[HOMÉLIE] La nuit de Noël, s’approcher de la crèche et se laisser aimer

Curé de la cathédrale Saint-Etienne de Toulouse, le père Simon d’Artigue commente l’évangile de la Nativité du Seigneur (Lc 2, 1-14). La nuit de Noël, il faut juste s’approcher de la crèche : non comme l’empereur ou les aubergistes, mais comme les anges, comme les bergers, comme Marie et Joseph, et se laisser aimer par Jésus qui vient.

Simon d’Artigue – publié le 23/12/23

Elle est belle cette cathédrale, elle est un peu tordue bien sûr, et froide aussi, beaucoup de de monde vient la visiter qui regarde les voûtes, le retable, les stèles, l’orgue… mais tout cela n’a été construit que pour une seule raison : pour Jésus. C’est beau Noël, Toulouse qui se décore, les rues pleines de lumière, les magasins qui regorgent de cadeaux que nous sommes allés acheter… mais toute cette fête n’a qu’un sens : fêter l’anniversaire de Jésus, sa naissance il y a 2023 ans.

Redonner son sens à Noël

Nos crèches, cette crèche que vous avez installée chez vous, avec tous ces personnages qui viennent pas à pas vers l’étable de Bethléem, tous ces gens qui marchent dans la même direction avec un seul but, voir Jésus, rencontrer Jésus. C’est très important d’installer une crèche chez soi pendant le temps de l’Avent, cela nous rappelle le sens de Noël, cela nous rappelle que Noël ce n’est pas d’abord le marché de Noël, ce n’est pas non plus les cadeaux de Noël, ce n’est pas la bûche de Noël, ce n’est pas non plus la fête de la famille, ou une fête perdue parmi les fêtes de fin d’année, ce n’est pas une grosse dinde fourrée aux marrons, ce n’est évidemment pas le père Noël (ce gros usurpateur) — attention ! je ne dis pas que ces choses sont mauvaises, elles sont même plutôt bonnes, mais elles pourraient nous faire oublier le vrai sens de Noël : Noël, c’est Jésus.

Enlevez Jésus à Noël, il ne reste plus rien, car il est le centre, il est le sens de cette fête. Vous savez comme c’est triste de faire la fête sans savoir pourquoi l’on fait la fête, tout comme c’est désespérant de vivre sans savoir pourquoi l’on vit. Cette nuit, Jésus vient redonner un sens à Noël, peut-être même redonner un sens à nos vies. Et pour cela, approchons-nous de la crèche et regardons chacun des personnages, chacun d’eux à quelque chose à nous apprendre, chacun nous indique une attitude, une manière d’être. Sans reprendre tous les personnages de la crèche de votre maison, attardons-nous sur ceux dont nous parle l’évangile.

Le contrôle de l’empereur et l’encombrement des aubergistes

Le premier, c’est l’empereur Auguste. Il a la manie des chiffres — c’est un travers de ceux qui gouvernent, ils aiment compter, ça les rassure. Lui, il voulait recenser toute la terre. Son problème, c’est qu’à force de vouloir tout savoir, de vouloir tout connaître, de vouloir tout maîtriser, il risque de passer à côté de l’essentiel. Pauvre Auguste ! Il lui aurait suffi de savoir compter jusqu’à un, il lui aurait suffi d’être attentif à ce qui se passait à Bethléem cette nuit-là, car il ne s’agissait pas tant de tout maîtriser, que d’accueillir.

Comme il y a 2000 ans, Jésus vient frapper à la porte de nos vies, à la porte de nos cœurs : n’y aurait-il pas un peu de place pour moi chez toi ?

À la crèche, il y a aussi les aubergistes de Bethléem, ceux qui ont dit à Marie enceinte et à Joseph que « désolé » ! il n’y a pas de place pour vous chez nous, c’est complet », les obligeant à se retrouver dans une étable. Trop encombrés, les aubergistes n’ont pas de place pour Jésus. Peut-être qu’ils nous ressemblent un peu ces aubergistes avec nos vies si pleines d’activités, pleine de soucis, pleine de temps perdu devant nos écrans, si pleine et souvent si épuisantes, si pleine et pourtant parfois un peu vides, comme s’il nous manquait quelque chose, comme s’il nous manquait du sens, comme s’il nous manquait quelqu’un. Et comme il y a 2000 ans, comme aux portes de l’auberge de Bethléem, Jésus vient frapper à la porte de nos vies, à la porte de nos cœurs : n’y aurait-il pas un peu de place pour moi chez toi ? Et si vous, en cette nuit de Noël, vous ouvrez votre porte à Marie et à Joseph, vous faites une place à Jésus dans votre vie, ne la refermez pas, ne le chassez pas, ne l’oubliez pas une fois la messe de Noël terminée.

L’annonce des anges et le silence de Joseph

Après l’empereur et les aubergistes, il y a les anges qui annoncent la bonne nouvelle : « Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple » (Lc 2, 14). Nous avons tellement besoin d’entendre des bonnes nouvelles ! Le matin, nous entendons à la radio s’égrener toutes les mauvaises nouvelles : l’Ukraine, puis l’Arménie, puis Gaza, la crise qui vient, le Covid qui menace à nouveau, le stade toulousain dont l’infirmerie est complète… Comment ne pas avoir le moral ? Nous avons besoin de bonnes nouvelles, d’une bonne nouvelle… Le conseil des anges est celui-ci : coupez votre radio, éteignez votre télévision, fermez vos réseaux sociaux et ouvrez l’Évangile, elle est là la bonne nouvelle dont nous avons besoin.

