourager dans les efforts que nous faisons pour évangéliser autour de nous. Nous serons parfois méprisés ou rejetés mais nous ne sommes pas seuls, Jésus est avec nous et vit avec nous cette situation d’humiliation ou d’échec. Il a dit qui vous accueille m’accueille et qui vous rejette me rejette.
Ce rejet ou ce manque de foi est une fermeture à la grâce de Dieu qui ne peut pas agir quand la porte de notre vie ou de notre cœur est fermée. Nous pouvons parfois nous demander pourquoi nous ne sommes pas toujours exaucés ? Mais on peut aussi nous poser la question : es-tu toujours en état de grâce ou d’ouverture à la grâce de Dieu pour recevoir ce que tu demande? Notre repli sur nous-mêmes ou notre refus de recevoir la parole de Dieu et son appel à la conversion peuvent être des obstacles pour recevoir ce que nous demandons. Et parfois celui qui n’est aussi croyant que nous en accueillant la Parole peut être atteint par la grâce. En ce temps carême, acceptons de tout notre cœur l’ouverture à Dieu. Que lui-même vienne au secours de notre faiblesse. Les gens poussèrent Jésus hors de la ville parce qu’il leur a dit la vérité sur leur attitude.

Puissions-nous avoir le courage et l’humilité d’accueillir la vérité qui vient de Dieu et même des autres qui nous entourent.

Appel à la Conversion (P.Verkys)

Lecture du livre de l’Exode

En ces jours-là, Moïse était berger du troupeau de son beau-père Jéthro, prêtre de Madiane. Il mena le troupeau au-delà du désert et parvint à la montagne de Dieu, à l’Horeb. L’ange du Seigneur lui apparut dans la flamme d’un buisson en feu. Moïse regarda : le buisson brûlait sans se consumer. Moïse se dit alors : « Je vais faire un détour pour voir cette chose extraordinaire : pourquoi le buisson ne se consume-t-il pas ? » Le Seigneur vit qu’il avait fait un détour pour voir, et Dieu l’appela du milieu du buisson : « Moïse ! Moïse ! » Il dit : « Me voici ! » Dieu dit alors : « N’approche pas d’ici ! Retire les sandales de tes pieds, car le lieu où tu te tiens est une terre sainte ! » Et il déclara : « Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob. » Moïse se voila le visage car il craignait de porter son regard sur Dieu. Le Seigneur dit : « J’ai vu, oui, j’ai vu la misère de mon peuple qui est en Égypte, et j’ai entendu ses cris sous les coups des surveillants. Oui, je connais ses souffrances. Je suis descendu pour le délivrer de la main des Égyptiens et le faire monter de ce pays vers un beau et vaste pays, vers un pays ruisselant de lait et de miel. Maintenant donc, va ! Je t’envoie chez Pharaon : tu feras sortir d’Égypte mon peuple, les fils d’Israël. » Moïse répondit à Dieu : « J’irai donc trouver les fils d’Israël, et je leur dirai : “Le Dieu de vos pères m’a envoyé vers vous.” Ils vont me demander quel est son nom ; que leur répondrai-je ? » Dieu dit à Moïse : « Je suis qui je suis. Tu parleras ainsi aux fils d’Israël : “Celui qui m’a envoyé vers vous, c’est : JE-SUIS.” » Dieu dit encore à Moïse : « Tu parleras ainsi aux fils d’Israël : “Celui qui m’a envoyé vers vous, c’est LE SEIGNEUR, le Dieu de vos pères, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob.” C’est là mon nom pour toujours, c’est par lui que vous ferez mémoire de moi, d’âge en d’âge. »

Psaume 102

Refrain: Le Seigneur est tendresse et pitié.

Bénis le Seigneur, ô mon âme,
bénis son nom très saint, tout mon être !
Bénis le Seigneur, ô mon âme,
n’oublie aucun de ses bienfaits ! R

Car il pardonne toutes tes offenses
et te guérit de toute maladie ;
il réclame ta vie à la tombe
et te couronne d’amour et de tendresse. R

Le Seigneur fait œuvre de justice,
il défend le droit des opprimés.
Il révèle ses desseins à Moïse,
aux enfants d’Israël ses hauts faits. R

Le Seigneur est tendresse et pitié,
lent à la colère et plein d’amour.
Comme le ciel domine la terre,
fort est son amour pour qui le craint. R

Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens

Frères, je ne voudrais pas vous laisser ignorer que, lors de la sortie d’Égypte, nos pères étaient tous sous la protection de la nuée, et que tous ont passé à travers la mer. Tous, ils ont été unis à Moïse par un baptême dans la nuée et dans la mer ; tous, ils ont mangé la même nourriture spirituelle ; tous, ils ont bu la même boisson spirituelle ; car ils buvaient à un rocher spirituel qui les suivait, et ce rocher, c’était le Christ. Cependant, la plupart n’ont pas su plaire à Dieu : leurs ossements, en effet, jonchèrent le désert. Ces événements devaient nous servir d’exemple, pour nous empêcher de désirer ce qui est mal comme l’ont fait ces gens-là. Cessez de récriminer comme l’ont fait certains d’entre eux : ils ont été exterminés. Ce qui leur est arrivé devait servir d’exemple, et l’Écriture l’a raconté pour nous avertir, nous qui nous trouvons à la fin des temps. Ainsi donc, celui qui se croit solide, qu’il fasse attention à ne pas tomber.

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc13, 1-9

Un jour, des gens rapportèrent à Jésus l’affaire des Galiléens que Pilate avait fait massacrer, mêlant leur sang à celui des sacrifices qu’ils offraient. Jésus leur répondit : « Pensez-vous que ces Galiléens étaient de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens, pour avoir subi un tel sort ? Eh bien, je vous dis : pas du tout ! Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même. Et ces dix-huit personnes tuées par la chute de la tour de Siloé, pensez-vous qu’elles étaient plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem ? Eh bien, je vous dis : pas du tout ! Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même. » Jésus disait encore cette parabole : « Quelqu’un avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint chercher du fruit sur ce figuier, et n’en trouva pas. Il dit alors à son vigneron : “Voilà trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier, et je n’en trouve pas. Coupe-le. À quoi bon le laisser épuiser le sol ?” Mais le vigneron lui répondit : “Maître, laisse-le encore cette année, le temps que je bêche autour pour y mettre du fumier. Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir. Sinon, tu le couperas.” »

Méditons

Les textes de ce dimanche nous invitent à la conversion : « …. si vous ne vous convertissez pas…. ». L’appel est urgent. Notre conversion n’est donc pas à remettre à demain. Il y a un adage qui dit : Qui remet à demain, trouve malheur en chemin. Se convertir pas dans la crainte du châtiment divin qui n’a rien à voir avec la cruauté d’Hérode qui a fait assassiner des Galiléens ou l’accident de la chute de la tour de Siloé qui a tué des personnes mais se convertir en réponse à l’amour de Dieu qui ne veut que personne ne se perde. C’est d’ailleurs ce qui fait que dans la parabole du figuier qui n’a pas porté du fruit, il patiente au lieu de détruire. Mais est-ce que la patience de Dieu peut justifier notre lenteur ou notre refus de conversion ? Non car nous ne maîtrisons pas le cours de l’histoire. Demain ni l’instant d’après ne nous appartiennent pas. Des accidents comme la chute de la tour de Siloé ou une méchanceté des hommes ou une maladie pourraient nous atteindre nous aussi. C’est pourquoi, Jésus nous avertit : « si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même ». Le malheur n’arrive pas seulement qu’aux autres. N’endurcissons pas notre cœur comme des fils d’Israël au désert qui ont constamment récriminé contre Dieu. Le changement de vie, l’appel à quitter nos lieux de péché ou d’esclavage peut être difficile dans la mesure où nous y trouvons une certaine sécurité relative ou un plaisir, comme ces fils d’Israël qui arrivaient à regretter l’Égypte dans leur marche au désert. L’arrachement est difficile mais dans la confiance en Dieu qui nous appelle à une vie meilleure, osons faire la démarche en ce temps de carême.

Bon dimanche

Aime et fais ce que tu veux (P.Verkys)

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 

En ce temps-là, les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l’écouter. Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! » Alors Jésus leur dit cette parabole : « Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : “Père, donne-moi la part de fortune qui me revient.” Et le père leur partagea ses biens. Peu de jours après, le plus jeune rassembla tout ce qu’il avait, et partit pour un pays lointain où il dilapida sa fortune en menant une vie de désordre. Il avait tout dépensé, quand une grande famine survint dans ce pays, et il commença à se trouver dans le besoin. Il alla s’engager auprès d’un habitant de ce pays, qui l’envoya dans ses champs garder les porcs. Il aurait bien voulu se remplir le ventre avec les gousses que mangeaient les porcs, mais personne ne lui donnait rien. Alors il rentra en lui-même et se dit : “Combien d’ouvriers de mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim ! Je me lèverai, j’irai vers mon père, et je lui dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. Traite-moi comme l’un de tes ouvriers.” Il se leva et s’en alla vers son père. Comme il était encore loin, son père l’aperçut et fut saisi de compassion ; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers. Le fils lui dit : “Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.” Mais le père dit à ses serviteurs : “Vite, apportez le plus beau vêtement pour l’habiller, mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds, allez chercher le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons, car mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé.” Et ils commencèrent à festoyer.

