En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir. Amen, je vous le dis : Avant que le ciel et la terre disparaissent, pas un seul iota, pas un seul trait ne disparaîtra de la Loi jusqu’à ce que tout se réalise. Donc, celui qui rejettera un seul de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire ainsi, sera déclaré le plus petit dans le royaume des Cieux. Mais celui qui les observera et les enseignera, celui-là sera déclaré grand dans le royaume des Cieux. »
Méditons
Il ne saurait y avoir de contradiction en Dieu car comme le dit l’épître aux Hébreux: Il est le même hier, aujourd’hui et toujours. C’est pourquoi Jésus nous dit« Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes :je ne suis pas venu abolir, mais accomplir…». L’enseignement de Jésus est si nouveau que ses auditeurs pensaient qu’il remettait en cause ce que disaient la Loi et les prophètes mais non. Ce sont les enseignements des scribes et des pharisiens qui avaient tordu le cou à la parole de Dieu en y introduisant des prescriptions purement humaines. Jésus parlent de lourds fardeaux qu’ils mettent sur les épaules des gens et qu’ils ne sont pas prêts à remuer eux-mêmes du doigt.
Nous aussi nous avons peut-être tendance à considérer l’Ancien Testament ou l’Ancienne Alliance comme surannée, mais non. Apprenons à y découvrir la parole de Dieu à la lumière de l’Évangile, du Nouveau Testament. Je prends souvent un exemple frappant: ce sont les dix commandements de Dieu dans l’Ancienne Alliance dont on ne parle plus même en catéchèse alors que Moïse les a reçus lui-même des mains de Dieu sur la montagne. Nous nous contentons de: tu aimeras ton prochain comme toi-même et Dieu peut-être après pour certains. Cet évangile est plus actuel et nous interpelle. Apprenons à aimer l’Ancien Testament que nous jugeons parfois de difficile à comprendre.
Que l’Esprit Saint nous éclaire sur le vrai sens des Écritures.
En ce temps-là, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, à une jeune fille vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie. L’ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. » À cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation. L’ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. » Marie dit à l’ange : « Comment cela va-t-il se faire, puisque je ne connais pas d’homme ? » L’ange lui répondit : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu. Or voici que, dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils et en est à son sixième mois, alors qu’on l’appelait la femme stérile. Car rien n’est impossible à Dieu. » Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. »
Alors l’ange la quitta.
Méditons
L’ange Gabriel apparaît à Marie et fait une déclaration qui pourrait bien l’étonner. Comment la connaît-il? Dans le bouleversement qui est la sienne, Marie est tout de suite rassurée: «Sois sans crainte Marie car tu as trouvé grâce auprès de Dieu». Pour toute mission que Dieu nous confie nous devons compter avec cette assurance qu’il est avec nous. La peur qui paralyse nos vies par rapport à notre passé parfois lourd ou nos difficultés présentes et nos appréhensions pour l’avenir fait que nous refusons d’avancer au rythme de Dieu dans la liberté que donne l’Esprit en faisant entièrement confiance à la présence et au soutien effectifs de Dieu dans notre vie. Le «sois sans crainte de l’ange à Marie» s’adresse à tout croyant car le Seigneur est avec nous. Il veut avancer avec nous mais notre immobilisme arrête et entrave son action. Si Marie avait hésité et n’a pas fait confiance aux paroles de l’ange et bien l’œuvre de Dieu ne se serait pas déroulée comme nous l’avons aujourd’hui. Certes Dieu allait s’arranger car il dépasse nous imites et transcende l’histoire: rien ne lui est impossible. Nous aussi parfois nous avons besoin de faire confiance en la parole ou l’appel que nous recevons d’un frère ou d’une sœur pour que le plan de Dieu devienne réalité. Devant les déclarations de l’ange, Marie de se gonfle pas d’orgueil. Elle reste humble, attentive et écoute. Puissions-nous nous aussi faire preuve d’humilité malgré nos qualités avérées pour dire comme Marie «Je suis la servante du Seigneur que tout m’advienne selon ta parole« . C’est cette humilité et cette disponibilité que le Seigneur attend encore de nous aujourd’hui pour nous envoyer, pour faire rayonner par nous sa présence en nous et autour de nous.