À la crèche, il y a surtout Joseph. Son problème est qu’il est très discret, il ne dit pas un mot. Dans un monde qui crie, dans un monde bruyant, dans un monde ou pour se faire entendre il faut être un influenceur aux 7 millions de followers, autant vous dire que Joseph le taiseux, Joseph le silencieux passe inaperçu. Et pourtant, ce bon Joseph, c’est lui qui a raison : « Le bruit ne fait pas de bien et le bien ne fait pas de bruit. » Joseph, tu as raison de cultiver le silence, comme si « notre monde moderne était une espèce de conspiration contre le silence, une conspiration contre toute forme de vie intérieure » (Bernanos), car c’est cela que tu nous enseignes : la vie intérieure comme le bien le plus précieux de l’homme

À l’école de Marie

Enfin, à la crèche, il y a Marie, Marie qui croit, Marie qui espère, Marie qui aime, elle nous enseigne ces trois attitudes, ces trois vertus : croire, espérer, aimer, c’est tout ce dont nous avons besoin aujourd’hui. Tout ce dont notre monde a besoin — la foi, l’espérance et l’amour — ne se trouve pas au marché de Noël, ni se s’apprend à l’école. Nous ne l’apprenons qu’à l’école de Marie, à l’école de la crèche où l’on n’achète rien mais où l’on reçoit gratuitement de celui qui est venu nous l’offrir, de celui dont le cœur déborde, celui que Marie tient dans ses bras : Jésus.

Le grand cadeau de Noël

À la crèche, il y a Auguste qui compte, il y a les aubergistes qui rejettent, il y a les bergers qui attendent, qui espèrent, qui veillent, il y a Joseph qui contemple en silence, il y a Marie qui croit, qui aime et qui espère. À la crèche, il y a Jésus qui sauve, il y a Jésus qui te sauve, ce soir à la crèche il y a toi. Et notre vie peut être transformée par la venue de Jésus. Ce qui c’est passé dans cette étable à Bethléem a changé le monde. Si tu accueilles Jésus aujourd’hui, ce soir dans ta vie, dans ton cœur, Il peut le transformer. « Paix sur la terre aux hommes qu’il aime » (Lc 2, 14) : c’est cela qu’Il est venu apporter, la paix. La paix pour chacun de nous ici, la paix parce qu’Il nous aime. Cette nuit de Noël, il ne faut pas compter, il ne faut pas exclure, il faut juste s’approcher de la crèche : comme les anges, comme les bergers, comme Marie et Joseph. S’approcher de Jésus et se laisser aimer, le laisser nous aimer. C’est cela le grand cadeau de Noël.

A la découverte de la  BASILIQUE DE LA NATIVITÉ À BETHLÉEM

. Erigée au IVe siècle par l’empereur romain Constantin 1er à l’endroit où est né Jésus Christ, c’est l’une des plus vieilles églises au monde.

Les trois clochers de la basilique de la Nativité

De l’extérieur, on peut apercevoir trois clochers. Le lieu est en effet administré conjointement, et tant bien que mal, par l’Eglise orthodoxe de Jérusalem, l’Eglise catholique et l’Eglise apostolique arménienne.

On y entre par la porte de l’Humilité, une petite ouverture de 78 cm de large pour 130 cm de hauteur. Une fois à l’intérieur de la basilique de la Nativité, se dresse face à nous une porte datant de l’Empereur Justinien (Vie siècle). Particularité de cette porte : ses battants de cèdre ajoutés par le roi d’Arménie Héthoum Ier au XIIIe siècle.

A l’intérieur de la basilique, les colonnes de porphyres, les parois constituées de mosaïques et la charpente de cèdre n’ont pas bougé depuis des siècles.

Les Saints peints sur les colonnes datent du Normand Tancrède de Hauteville tandis que le plafond a été offert par le roi Edouard IV d’Angleterre (XVe siècle).

On peut également admirer l’iconostase des Grecs orthodoxes dont l’emplacement n’a été fixée qu’au Traité de Berlin, en 1878.

La grotte de la Nativité

Il faut ensuite descendre par la grotte de la Nativité, située sous la basilique, pour voir l’endroit exact où est né Jésus Christ, symbolisé une étoile d’argent à quatorze branches. Cette étoile est percée d’un trou qui permet au pèlerin d’embrasser la roche originelle.

Une étoile qui a été source de conflit puisqu’elle a été enlevée par les Grecs en 1847, ce qui a été un des éléments déclencheurs de la guerre de Crimée. Elle retrouvera finalement sa place en 1853.

L’étoile est entourée par 15 lampes d’argent brûlant jour et nuit (six appartenant aux Grecs orthodoxes, quatre aux catholiques et cinq aux Arméniens) et a comme inscription en latin « Hic de Virgine Maria Iesus Christus natus est » (« ici naquit Jésus-Christ de la Vierge Marie »).

Avec le soutien de la Fondation H

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Si je t’oublie, Jérusalem, que ma main droite se dessèche ! (Psaume 136)

C’est à peine croyable, mais c’est pourtant vrai : Dieu s’est fait proche de nous en envoyant son fils parmi nous. En Terre sainte, des milliers de pèlerins viennent pour marcher, au moins une fois dans leur vie, sur les pas de Jésus, pour tenter de retrouver sa trace.