« Or le fils aîné était aux champs. Quand il revint et fut près de la maison, il entendit la musique et les danses. Appelant un des serviteurs, il s’informa de ce qui se passait. Celui-ci répondit : “Ton frère est arrivé, et ton père a tué le veau gras, parce qu’il a retrouvé ton frère en bonne santé.” Alors le fils aîné se mit en colère, et il refusait d’entrer. Son père sortit le supplier. Mais il répliqua à son père : “Il y a tant d’années que je suis à ton service sans avoir jamais transgressé tes ordres, et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour festoyer avec mes amis. Mais, quand ton fils que voilà est revenu après avoir dévoré ton bien avec des prostituées, tu as fait tuer pour lui le veau gras !” Le père répondit : “Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. Il fallait festoyer et se réjouir ; car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé !” »

Méditons

Nous sommes bien habitués à cet évangile que nous appelons : l’évangile du fils prodigue ou du père miséricordieux. Jésus veut plus insister ici sur l’attitude du père. En ce temps de carême où l’accent est mis sur le retour à Dieu de tout notre cœur, cette page d’évangile nous invite à ne pas avoir honte. Dieu ne nous juge pas comme un homme peut juger. Même si nous avons commis la plus grosse bêtise, il est prêt à nous pardonner car il est le Père tendre et miséricordieux qui ne nous traite pas selon nos péchés, ne nous juge pas selon nos offenses. Loin de Dieu comme ce fils cadet, nous sommes voué au péché et à la merci de Satan qui peut nous faire croire que Dieu n’est pas nécessaire pour notre bonheur. Notre bonheur se trouve près de Dieu qui ne nous veut pas esclaves mais libres.

Le fils aîné était resté auprès de son père mais ne vivait pas libre. Il s’était lui-même fait esclave alors qu’il avait la plus grande liberté dans le cœur de son Père. Nous devons nous sentir libres près de Dieu car «l’amour parfait chasse la crainte». Antoine le père des moines disait: je ne crains pas Dieu, je l’aime. C’est en ce sens que saint Augustin dit: «Aime et fais ce que tu veux». La liberté spirituelle est essentielle pour être épanoui dans sa foi. Ce qui rend craintif dans la foi c’est soupçonner Dieu de nous surveiller chaque fois, ce qui sous-entend aussi que nous n’avons pas intégré librement ses préceptes. Nous les prenons plutôt comme un fardeau alors qu’ils sont édictés pour notre bonheur.

Demandons à Dieu de nous accorder la grâce de l’aimer en aimant ses préceptes.

Présence protestante

Le pasteur Antoine Nouis reçoit Christine Pedotti, écrivain, journaliste et directrice de la rédaction de Témoignage Chrétien, pour discuter de Luc 15, 1-3 et 11-32.

« Sommes-nous propriétaires de l’Église ou de notre vie ? » (P.Verkys)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là, Jésus disait aux grands prêtres et aux anciens du peuple : « Écoutez cette parabole : Un homme était propriétaire d’un domaine ; il planta une vigne, l’entoura d’une clôture, y creusa un pressoir et bâtit une tour de garde. Puis il loua cette vigne à des vignerons, et partit en voyage. Quand arriva le temps des fruits, il envoya ses serviteurs auprès des vignerons pour se faire remettre le produit de sa vigne. Mais les vignerons se saisirent des serviteurs, frappèrent l’un, tuèrent l’autre, lapidèrent le troisième. De nouveau, le propriétaire envoya d’autres serviteurs plus nombreux que les premiers ; mais on les traita de la même façon. Finalement, il leur envoya son fils, en se disant : “Ils respecteront mon fils.” Mais, voyant le fils, les vignerons se dirent entre eux : “Voici l’héritier : venez ! tuons-le, nous aurons son héritage !” Ils se saisirent de lui, le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent. Eh bien ! quand le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces vignerons ? » On lui répond : « Ces misérables, il les fera périr misérablement. Il louera la vigne à d’autres vignerons, qui lui en remettront le produit en temps voulu. » Jésus leur dit : « N’avez-vous jamais lu dans les Écritures : La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle : c’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux ! Aussi, je vous le dis : Le royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné à une nation qui lui fera produire ses fruits. »

En entendant les paraboles de Jésus, les grands prêtres et les pharisiens avaient bien compris qu’il parlait d’eux. Tout en cherchant à l’arrêter, ils eurent peur des foules, parce qu’elles le tenaient pour un prophète.