Dans la synagogue de Nazareth, Jésus déclara : « Amen, je vous le dis : aucun prophète ne trouve un accueil favorable dans son pays. En vérité, je vous le dis : Au temps du prophète Élie, lorsque pendant trois ans et demi le ciel retint la pluie, et qu’une grande famine se produisit sur toute la terre, il y avait beaucoup de veuves en Israël ; pourtant Élie ne fut envoyé vers aucune d’entre elles, mais bien dans la ville de Sarepta, au pays de Sidon, chez une veuve étrangère. Au temps du prophète Élisée, il y avait beaucoup de lépreux en Israël ; et aucun d’eux n’a été purifié, mais bien Naaman le Syrien. »
À ces mots, dans la synagogue, tous devinrent furieux. Ils se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville, et le menèrent jusqu’à un escarpement de la colline où leur ville est construite, pour le précipiter en bas. Mais lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin.
Méditons
Jésus est mal reçu chez lui-même. Il est rejeté, méprisé par les siens : «Amen, je vous le dis : aucun prophète ne trouve un accueil favorable dans son pays. » Cette expérience de Jésus pourrait nous servir d’exemple pour ne pas nous décourager dans les efforts que nous faisons pour évangéliser autour de nous. Nous serons parfois méprisés ou rejetés mais nous ne sommes pas seuls, Jésus est avec nous et vit avec nous cette situation d’humiliation ou d’échec. Il a dit qui vous accueille m’accueille et qui vous rejette me rejette. Ce rejet ou ce manque de foi est une fermeture à la grâce de Dieu qui ne peut pas agir quand la porte de notre vie ou de notre cœur est fermée. Nous pouvons parfois nous demander pourquoi nous ne sommes pas toujours exaucés ? Mais on peut aussi nous poser la question : es-tu toujours en état de grâce ou d’ouverture à la grâce de Dieu pour recevoir ce que tu demande? Notre repli sur nous-mêmes ou notre refus de recevoir la parole de Dieu et son appel à la conversion peuvent être des obstacles pour recevoir ce que nous demandons. Et parfois celui qui n’est aussi croyant que nous en accueillant la Parole peut être atteint par la grâce. En ce temps carême, acceptons de tout notre cœur l’ouverture à Dieu. Que lui-même vienne au secours de notre faiblesse. Les gens poussèrent Jésus hors de la ville parce qu’il leur a dit la vérité sur leur attitude.
Puissions-nous avoir le courage et l’humilité d’accueillir la vérité qui vient de Dieu et même des autres qui nous entourent.
En ces jours-là, Moïse était berger du troupeau de son beau-père Jéthro, prêtre de Madiane. Il mena le troupeau au-delà du désert et parvint à la montagne de Dieu, à l’Horeb. L’ange du Seigneur lui apparut dans la flamme d’un buisson en feu. Moïse regarda : le buisson brûlait sans se consumer. Moïse se dit alors : « Je vais faire un détour pour voir cette chose extraordinaire : pourquoi le buisson ne se consume-t-il pas ? » Le Seigneur vit qu’il avait fait un détour pour voir, et Dieu l’appela du milieu du buisson : « Moïse ! Moïse ! » Il dit : « Me voici ! » Dieu dit alors : « N’approche pas d’ici ! Retire les sandales de tes pieds, car le lieu où tu te tiens est une terre sainte ! » Et il déclara : « Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob. » Moïse se voila le visage car il craignait de porter son regard sur Dieu. Le Seigneur dit : « J’ai vu, oui, j’ai vu la misère de mon peuple qui est en Égypte, et j’ai entendu ses cris sous les coups des surveillants. Oui, je connais ses souffrances. Je suis descendu pour le délivrer de la main des Égyptiens et le faire monter de ce pays vers un beau et vaste pays, vers un pays ruisselant de lait et de miel. Maintenant donc, va ! Je t’envoie chez Pharaon : tu feras sortir d’Égypte mon peuple, les fils d’Israël. » Moïse répondit à Dieu : « J’irai donc trouver les fils d’Israël, et je leur dirai : “Le Dieu de vos pères m’a envoyé vers vous.” Ils vont me demander quel est son nom ; que leur répondrai-je ? » Dieu dit à Moïse : « Je suis qui je suis. Tu parleras ainsi aux fils d’Israël : “Celui qui m’a envoyé vers vous, c’est : JE-SUIS.” » Dieu dit encore à Moïse : « Tu parleras ainsi aux fils d’Israël : “Celui qui m’a envoyé vers vous, c’est LE SEIGNEUR, le Dieu de vos pères, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob.” C’est là mon nom pour toujours, c’est par lui que vous ferez mémoire de moi, d’âge en d’âge. »
Psaume 102
Refrain: Le Seigneur est tendresse et pitié.