Quelles traces Jésus a-t-il laissées ici ? Assez peu, en fait, au plan matériel. On s’est évertué à prouver que tel ou tel lieu était celui où avait eu lieu tel miracle : à Cana, le miracle de l’eau transformée en vin ; à Tabgha, la multiplication des pains ; au Thabor, la Transfiguration. Il reste des ambiances que Jésus a certainement connues : les bords du lac de Tibériade, ou le jardin de Gethsémani, mais c’est à peu près tout. Il n’y a guère d’évidences archéologiques. Venir en Terre sainte pour trouver le caillou où Jésus reposait sa tête, c’est peine perdue et surtout, c’est faire fausse route.

Le témoignage le plus fort est l’ancienneté des pèlerinages. Depuis les premiers siècles, des hommes et des femmes se sont mis en route, ont quitté leur maison, leurs habitudes, pour se mettre sur les pas de Jésus. Que d’hommes et de femmes ont médité au long du chemin sur les blessures de leur cœur ! Combien ont pris conscience que Dieu devait occuper plus de place dans leur vie ? Et arrivant ici, fourbus, des flots de larmes ont coulé de leurs yeux. Des larmes de bonheur, qui lessivent leur tiédeur, leur incapacité à aimer. Car venir ici, c’est d’abord découvrir à quel point le Seigneur nous a aimés. 

Osons briser l’armure, osons pleurer, laissons-nous aimer et consoler par Dieu qui est si proche ! 

lustration : Enluminure de Giovanni Sercambi

Une déclaration doctrinale ouvre la bénédiction à des couples irréguliers

« Fiducia supplicans » du dicastère pour la Doctrine de la foi, approuvée par le Pape, offre la possibilité de bénir les couples formés par des personnes de même sexe, en dehors cependant de toute ritualisation et imitation du mariage. La doctrine sur le mariage ne change pas et la bénédiction ne signifie pas l’approbation de l’union.

Vatican News

Face à la demande de bénédiction de deux personnes, même si leur condition de couple est «irrégulière», il sera possible au ministre ordonné d’y consentir. Mais sans que ce geste de proximité pastorale ne contienne des éléments s’apparentant de près ou de loin à un rite de mariage. C’est ce qu’affirme la déclaration « Fiducia supplicans » sur le sens pastoral des bénédictions, publiée par le dicastère pour la Doctrine de la foi et approuvée par le Pape. Un document qui approfondit le thème de la bénédiction, en distinguant les bénédictions rituelles et liturgiques des bénédictions spontanées, qui s’apparentent davantage à des gestes de dévotion populaire: c’est précisément dans cette deuxième catégorie qu’est envisagée dorénavant la possibilité d’accueillir également les couples qui ne vivent pas selon les normes de la doctrine morale chrétienne, mais qui demandent humblement à être bénis. Cela fait 23 ans que l’ancien Saint-Office n’avait plus publié de déclaration (la dernière datant de 2000, « Dominus Jesus »), un document d’une grande valeur doctrinale.

La signification pastorale des bénédictions

« Fiducia supplicans » débute par une introduction du préfet, le cardinal Victor Fernandez, qui explique que la déclaration approfondit la «signification pastorale des bénédictions», permettant «d’en élargir et d’en enrichir la compréhension classique» à travers une réflexion théologique «fondée sur la vision pastorale du Pape François». Une réflexion qui «implique un réel développement par rapport à ce qui a été dit sur les bénédictions» jusqu’à présent, venant à inclure la possibilité «de bénir les couples en situation irrégulière et les couples de même sexe, sans valider officiellement leur statut ni modifier en quoi que ce soit l’enseignement pérenne de l’Église sur le mariage».

Après les premiers paragraphes, qui rappellent un précédent document de 2021, aujourd’hui approfondi et dépassé, la déclaration présente la bénédiction dans le sacrement du mariage en déclarant «inadmissibles les rites et les prières qui pourraient créer une confusion entre ce qui est constitutif du mariage» et «ce qui le contredit», afin d’éviter de reconnaître de quelque manière que ce soit «comme mariage ce qui n’en est pas un». Elle rappelle que, selon la «doctrine catholique pérenne», seules les relations sexuelles dans le cadre du mariage entre un homme et une femme sont considérées comme licites.

Un deuxième chapitre détaillé du document analyse la signification des différentes bénédictions, qui ont pour destination des personnes, des objets de dévotion, des lieux de vie. Il rappelle que «d’un point de vue strictement liturgique», la bénédiction exige que ce qui est béni «soit conforme à la volonté de Dieu exprimée dans les enseignements de l’Église». Lorsque, par un rite liturgique spécifique, «une bénédiction est invoquée sur certaines relations humaines», il est nécessaire que «ce qui est béni puisse correspondre aux desseins de Dieu inscrits dans la Création». En conséquence, l’Église n’a pas le pouvoir de conférer une bénédiction liturgique aux couples irréguliers ou de même sexe. Mais il faut éviter le risque de réduire le sens des bénédictions à ce seul point de vue, en prétendant pour une simple bénédiction «les mêmes conditions morales que celles qui sont exigées pour la réception des sacrements»

Des actes de dévotion

Après avoir analysé les bénédictions dans l’Écriture, la déclaration propose une compréhension théologico-pastorale. Le demandeur d’une bénédiction «montre qu’il a besoin de la présence salvifique de Dieu dans son histoire», parce qu’il exprime «d’une demande d’aide adressée à Dieu, d’une prière pour pouvoir vivre mieux». Cette demande doit être accueillie et valorisée «en dehors d’un cadre liturgique», quand on se trouve «dans un domaine de plus grande spontanéité et liberté». Dans la perspective de la piété populaire, «les bénédictions doivent être évaluées comme des actes de dévotion». Pour les conférer, il n’est donc pas nécessaire d’exiger une «perfection morale préalable».

