« Moi, je suis la lumière du monde »

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 8, 12-20

En ce temps-là, Jésus disait aux pharisiens : « Moi, je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière de la vie. » Les pharisiens lui dirent alors : « Tu te rends témoignage à toi-même, ce n’est donc pas un vrai témoignage. » Jésus leur répondit : « Oui, moi, je me rends témoignage à moi-même, et pourtant mon témoignage est vrai, car je sais d’où je suis venu, et où je vais ; mais vous, vous ne savez ni d’où je viens, ni où je vais. Vous, vous jugez de façon purement humaine. Moi, je ne juge personne. Et, s’il m’arrive de juger, mon jugement est vrai parce que je ne suis pas seul : j’ai avec moi le Père, qui m’a envoyé. Or, il est écrit dans votre Loi que, s’il y a deux témoins, c’est un vrai témoignage. Moi, je suis à moi-même mon propre témoin, et le Père, qui m’a envoyé, témoigne aussi pour moi. » Les pharisiens lui disaient : « Où est-il, ton père ? » Jésus répondit : « Vous ne connaissez ni moi ni mon Père ; si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. »

Il prononça ces paroles alors qu’il enseignait dans le Temple, à la salle du Trésor. Et personne ne l’arrêta, parce que son heure n’était pas encore venue.

Méditons


                                     Jésus, qui prêche dans les parvis du Temple, vient de proclamer presque solennellement : « Moi, je suis la lumière du monde », et ses adversaires Pharisiens lui rétorquent aussitôt : « Tu te rends témoignage à toi-même ». La réponse de Jésus nous fait entrer profondément dans son mystère personnel d’Envoyé de Dieu. Oui, il se rend témoignage à lui-même, et pourtant son témoignage est valide, pour deux raisons : – parce qu’il sait d’où il vient et où il va ; – parce que Celui qui l’envoie témoigne pour lui. Les Pharisiens croient savoir d’où il vient, parce qu’il est natif de Galilée ; ils croient deviner où il doit s’en aller, parce qu’on murmure qu’il va partir enseigner les Grecs (v. 35). Jésus, lui, sait qu’il vient « d’en haut », du monde de Dieu ; il témoigne « de ce qu’il a vu » (3, 31 s), et il « déclare au monde ce qu’il a entendu auprès de Celui qui l’a envoyé » (8, 26)  ; il révèle à ses amis « qu’il est sorti de Dieu et qu’il va vers Dieu » (Jn 13, 3). Nous, simples humains, sommes incapables d’un tel savoir, d’une telle expérience : même notre naissance nous échappe, et l’au-delà de notre mort, même éclairé par la foi, nous demeure mystérieux. Mais Jésus n’en fait pas reproche à ses ennemis. Il ne leur dit pas : « Vous ne savez ni d’où vous venez ni où vous allez », mais bien : « Vous ne savez ni d’où je viens, ni où je vais ». Cela, en effet, seul Jésus peut le dire, seul il peut en témoigner. Car « personne n’a jamais vu Dieu ; seul le Fils unique qui est dans le sein du Père l’a fait connaître, (littéralement : l’a raconté) », comme un voyageur qui sait ce dont il parle (Jn 1, 18). Son origine, il la connaît, elle a un nom : le Père. Le but de sa vie, il le rejoint à chaque heure ; il a un nom : le Père. Pour Jésus, dire d’où il vient et où il va, équivaut à suggérer, de manière dynamique, qui il est, ce qu’il vit avec le Père ; et il est seul à pouvoir le révéler. C’est pourquoi il se rend témoignage à lui-même et ne peut faire que cela, quand on lui demande compte de ses actes et de son message. Nulle parole d’homme, en effet, hormis celle de Jésus, ne saurait traduire ce secret ni attester ce mystère. Et pourtant Jésus n’est pas seul à témoigner. Il affirme aussitôt : « Le Père qui m’a envoyé me rend témoignage lui aussi ». En quoi consiste ce témoignage du Père ? Jésus s’en est expliqué auparavant, après la guérison de l’infirme de Béthesda, dans un discours sur l’œuvre du Fils (Jn 6, 19-47). Là il soulignait que le témoignage du Père se concrétisait dans ceux de Moïse, de Jean-Baptiste, et dans celui des Écritures. Il ajoutait : « Les œuvres mêmes que je fais me rendent témoignage que le Père m’a envoyé » (5, 36). Ici la pensée de Jésus semble plus dense et plus inattendue : le Père témoigne à travers ce que Jésus, son envoyé, révèle et atteste. Nous touchons là l’un des paradoxes de la personne et de l’œuvre de Jésus : son témoi­gnage suffit à lui seul parce que, en lui, l’Envoyé, c’est le Père qui parle ; mais en même temps le Père apparaît constamment derrière Jésus comme un second témoin. Pour les ennemis de Jésus, ce second témoin n’est pas vi­sible ni perceptible ; mais aux yeux de Jésus il est toujours présent, actif, et incontestable. Les Pharisiens vou­draient le voir : « Où est-il, ton Père ? » Et Jésus leur répond : « Vous ne connaissez ni moi ni mon Père ; si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père » (v. 19). S’ils accueillaient la parole de Jésus, il percevraient la présence de l’autre témoin, le Père, inséparable de son Fils. Et ce que Jésus révèle au sujet de son témoignage se vérifie également à propos du jugement : « S’il m’arrive de juger, moi, mon jugement est véritable, parce que je ne suis pas seul ; mais il y a moi et Celui qui m’a envoyé ». Ainsi la controverse, si âpre, avec les Pharisiens, nous livre des paroles capitales de Jésus sur le mystère de sa personne. Jésus, l’envoyé, et le Père qui l’envoie, demeurent unis, distincts et un, dans l’action comme dans leur amour. Mêmes œuvres, mêmes paroles, même témoignage.
Frère Jean, o.c.d.