Bénis le Seigneur, ô mon âme, bénis son nom très saint, tout mon être ! Bénis le Seigneur, ô mon âme, n’oublie aucun de ses bienfaits ! R
Car il pardonne toutes tes offenses et te guérit de toute maladie ; il réclame ta vie à la tombe et te couronne d’amour et de tendresse. R
Le Seigneur fait œuvre de justice, il défend le droit des opprimés. Il révèle ses desseins à Moïse, aux enfants d’Israël ses hauts faits. R
Le Seigneur est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d’amour. Comme le ciel domine la terre, fort est son amour pour qui le craint. R
Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens
Frères, je ne voudrais pas vous laisser ignorer que, lors de la sortie d’Égypte, nos pères étaient tous sous la protection de la nuée, et que tous ont passé à travers la mer. Tous, ils ont été unis à Moïse par un baptême dans la nuée et dans la mer ; tous, ils ont mangé la même nourriture spirituelle ; tous, ils ont bu la même boisson spirituelle ; car ils buvaient à un rocher spirituel qui les suivait, et ce rocher, c’était le Christ. Cependant, la plupart n’ont pas su plaire à Dieu : leurs ossements, en effet, jonchèrent le désert. Ces événements devaient nous servir d’exemple, pour nous empêcher de désirer ce qui est mal comme l’ont fait ces gens-là. Cessez de récriminer comme l’ont fait certains d’entre eux : ils ont été exterminés. Ce qui leur est arrivé devait servir d’exemple, et l’Écriture l’a raconté pour nous avertir, nous qui nous trouvons à la fin des temps. Ainsi donc, celui qui se croit solide, qu’il fasse attention à ne pas tomber.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc13, 1-9
Un jour, des gens rapportèrent à Jésus l’affaire des Galiléens que Pilate avait fait massacrer, mêlant leur sang à celui des sacrifices qu’ils offraient. Jésus leur répondit : « Pensez-vous que ces Galiléens étaient de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens, pour avoir subi un tel sort ? Eh bien, je vous dis : pas du tout ! Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même. Et ces dix-huit personnes tuées par la chute de la tour de Siloé, pensez-vous qu’elles étaient plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem ? Eh bien, je vous dis : pas du tout ! Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même. » Jésus disait encore cette parabole : « Quelqu’un avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint chercher du fruit sur ce figuier, et n’en trouva pas. Il dit alors à son vigneron : “Voilà trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier, et je n’en trouve pas. Coupe-le. À quoi bon le laisser épuiser le sol ?” Mais le vigneron lui répondit : “Maître, laisse-le encore cette année, le temps que je bêche autour pour y mettre du fumier. Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir. Sinon, tu le couperas.” »
Méditons
Les textes de ce dimanche nous invitent à la conversion : « …. si vous ne vous convertissez pas…. ». L’appel est urgent. Notre conversion n’est donc pas à remettre à demain. Il y a un adage qui dit : Qui remet à demain, trouve malheur en chemin. Se convertir pas dans la crainte du châtiment divin qui n’a rien à voir avec la cruauté d’Hérode qui a fait assassiner des Galiléens ou l’accident de la chute de la tour de Siloé qui a tué des personnes mais se convertir en réponse à l’amour de Dieu qui ne veut que personne ne se perde. C’est d’ailleurs ce qui fait que dans la parabole du figuier qui n’a pas porté du fruit, il patiente au lieu de détruire. Mais est-ce que la patience de Dieu peut justifier notre lenteur ou notre refus de conversion ? Non car nous ne maîtrisons pas le cours de l’histoire. Demain ni l’instant d’après ne nous appartiennent pas. Des accidents comme la chute de la tour de Siloé ou une méchanceté des hommes ou une maladie pourraient nous atteindre nous aussi. C’est pourquoi, Jésus nous avertit : « si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même ». Le malheur n’arrive pas seulement qu’aux autres. N’endurcissons pas notre cœur comme des fils d’Israël au désert qui ont constamment récriminé contre Dieu. Le changement de vie, l’appel à quitter nos lieux de péché ou d’esclavage peut être difficile dans la mesure où nous y trouvons une certaine sécurité relative ou un plaisir, comme ces fils d’Israël qui arrivaient à regretter l’Égypte dans leur marche au désert. L’arrachement est difficile mais dans la confiance en Dieu qui nous appelle à une vie meilleure, osons faire la démarche en ce temps de carême.