Cette distinction approfondie, sur la base de la réponse du Pape François aux dubia des cardinaux publiés en octobre dernier qui invitait au discernement sur la possibilité de «formes de bénédiction, demandées par une ou plusieurs personnes, qui ne véhiculent pas une conception erronée du mariage», le document affirme que ce type de bénédictions «sont offertes à tous, sans rien demander», afin de «faire sentir à ces personnes qu’elles restent bénies malgré leurs graves erreurs», et «que le Père céleste continue à vouloir leur bien et à espérer qu’elles s’ouvrent finalement au bien».

Il existe «de nombreuses occasions où les personnes viennent spontanément demander une bénédiction, que ce soit lors de pèlerinages, dans des sanctuaires, ou même dans la rue lorsqu’elles rencontrent un prêtre», et de telles bénédictions «s’adressent à tous, personne ne doit en être exclu». Par conséquent, tout en s’interdisant d’activer des «procédures ou des règles» dans ces circonstances, le ministre ordonné peut s’associer à la prière des personnes qui, «bien que vivant une union qui ne peut en aucun cas être comparée au mariage, désirent se confier au Seigneur et à sa miséricorde, invoquer son aide et être guidées vers une plus grande compréhension de son dessein d’amour et de vérité».

Recevoir l’aide de Dieu

Le troisième chapitre de la Déclaration ouvre donc à la possibilité de ces bénédictions, qui représentent un geste envers ceux qui se reconnaissant indigents et ayant besoin de son aide, ne revendiquent pas la légitimité de leur propre statut, mais demandent que tout ce qui est vrai, bon et humainement valable dans leur vie et dans leurs relations soit investi, guéri et élevé par la présence de l’Esprit Saint». De telles bénédictions ne doivent pas être standardisées, mais confiées au «discernement pratique face à une situation particulière». Si c’est bien que le couple qui est béni, et non l’union, la déclaration inclut dans ce qui est béni les relations légitimes entre les deux personnes: dans la «courte prière qui peut précéder cette bénédiction spontanée, le ministre ordonné pourrait demander pour eux la paix, la santé, un esprit de patience, de dialogue et d’entraide, mais aussi la lumière et la force de Dieu pour pouvoir accomplir pleinement sa volonté». Il est également précisé que pour éviter «toute forme de confusion et de scandale», lorsqu’un couple irrégulier ou de même sexe demande une bénédiction, celle-ci «ne sera jamais accomplie en même temps que les rites civils d’union, ni même en relation avec eux. Ni non plus avec des vêtements, des gestes ou des paroles propres au mariage». Ce type de bénédiction «peut en revanche trouver sa place dans d’autres contextes, comme la visite d’un sanctuaire, la rencontre avec un prêtre, une prière récitée en groupe ou lors d’un pèlerinage».

Enfin, le quatrième chapitre rappelle que «même lorsque la relation avec Dieu est obscurcie par le péché, il est toujours possible de demander une bénédiction, en lui tendant la main» et la désirer «peut être le bien possible dans certaines situations».

Des moines valides et handicapés, une communauté bénédictine pour tous

Dans son intention de prière de décembre, le Pape invite à prier pour les personnes en situation de handicap. Rencontre avec une communauté de bénédictins en France qui accueille des frères fragiles ou handicapés pour vivre une vie communautaire pas tout à fait comme les autres.

Jean-Benoît Harel – Cité du Vatican  

C’est en faveur des personnes en situation de handicap que le Pape François dédie l’intention de prière du mois de décembre. L’actuel prieur général de la Congrégation Notre-Dame d’Espérance, qui a pour particularité d’accueillir en son sein des personnes en situation de handicap, père Guy-Marie Fort, se félicite de cette initiative: «Je pense que notre vocation de religieux s’inscrit bien dans cette décision du Pape. Dans notre communauté, nous apprenons à tout partager, même notre consécration au Seigneur». Il poursuit en affirmant que si l’Église doit prier pour les personnes handicapées, l’inverse est tout aussi vrai. Une prière pour le monde et pour l’Église mise en pratique dans sa communauté.

Un fondateur au service des plus fragiles

Dame de Wisques près d’Arras. Un jeune maitre des novices, le père Henri-Marie Guilluy, se retrouve plusieurs fois dans l’obligation de refuser des candidats à la vie religieuse, en raison de leur handicap. Pourquoi? Un moine ne peut être une charge pour la communauté et doit pouvoir travailler pour subvenir aux besoins de la communauté.