Méditons

Les grands prêtres et les anciens du peuple ne se sont pas trompés. Ils ont bien compris que Jésus parlait d’eux. L’histoire de Dieu avec son peuple n’a pas été une histoire tranquille. Bien que Dieu aime son peuple, celui-ci a été maintes fois infidèles, rompant par son infidélité l’alliance avec Dieu. Celui-ci attendait de son peuple la justice, l’amour et la paix, en un mot des fruits de sainteté. Inlassablement il a envoyé ses prophètes qui n’ont pas été bien reçus. Ils ont été persécutés et tués. Ainsi en sera-t-il pour Jésus lui-même. Ceux que Dieu a mis à la tête de son peuple, se sont appropriés le peuple. Il arrive dans l’Église qu’on fasse très peu référence au Christ dans ce que l’on fait ou envisage. On fait parfois des réformes qui éloignent de Dieu parce qu’au lieu de référer à lui et à sa parole, on se réfère plus au monde. Est-ce toujours la sainteté que l’on vise ou plutôt une Église fraternelle sans le Christ au centre. Si Jésus revient aujourd’hui nous demander des fruits dans notre Église, dans notre communauté paroissiale ou à nous-mêmes individuellement, qu’allons lui offrir ?
Sommes-nous propriétaires de l’Église ou de notre vie ?

« Ils disent et ne font pas » (Mt 23, 1-12) (P.Verkys)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là, Jésus s’adressa aux foules et à ses disciples, et il déclara : « Les scribes et les pharisiens enseignent dans la chaire de Moïse. Donc, tout ce qu’ils peuvent vous dire, faites-le et observez-le. Mais n’agissez pas d’après leurs actes, car ils disent et ne font pas. Ils attachent de pesants fardeaux, difficiles à porter, et ils en chargent les épaules des gens ; mais eux-mêmes ne veulent pas les remuer du doigt. Toutes leurs actions, ils les font pour être remarqués des gens : ils élargissent leurs phylactères et rallongent leurs franges ; ils aiment les places d’honneur dans les dîners, les sièges d’honneur dans les synagogues et les salutations sur les places publiques ; ils aiment recevoir des gens le titre de Rabbi. Pour vous, ne vous faites pas donner le titre de Rabbi, car vous n’avez qu’un seul maître pour vous enseigner, et vous êtes tous frères. Ne donnez à personne sur terre le nom de père, car vous n’avez qu’un seul Père, celui qui est aux cieux. Ne vous faites pas non plus donner le titre de maîtres, car vous n’avez qu’un seul maître, le Christ. Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Qui s’élèvera sera abaissé, qui s’abaissera sera élevé. »

Méditons

Jésus n’est pas tendre avec les scribes et les pharisiens. Il les appelle non seulement à l’humilité, vertu sans laquelle nul ne peut plaire à Dieu mais aussi à éviter toute hypocrisie. En clair, les scribes et les pharisiens ne sont pas supérieurs aux autres. Ils sont pécheurs comme les autres membres du peuple.
Nous aussi nous sommes invités à ne pas nous estimés supérieurs aux autres. Tous, nous sommes pèlerins d’espérance sur le chemin d’éternité, nécessiteux de la miséricorde de Dieu. Comme Jésus qui s’est fait l’un de nous, serviteur même de ses disciples à qui il lave les pieds, nous-mêmes nous devons nous faire petits pour servir les autres. Soyons des boussoles qui indiquent le vrai chemin et non des maîtres qui tirent leur orgueil de ce qu’ils font. Le risque est grand et le danger est réel. Ne laissons les gens flatter notre ego. Ce qui nous conduira à penser que nous sommes les meilleurs. On voit dans nos communautés paroissiales de ces attitudes des gens qui empêchent les autres de faire ci ou ça parce que ce sont eux les responsables qui doivent décider de tout. On bloque ainsi l’accès à l’Église à des gens qui se sentent déçus alors qu’ils venaient avec de très bons intentions. Parfois, ils peuvent même s’éloigner définitivement de Dieu. Nous sommes appelés à plus d’humilité et d’ouverture.