En ce temps-là, les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l’écouter. Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! » Alors Jésus leur dit cette parabole : « Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : “Père, donne-moi la part de fortune qui me revient.” Et le père leur partagea ses biens. Peu de jours après, le plus jeune rassembla tout ce qu’il avait, et partit pour un pays lointain où il dilapida sa fortune en menant une vie de désordre. Il avait tout dépensé, quand une grande famine survint dans ce pays, et il commença à se trouver dans le besoin. Il alla s’engager auprès d’un habitant de ce pays, qui l’envoya dans ses champs garder les porcs. Il aurait bien voulu se remplir le ventre avec les gousses que mangeaient les porcs, mais personne ne lui donnait rien. Alors il rentra en lui-même et se dit : “Combien d’ouvriers de mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim ! Je me lèverai, j’irai vers mon père, et je lui dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. Traite-moi comme l’un de tes ouvriers.” Il se leva et s’en alla vers son père. Comme il était encore loin, son père l’aperçut et fut saisi de compassion ; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers. Le fils lui dit : “Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.” Mais le père dit à ses serviteurs : “Vite, apportez le plus beau vêtement pour l’habiller, mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds, allez chercher le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons, car mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé.” Et ils commencèrent à festoyer.
« Or le fils aîné était aux champs. Quand il revint et fut près de la maison, il entendit la musique et les danses. Appelant un des serviteurs, il s’informa de ce qui se passait. Celui-ci répondit : “Ton frère est arrivé, et ton père a tué le veau gras, parce qu’il a retrouvé ton frère en bonne santé.” Alors le fils aîné se mit en colère, et il refusait d’entrer. Son père sortit le supplier. Mais il répliqua à son père : “Il y a tant d’années que je suis à ton service sans avoir jamais transgressé tes ordres, et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour festoyer avec mes amis. Mais, quand ton fils que voilà est revenu après avoir dévoré ton bien avec des prostituées, tu as fait tuer pour lui le veau gras !” Le père répondit : “Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. Il fallait festoyer et se réjouir ; car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé !” »
Méditons
Nous sommes bien habitués à cet évangile que nous appelons : l’évangile du fils prodigue ou du père miséricordieux. Jésus veut plus insister ici sur l’attitude du père. En ce temps de carême où l’accent est mis sur le retour à Dieu de tout notre cœur, cette page d’évangile nous invite à ne pas avoir honte. Dieu ne nous juge pas comme un homme peut juger. Même si nous avons commis la plus grosse bêtise, il est prêt à nous pardonner car il est le Père tendre et miséricordieux qui ne nous traite pas selon nos péchés, ne nous juge pas selon nos offenses. Loin de Dieu comme ce fils cadet, nous sommes voué au péché et à la merci de Satan qui peut nous faire croire que Dieu n’est pas nécessaire pour notre bonheur. Notre bonheur se trouve près de Dieu qui ne nous veut pas esclaves mais libres.
Le fils aîné était resté auprès de son père mais ne vivait pas libre. Il s’était lui-même fait esclave alors qu’il avait la plus grande liberté dans le cœur de son Père. Nous devons nous sentir libres près de Dieu car «l’amour parfait chasse la crainte». Antoine le père des moines disait: je ne crains pas Dieu, je l’aime. C’est en ce sens que saint Augustin dit: «Aime et fais ce que tu veux». La liberté spirituelle est essentielle pour être épanoui dans sa foi. Ce qui rend craintif dans la foi c’est soupçonner Dieu de nous surveiller chaque fois, ce qui sous-entend aussi que nous n’avons pas intégré librement ses préceptes. Nous les prenons plutôt comme un fardeau alors qu’ils sont édictés pour notre bonheur.
Demandons à Dieu de nous accorder la grâce de l’aimer en aimant ses préceptes.