Le père Guilluy, révolté par cette situation, décide d’accueillir coûte que coûte ces personnes fragiles et fonde une maison à Croixrault dans la Somme, qui deviendra par la suite la Congrégation Notre-Dame d’Espérance. «Son charisme était d’accueillir des personnes qui pouvaient mener une vie authentiquement monastique tout en portant un handicap. Authentiquement monastique dans le sens où ce qui est premier dans la vie monastique, c’est la prière», explique le père Guy-Marie Fort. «Notre fondateur estimait que des personnes avec un handicap pouvaient tout à fait être des témoins authentiques de l’amour de Jésus», poursuit-il.

L’intuition du père Guilluy émerge au bon moment: dans les années 1970, le regard de la société française sur le handicap évolue. Sur le plan financier, l’allocation pour les personnes adultes handicapées est mise en place, permettant aux moines handicapés de participer aux ressources pécuniaires de la communauté. De plus, les découvertes médicales stabilisent l’état des personnes atteintes de troubles nerveux ou psychotiques. «Il y a toute une prise en charge médicale qui a été établie dans notre congrégation parce qu’on ne peut pas engager des personnes fragiles, sans avoir les moyens nécessaires pour contrôler leur état de santé», souligne le prieur de la Congrégation.

Une vie authentiquement monastique

Aujourd’hui, une centaine de frères dans huit monastères répartis partout en France, vivent cette vie monastique résumée par la formule «Ora et labora» («Prie et travaille»). Mais la particularité de la Congrégation nécessite quelques assouplissements. Pour la prière, les matines, premier office de la journée ne sont pas obligatoires pour offrir un temps de sommeil plus long à ceux qui en ont besoin. La journée de prière commence par «l’office des laudes à 7 heures pour tout le monde», explique le père Guy-Marie Fort, puis les offices se suivent tout au long de la journée comme le prévoit la règle bénédictine.

Dans la Congrégation Notre-Dame d’Espérance, le travail des moines dépend de leurs capacités physiques et cognitives. Les activités varient entre le travail extérieur, le travail de secrétariat, la cuisine, le ménage, les études pour certains… «Pour assurer notre subsistance, nous avons également un atelier d’art plastique dans lequel des objets sont fabriqués ou des tableaux sont peints. Ces œuvres sont vendues dans notre magasin» indique le père, également prieur de l’abbaye de la Grainetière en Vendée.

Une consécration à Dieu, avant-goût du Royaume de Dieu

Le choix de la vie religieuse pour une personne en situation de handicap ne consiste pas en une solution d’accueil banale et commune. Le père Guy-Marie explique que de nombreuses autres structures d’accueil existent et que l’entrée dans la communauté résulte de «la rencontre de deux volontés, celle de Dieu et celle du candidat qui est fragile, mais qui garde une certaine liberté». Un accompagnement au discernement est mis en place en fonction des besoins de chacun. Il ajoute: «La consécration à Dieu, c’est quelque chose qui nous montre le Royaume de Dieu, qui nous en fait vivre déjà».

L’engagement dans la communauté est bénéfique pour les personnes fragiles constate le prieur général. «La foi, l’espérance, ça fait vivre aussi. Prendre un engagement de tout son cœur envers le Seigneur, c’est quelque chose qui est bénéfique pour la santé spirituelle d’abord, mais aussi physique.»

Dans la Congrégation, les personnes en bonne santé côtoient les personnes en situation de handicap. Le père témoigne: «Moi j’ai choisi cette vocation parce que je trouvais qu’elle avait du sens. Être moine oui, mais aussi avoir cette dimension fraternelle pour être aidant en quelque sorte. Je pense que c’est très évangélique». L’attention à l’autre est donc première dans cette communauté, une altérité entre accompagnants et accompagnés qui en fait sa force car «on peut rapidement passer de l’un à l’autre», sourit le père Guy-Marie Fort.

Entretien avec e Père Guy-Marie FORT

Le scandale de l’incarnation

La venue de Dieu en notre chair, sa volonté de devenir pleinement homme fut un scandale, un blasphème pour les juifs du temps de Jésus.

Le frère Olivier-Thomas Venard, bibliste, nous rappelle la saisissante différence entre un Dieu qui se fait proche, comme souvent dans la première Alliance, et un Dieu qui se fait homme, avec le Christ.

Il relit pour nous les Écritures et tout ce qui concerne cet évènement unique, inouï, inattendu et incroyable.

PAPE FRANÇOIS – MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA MAISON SAINTE-MARTHE

Samedi 1er juin 2013

Le scandale d’un Dieu qui s’est fait homme et qui est mort sur la croix à été au cœur de l’homélie du 1er juin. Le souvenir du martyr Justin, dont on célébrait la mémoire liturgique, a offert au Pontife l’occasion de réfléchir sur la cohérence de la vie et sur le noyau fondamental de la foi de chaque chrétien: la croix. « Nous pouvons faire toutes les œuvres sociales que nous voulons, — a-t-il affirmé — et ils diront: mais qu’elle est bonne l’Église, qu’elles sont bonnes les œuvres sociales que fait l’Église ! Mais si nous nous disons que nous faisons cela parce que ces personnes sont la chair du Christ, alors vient le scandale ». Sans l’incarnation du Verbe, le fondement de notre foi vient à manquer, a souligné le Pape : « Ceci est la vérité, ceci est la révélation de Jésus. Cette présence de Jésus incarné. Tel est le point ». Si on oublie cela, « la séduction » pour les disciples du Christ « de faire des choses bonnes sans le scandale du verbe incarné, sans le scandale de la croix » sera toujours forte. Justin a été un témoin de cette vérité, parce que c’est précisément pour le scandale de la croix qu’il s’est attiré la persécution du monde. Il a annoncé Dieu qui est venu parmi nous et s’est identifié à ses créatures. L’annonce du Christ crucifié et ressuscité bouleverse ses auditeurs, mais il continue à témoigner de cette vérité à travers une cohérence de vie. « L’Église n’est pas une organisation de culture, de religion, ni même sociale ; elle n’est rien de cela. L’Église est la famille de Jésus. L’Église confesse que Jésus est le Fils de Dieu qui s’est fait chair. C’est cela le scandale et c’est pour cela qu’ils persécutaient Jésus ».

Mais pourquoi Jésus constituait-il un problème ? « Ce n’est pas parce qu’il faisait des miracles » a répondu le Pape. Et pas plus parce qu’il prêchait et parlait de la liberté du peuple. « Le problème qui scandalisait ces personnes — a-t-il dit — était ce que les démons criaient à Jésus : “Tu es le Fils de Dieu, tu es le saint”. Cela, cela est le point central ». Ce qui scandalise de Jésus est sa nature de Dieu incarné. Et comme à lui, à nous aussi, « ils nous tendent des pièges dans la vie ; ce qui scandalise de l’Église, c’est le mystère de l’incarnation du Verbe: cela ne s’ôte pas, cela le démon ne l’ôte pas ». Même aujourd’hui, nous entendons souvent dire : « Mais vous chrétiens, soyez un peu plus normaux, comme les autres personnes, soyez raisonnables, ne soyez pas aussi rigides ». Derrière cette invitation, en réalité, se trouve la demande de ne pas annoncer que « Dieu s’est fait homme », parce que « l’incarnation du Verbe est le scandale ». En conclusion, le Pape François a exhorté les fidèles à demander au Seigneur « de ne pas avoir honte de vivre avec ce scandale de la croix ». Il a invité à invoquer de Dieu la sagesse pour « ne pas se laisser prendre au piège de l’esprit du monde qui fera toujours des propositions courtoises, des propositions civilisées, des propositions bonnes ».

Devant l’Immaculée, le Pape prie pour les femmes et les mères dans le monde

Ce vendredi 8 décembre, solennité de l’Immaculée Conception, le Saint-Père s’est rendu place d’Espagne pour rendre hommage à la Vierge Marie. Dans sa prière, le Souverain pontife a évoqué la douleur des mères et des femmes dans le monde, ainsi que celle des peuples «éprouvés par la guerre» en Ukraine et en Terre sainte.

Vatican news

Après deux semaines d’activités réduites en raison d’une grippe et d’une inflammation pulmonaire, François a pu retrouver la foule de Rome ce vendredi après-midi 8 décembre, Solennité de l’Immaculée Conception. Avant de se rendre place d’Espagne, dans le centre de la capitale italienne, pour la traditionnelle prière aux pieds de la statue de la Vierge, le Pape a fait une halte dans la basilique Sainte-Marie Majeure pour vénérer l’icône de la Vierge Salus populi romani.

 Une fois arrivé place d’Espagne, l’évêque de Rome a écouté les Litanies à la Très Sainte Vierge Marie, puis a prononcé une prière de remerciement et de supplication à celle qui veille sur «les familles», «les lieux d’étude et de travail», «les institutions et les services publics», «les hôpitaux et les maisons de retraite», «les prisons», «ceux qui vivent dans la rue», ou encore «les paroisses et toutes les communautés» de la ville éternelle. «Merci pour ta présence discrète et constante, qui nous apporte réconfort et espérance» a déclaré le Saint-Père.

Prière pour l’Ukraine et la Terre sainte

Le Souverain pontife a ensuite souligné avoir «besoin» de Marie, car elle «est l’Immaculée Conception», et que son existence «nous rappelle que le mal n’a ni le premier, ni le dernier mot; que notre destin n’est pas la mort mais la vie, pas la haine mais la fraternité, pas le conflit mais l’harmonie, pas la guerre mais la paix». François a ensuite eu une pensée pour «tous les peuples opprimés par l’injustice et la pauvreté, éprouvés par la guerre» en pensant tout particulièrement au «peuple tourmenté d’Ukraine» ainsi qu’aux peuples palestinien et israélien, «replongés dans la spirale de la violence».

La douleur des mères

Marie étant avant tout mère, le Pape a rappelé la douleur des mères «qui pleurent leurs enfants tués par la guerre et le terrorisme», «qui les voient partir pour des voyages d’espérance désespérée», «qui tentent de les libérer des liens de la dépendance» et «qui les observent tout au long d’une longue et dure maladie».

Les violences faites aux femmes

François s’est ensuite adressé à Marie en tant que femme et lui a confié toutes celles «qui ont souffert de la violence et celles qui en sont encore victimes, dans cette ville, en Italie et dans le monde entier». «Aide-nous à parcourir un chemin d’éducation et de purification, a poursuivi l’évêque de Rome, en reconnaissant et en contrant la violence qui se cache dans nos cœurs et nos esprits et en demandant à Dieu de nous en délivrer».

Pour conclure, le Saint-Père a appelé Marie à montrer «le chemin de la conversion, car il n’y a pas de paix sans pardon et il n’y a pas de pardon sans repentir. Le monde change si les cœurs changent; et chacun doit dire « en commençant par le mien »». François a également rappelé «la grâce» dans laquelle est «immergée» Marie «depuis le premier instant» et celle de Jésus-Christ, «engendré» dans sa chair.