Présence protestante
Le pasteur Antoine Nouis reçoit Christine Pedotti, écrivain, journaliste et directrice de la rédaction de Témoignage Chrétien, pour discuter de Luc 15, 1-3 et 11-32.
En ce temps-là, Jésus disait aux grands prêtres et aux anciens du peuple : « Écoutez cette parabole : Un homme était propriétaire d’un domaine ; il planta une vigne, l’entoura d’une clôture, y creusa un pressoir et bâtit une tour de garde. Puis il loua cette vigne à des vignerons, et partit en voyage. Quand arriva le temps des fruits, il envoya ses serviteurs auprès des vignerons pour se faire remettre le produit de sa vigne. Mais les vignerons se saisirent des serviteurs, frappèrent l’un, tuèrent l’autre, lapidèrent le troisième. De nouveau, le propriétaire envoya d’autres serviteurs plus nombreux que les premiers ; mais on les traita de la même façon. Finalement, il leur envoya son fils, en se disant : “Ils respecteront mon fils.” Mais, voyant le fils, les vignerons se dirent entre eux : “Voici l’héritier : venez ! tuons-le, nous aurons son héritage !” Ils se saisirent de lui, le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent. Eh bien ! quand le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces vignerons ? » On lui répond : « Ces misérables, il les fera périr misérablement. Il louera la vigne à d’autres vignerons, qui lui en remettront le produit en temps voulu. » Jésus leur dit : « N’avez-vous jamais lu dans les Écritures : La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle : c’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux ! Aussi, je vous le dis : Le royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné à une nation qui lui fera produire ses fruits. »
En entendant les paraboles de Jésus, les grands prêtres et les pharisiens avaient bien compris qu’il parlait d’eux. Tout en cherchant à l’arrêter, ils eurent peur des foules, parce qu’elles le tenaient pour un prophète.
Méditons
Les grands prêtres et les anciens du peuple ne se sont pas trompés. Ils ont bien compris que Jésus parlait d’eux. L’histoire de Dieu avec son peuple n’a pas été une histoire tranquille. Bien que Dieu aime son peuple, celui-ci a été maintes fois infidèles, rompant par son infidélité l’alliance avec Dieu. Celui-ci attendait de son peuple la justice, l’amour et la paix, en un mot des fruits de sainteté. Inlassablement il a envoyé ses prophètes qui n’ont pas été bien reçus. Ils ont été persécutés et tués. Ainsi en sera-t-il pour Jésus lui-même. Ceux que Dieu a mis à la tête de son peuple, se sont appropriés le peuple. Il arrive dans l’Église qu’on fasse très peu référence au Christ dans ce que l’on fait ou envisage. On fait parfois des réformes qui éloignent de Dieu parce qu’au lieu de référer à lui et à sa parole, on se réfère plus au monde. Est-ce toujours la sainteté que l’on vise ou plutôt une Église fraternelle sans le Christ au centre. Si Jésus revient aujourd’hui nous demander des fruits dans notre Église, dans notre communauté paroissiale ou à nous-mêmes individuellement, qu’allons lui offrir ? Sommes-nous propriétaires de l’Église ou de notre vie ?