Hommage à la statue de l’Immaculée 08 décembre 2023 Pape François

2024, une année cathédrale pour Notre-Dame de Paris

Dans un an jour pour jour, le 8 décembre 2024, Notre-Dame de Paris ouvrira enfin ses portes, après cinq ans de travaux. Où en est aujourd’hui cette restauration spectaculaire ? Récit d’un chantier historique et attendu.

Marie-Laure Castelnau – publié le 07/12/23

Le compte à rebours est lancé. Dans un an jour pour jour, le 8 décembre 2024Notre-Dame de Paris reprend du service. Une date ne doit rien au hasard : le 8 décembre l’Eglise fête l’Immaculée Conception. C’est donc sous le regard aimant de la Vierge Marie que la cathédrale rouvrira ses portes. Alors que la croix vient tout juste d’être hissée au sommet de la flèche de Notre-Dame le 6 décembre, le chemin parcouru depuis le tragique incendie du 15 avril 2019 a été long et sinueux. 

Cinq ans que les flammes ont ravagé la belle cathédrale mais aussi cinq ans que des centaines d’hommes travaillent à sa reconstruction. Aujourd’hui, près de 1.000 personnes, compagnons, artisans d’art et encadrants, sont mobilisés partout en France sur cette historique restauration à l’identique de ce chef-d’œuvre de l’art gothique. A moins d’un an cette réouverture tant attendue, où en est le chantier ? Qu’a-t-il été accompli jusqu’à aujourd’hui ? Que reste-t-il à faire ?

42.000 m2 de décors peints

« Après deux années consacrées à la sécurisation de l’édifice, aux études de projets puis à la préparation et à l’attribution des appels d’offre, les travaux de restauration battent leur plein », déclarait il y a un an,le général Jean-Louis Georgelin, ancien président de l’établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris, qui avait mené les travaux de cette restauration tambour battant. Grande figure du chantier, il a disparu dans un tragique accident en juillet 2023. C’est Philippe Jost, 63 ans, directeur délégué de l’établissement chargé de ce chantier, qui lui a succédé. 

Trois grands types de travaux sont toujours en cours. Dans la cathédrale, le nettoyage et la restauration des décors peints, au total 42.000 m2, est bien avancé. Les échafaudages ont été démontés et laissent désormais apparaître toute la beauté et la richesse des volumes intérieurs restaurés. Il reste encore à finir la clôture du chœur, chef d’œuvre sculpté du XIVe siècle. Bientôt sa pierre retrouvera sa blondeur et les peintures des chapelles leur éclat d’origine. 

Le grand orgue est de retour

Le grand orgue, nettoyé et restauré en atelier a été remonté en mai dernier. Les 8.000 tuyaux de cet instrument, le plus grand de France, seront ensuite réinstallés un à un. La console, meuble qui regroupe tous les claviers, pédaliers et jeux a été déposée et restaurée pendant plusieurs mois dans un atelier. Les facteurs d’orgue l’ont rapporté en mai 2023 à Paris et hissée jusque sur la tribune grâce à une sapine, un trou prévu à cet effet dans l’échafaudage. Ils l’ont ensuite installée à son emplacement d’origine, devant l’orgue auquel elle est reliée par des commandes électriques.  

Les vitraux des 39 baies hautes de la nef, du chœur et du transept, ainsi que les vitraux de la sacristie, n’ont pas été détruits par l’incendie, mais ont été sévèrement encrassés par les fumées. Ils ont été déposés en raison des contraintes du chantier, pour être nettoyés et restaurés dans neuf ateliers de maîtres-verriers en France. Les baies hautes de la cathédrale sont désormais toutes reposées à leur emplacement. 

Le grand orgue, nettoyé et restauré en atelier a été remonté en mai dernier. Les 8.000 tuyaux de cet instrument, le plus grand de France, seront ensuite réinstallés un à un. La console, meuble qui regroupe tous les claviers, pédaliers et jeux a été déposée et restaurée pendant plusieurs mois dans un atelier. Les facteurs d’orgue l’ont rapporté en mai 2023 à Paris et hissée jusque sur la tribune grâce à une sapine, un trou prévu à cet effet dans l’échafaudage. Ils l’ont ensuite installée à son emplacement d’origine, devant l’orgue auquel elle est reliée par des commandes électriques.  

Les vitraux des 39 baies hautes de la nef, du chœur et du transept, ainsi que les vitraux de la sacristie, n’ont pas été détruits par l’incendie, mais ont été sévèrement encrassés par les fumées. Ils ont été déposés en raison des contraintes du chantier, pour être nettoyés et restaurés dans neuf ateliers de maîtres-verriers en France. Les baies hautes de la cathédrale sont désormais toutes reposées à leur emplacement. 

La maçonnerie presque terminée

La restauration des maçonneries et des voûtes effondrées a elle aussi bien avancé. Les maçons-tailleurs de pierre ont refermé la première voûte effondrée dans le transept nord et ont fini de remonter les arcs diagonaux et de l’oculus de la voûte de la croisée du transept. C’était l’opération de maçonnerie la plus importante du chantier s’agissant des voûtes médiévales de la cathédrale. Il ne reste plus que celles de la nef et du chœur toujours en cours de reconstruction. La charpente du chœur est un ouvrage d’une taille exceptionnelle : d’une longueur de 32 mètres, d’une largeur de près de 14 mètres et d’une hauteur de 10 mètres. Depuis le 30 août, les charpentiers ont levé avec émotion les premières pièces en chêne de cette charpente du chœur, restituée selon un dessin et des techniques fidèles à l’ouvrage d’origine du XIIIe siècle. Elle sera en place d’ici la fin de l’année. Les dernières pierres des rosaces du pignon sud, ont été reposées à leur emplacement définitif par les maçons. Ornées de délicats motifs végétaux, leurs pierres ont été sculptées par les artisans, aux pieds même de la cathédrale. 

Enfin, les travaux de restitution de la flèche de Viollet-le-Duc et des charpentes disparues sont en cours, à la fois sur l’île de la Cité et en atelier. Le tabouret de la flèche, socle de 15 mètres de longueur par 13 mètres de largeur sur 6 mètres de hauteur, a été acheminé fin mars. Son montage s’est terminé le 15 avril. À cette date symbolique, le public a pu commencer à voir s’élever dans le ciel de Paris l’échafaudage qui entourera la flèche au fur et à mesure de sa construction, jusqu’à la fin de l’année 2023. À terme, cet échafaudage d’un poids de 600 tonnes culminera à 100 mètres, la flèche s’arrêtant quant à elle à 96 mètres, ancré à 30 mètres du sol.

Depuis septembre les gargouilles et chimères recopiées par les sculpteurs ont été reposées. Toutes ces sculptures forment un bestiaire fantastique ! En novembre, la statue du Christ a elle aussi fait son retour au sommet du pignon sud.

Encore des tâches de grande ampleur

Si le calendrier est à priori garanti, il reste néanmoins mille tâches de grande ampleur à mener : achever de restaurer le beffroi nord et y redéposer les huit cloches qui ont été restaurées, terminer le nettoyage des chapelles, remonter surtout la charpente du cœur et de la nef, la fameuse « forêt » refaite à l’identique de la charpente médiévale d’origine et dont l’installation se poursuit à grande vitesse..

« La flèche est le vrai symbole de la reconstruction de la cathédrale », avait déclaré le général d’armée Jean-Louis Georgelin. « On se rapproche vraiment de la réouverture de Notre-Dame, en décembre 2024. Les Français, les pèlerins et les visiteurs du monde entier retrouveront alors la cathédrale qu’ils aiment, entièrement restaurée, dans le respect de la blondeur de sa pierre et magnifiée par la splendeur retrouvée de ses décors peints ! »

En attendant ce moment tant espéré, le Musée du Louvre présente dans la galerie Richelieu une exposition autour du Trésor de Notre-Dame, dont la Couronne d’épines, la relique du clou et le bois de la Croix, et les autres éléments qui ont été sauvés la nuit du 15 au 16 avril 2019. Ce trésor, qui rassemble les objets et les vêtements sacerdotaux nécessaires à la célébration du culte, des reliques et des reliquaires, des livres manuscrits ainsi que d’autres objets précieux offerts par piété, rejoindra ensuite, une fois la cathédrale rouverte, la sacristie néogothique de la cathédrale, construite par Jean-Baptiste Lassus et Eugène Viollet-Le-Duc de 1845 à 1850 pour les abriter. Avec plus de 120 œuvres, cette exposition offre un condensé de l’histoire de ce trésor, en les replaçant dans le contexte de son histoire millénaire : depuis ses origines au Moyen Âge jusqu’à sa résurrection au XIXe siècle et son épanouissement avec Viollet-le-Duc sous le Second Empire. Le seul et véritable trésor sera de retrouver au cœur de ce lieu un inestimable trésor qu’est la présence réelle de Jésus.

Dieu est venu à nous… en Terre sainte

A Noël, l’oracle du prophète Isaïe s’accomplit : la Vierge enfante un fils et on lui donne le nom d’Emmanuel. Matthieu l’évangéliste nous le confirme.

Cependant, quelle était la signification de la prophétie d’Isaïe ? Pourquoi a-t-il énoncé une telle prédiction ? Et surtout, pourquoi les premiers chrétiens ont-ils pensé que la naissance du Christ était l’accomplissement de cette prophétie ?

Ces questions émergent quand nous scrutons attentivement la Bible. Dans cette vidéo, frère Łukasz Popko, Dominicain et enseignant à Jérusalem, nous guide dans notre réflexion et nous aide à décrypter les significations des écritures.

frère Emmanuel Dumont

Deux documents publiés par le diocèse  : »Porter la communion » ;  Conduire une célébration de la Parole dans les hôpitaux et les EHPAD » 

Suite au décret de Mgr Jacolin concernant les messes et célébrations « Au service de l’élan missionnaire des nouvelles paroisses », un travail conjoint a été mené avec la pastorale de la santé et la pastorale liturgique et sacramentelle, pour élaborer deux documents spécifiques : « Porter la communion » aux personnes âgées et malades et « Conduire une célébration de la Parole dans les hôpitaux et les EHPAD ».

Ces textes donnent des pistes concrètes (prières, chants, etc) pour un bon déroulement.

Porter la communion à nos frères malades ou âgés

Célébration de la parole en EHPAD – HÔPITAL