En ce temps-là, Jésus s’adressa aux foules et à ses disciples, et il déclara : « Les scribes et les pharisiens enseignent dans la chaire de Moïse. Donc, tout ce qu’ils peuvent vous dire, faites-le et observez-le. Mais n’agissez pas d’après leurs actes, car ils disent et ne font pas. Ils attachent de pesants fardeaux, difficiles à porter, et ils en chargent les épaules des gens ; mais eux-mêmes ne veulent pas les remuer du doigt. Toutes leurs actions, ils les font pour être remarqués des gens : ils élargissent leurs phylactères et rallongent leurs franges ; ils aiment les places d’honneur dans les dîners, les sièges d’honneur dans les synagogues et les salutations sur les places publiques ; ils aiment recevoir des gens le titre de Rabbi. Pour vous, ne vous faites pas donner le titre de Rabbi, car vous n’avez qu’un seul maître pour vous enseigner, et vous êtes tous frères. Ne donnez à personne sur terre le nom de père, car vous n’avez qu’un seul Père, celui qui est aux cieux. Ne vous faites pas non plus donner le titre de maîtres, car vous n’avez qu’un seul maître, le Christ. Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Qui s’élèvera sera abaissé, qui s’abaissera sera élevé. »
Méditons
Jésus n’est pas tendre avec les scribes et les pharisiens. Il les appelle non seulement à l’humilité, vertu sans laquelle nul ne peut plaire à Dieu mais aussi à éviter toute hypocrisie. En clair, les scribes et les pharisiens ne sont pas supérieurs aux autres. Ils sont pécheurs comme les autres membres du peuple. Nous aussi nous sommes invités à ne pas nous estimés supérieurs aux autres. Tous, nous sommes pèlerins d’espérance sur le chemin d’éternité, nécessiteux de la miséricorde de Dieu. Comme Jésus qui s’est fait l’un de nous, serviteur même de ses disciples à qui il lave les pieds, nous-mêmes nous devons nous faire petits pour servir les autres. Soyons des boussoles qui indiquent le vrai chemin et non des maîtres qui tirent leur orgueil de ce qu’ils font. Le risque est grand et le danger est réel. Ne laissons les gens flatter notre ego. Ce qui nous conduira à penser que nous sommes les meilleurs. On voit dans nos communautés paroissiales de ces attitudes des gens qui empêchent les autres de faire ci ou ça parce que ce sont eux les responsables qui doivent décider de tout. On bloque ainsi l’accès à l’Église à des gens qui se sentent déçus alors qu’ils venaient avec de très bons intentions. Parfois, ils peuvent même s’éloigner définitivement de Dieu. Nous sommes appelés à plus d’humilité et d’ouverture.
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés. Donnez, et l’on vous donnera : c’est une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans le pan de votre vêtement ; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira de mesure aussi pour vous. »
Méditons
Dans la suite des autres jours, Jésus nous invite à imiter Dieu. « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux». En résumé , Jésus nous invite à l’amour. L’amour pardonne et donne sans compter ni juger. Que notre générosité soit connue de tous nous dit saint Paul. C’est la logique de la sainteté qui nous est enseignée dans cette page d’évangile. Ce n’est pas de la naïveté. On dit familièrement «trop bon, trop couillon». La foi, c’est quelque chose comme cela. On ne riposte pas au méchant; on adopte une logique différente de celle du monde, ce qui signifie que c’est un chemin à construire au fil des années en contact avec l’évangile. Imiter Dieu est notre vocation.
En ces jours-là, le Seigneur parlait à Abram dans une vision. Il le fit sortir et lui dit : « Regarde le ciel, et compte les étoiles, si tu le peux… » Et il déclara : « Telle sera ta descendance ! » Abram eut foi dans le Seigneur et le Seigneur estima qu’il était juste.
Puis il dit : « Je suis le Seigneur, qui t’ai fait sortir d’Our en Chaldée pour te donner ce pays en héritage. » Abram répondit : « Seigneur mon Dieu, comment vais-je savoir que je l’ai en héritage ? » Le Seigneur lui dit : « Prends-moi une génisse de trois ans, une chèvre de trois ans, un bélier de trois ans, une tourterelle et une jeune colombe. » Abram prit tous ces animaux, les partagea en deux, et plaça chaque moitié en face de l’autre ; mais il ne partagea pas les oiseaux. Comme les rapaces descendaient sur les cadavres, Abram les chassa. Au coucher du soleil, un sommeil mystérieux tomba sur Abram, une sombre et profonde frayeur tomba sur lui. Après le coucher du soleil, il y eut des ténèbres épaisses. Alors un brasier fumant et une torche enflammée passèrent entre les morceaux d’animaux. Ce jour-là, le Seigneur conclut une alliance avec Abram en ces termes : « À ta descendance je donne le pays que voici, depuis le Torrent d’Égypte jusqu’au Grand Fleuve, l’Euphrate. »
Psaume 26 : Le Seigneur est ma lumière et mon salut
Le Seigneur est ma lumière et mon salut ; de qui aurais-je crainte ? Le Seigneur est le rempart de ma vie ; devant qui tremblerais-je ?
Écoute, Seigneur, je t’appelle ! Pitié ! Réponds-moi ! Mon cœur m’a redit ta parole : « Cherchez ma face. »
C’est ta face, Seigneur, que je cherche : ne me cache pas ta face. N’écarte pas ton serviteur avec colère : tu restes mon secours.
J’en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur sur la terre des vivants. « Espère le Seigneur, sois fort et prends courage ; espère le Seigneur. »
Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Philippiens
Frères, ensemble imitez-moi, et regardez bien ceux qui se conduisent selon l’exemple que nous vous donnons. Car je vous l’ai souvent dit, et maintenant je le redis en pleurant : beaucoup de gens se conduisent en ennemis de la croix du Christ. Ils vont à leur perte. Leur dieu, c’est leur ventre, et ils mettent leur gloire dans ce qui fait leur honte ; ils ne pensent qu’aux choses de la terre.
Mais nous, nous avons notre citoyenneté dans les cieux, d’où nous attendons comme sauveur le Seigneur Jésus Christ, lui qui transformera nos pauvres corps à l’image de son corps glorieux, avec la puissance active qui le rend même capable de tout mettre sous son pouvoir.
Ainsi, mes frères bien-aimés pour qui j’ai tant d’affection, vous, ma joie et ma couronne, tenez bon dans le Seigneur, mes bien-aimés.
Transfiguration du Christ (Rubens)
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc
En ce temps-là, Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il gravit la montagne pour prier. Pendant qu’il priait, l’aspect de son visage devint autre, et son vêtement devint d’une blancheur éblouissante. Voici que deux hommes s’entretenaient avec lui : c’étaient Moïse et Élie, apparus dans la gloire. Ils parlaient de son départ qui allait s’accomplir à Jérusalem. Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil ; mais, restant éveillés, ils virent la gloire de Jésus, et les deux hommes à ses côtés. Ces derniers s’éloignaient de lui, quand Pierre dit à Jésus : « Maître, il est bon que nous soyons ici ! Faisons trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. » Il ne savait pas ce qu’il disait. Pierre n’avait pas fini de parler, qu’une nuée survint et les couvrit de son ombre ; ils furent saisis de frayeur lorsqu’ils y pénétrèrent. Et, de la nuée, une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi : écoutez-le ! » Et pendant que la voix se faisait entendre, il n’y avait plus que Jésus, seul. Les disciples gardèrent le silence et, en ces jours-là, ils ne rapportèrent à personne rien de ce qu’ils avaient vu.
Méditons
Dans l’évangile de transfiguration, Jésus va sur la montagne pour prier. La prière est l’un des points forts du carême sur lequel l’Église nous invite à faire des efforts. Mais pour prier, il faut avoir la foi comme Abraham qui eut foi en la promesse qui lui a été faite. Si nous n’avons la foi que Dieu écoute nos prières, nous ne pouvons pas prier car nous nous dirons à quoi ça sert. Pour prier, il nous faut aussi avoir cette humilité qui nous permet de savoir que nous ne pouvons pas tout par nous-mêmes d’où nous avons besoin d’un plus grand que nous, Dieu. La prière nous amène à découvrir la gloire de Dieu, c’est dans la prière que nous découvrons qui est Dieu au-delà de tout ce que nous pouvons lire sur lui. C’est le lieu de la rencontre personnelle où non seulement nous pouvons écouter sa voix mais aussi le lieu où nous découvrons la lumière. Notre foi grandit et nous enracine dans l’écoute du Christ. Dans cet évangile Dieu désigne son Fils bien-aimé et nous demande de l’écouter. C’est en l’écoutant que nous pouvons parvenir à la gloire de la résurrection manifestée sur la montagne.
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 5, 43-48
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. Eh bien ! moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes. En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait. »
Méditons
Tel père, tel fils, dit-on. Si nous sommes les fils de Dieu, il est normal que Dieu veuille que nous lui ressemblions. Il est parfait, c’est pourquoi il veut que nous soyons parfaits. Nous cherchons parfois des excuses pour ne pas mettre en pratique la parole de Dieu en nous réfugiant sous l’argument confortable de notre humanité pécheresse. Or « Dieu donne ce qu’il ordonne » Antoine CABALLE. Aimer nos ennemis n’est pas irréalisable. En cultivant un cœur bon au fil des jours et des années en cherchant à nous rapprocher de Dieu, nous pouvons y arriver. Nous sommes invités à élargir notre amour au-delà du cercle de nos amis, de notre famille… Cela nécessite une réelle conversion de notre part, un changement de paradigme. Il nous faut en tant que chrétien créer une civilisation de l’amour.
Paroisse Saint Jacques de Moutiers
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