« Dieu aime le pécheur malgré ses péchés » P Verkys

Image : Eero Järnefelt (1863-1937), Jésus et la femme adultère (1908, huile sur toile), église Saint-Pierre, Lieto (Finlande). Domaine public.

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean8, 1-11

En ce temps-là, Jésus s’en alla au mont des Oliviers. Dès l’aurore, il retourna au Temple. Comme tout le peuple venait à lui, il s’assit et se mit à enseigner. Les scribes et les pharisiens lui amènent une femme qu’on avait surprise en situation d’adultère. Ils la mettent au milieu, et disent à Jésus : « Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d’adultère. Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider ces femmes-là. Et toi, que dis-tu ? » Ils parlaient ainsi pour le mettre à l’épreuve, afin de pouvoir l’accuser. Mais Jésus s’était baissé et, du doigt, il écrivait sur la terre. Comme on persistait à l’interroger, il se redressa et leur dit : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. » Il se baissa de nouveau et il écrivait sur la terre. Eux, après avoir entendu cela, s’en allaient un par un, en commençant par les plus âgés. Jésus resta seul avec la femme toujours là au milieu. Il se redressa et lui demanda : « Femme, où sont-ils donc ? Personne ne t’a condamnée ? » Elle répondit : « Personne, Seigneur. » Et Jésus lui dit : « Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus. »

Méditons

«Si tu retiens les fautes Seigneur, Seigneur qui donc subsistera» Cet évangile est très instructif et s’adresse à tous du fait qu’il montre que nous sommes tous des pécheurs même ceux qui condamnent. «Enlève la poutre qui est dans ton œil, dit Jésus, et tu auras les yeux assez clairs pour en lever la paille qui est dans l’œil de ton frère». Sans la grâce de Dieu, sa miséricorde, nous ne sommes pas dignes de lui. C’est sa miséricorde qui nous renouvelle, elle qui fait toute chose nouvelle. Le paradis est donné et non un mérite c’est pourquoi saint Paul dit: «A cause de Jésus- Christ, j’ai tout perdu, je considère tout comme des ordures ,afin de gagner un seul avantage, le Christ, et, en lui, d’être reconnu juste non pas de la justice venant de la loi de Moïse mais de celle qui vient de la foi au Christ, la justice venant de Dieu, qui est fondée sur la foi.» C’est Dieu qui nous justifie en effaçant nos péchés dans l’océan de sa miséricorde. Dans l’évangile Jésus écrivait sur le sable cela peut nous faire penser au fait qu’une écriture sur le sable est vite balayée par le vent. Nos péchés sur le sable devant Dieu sont vite emportés par le vent, il ne s’en souvient. C’est pourquoi il nous invite à ne plus nous souvenir du passé. Et pourtant nos péchés ne lui font pas du tout plaisir.

Dieu aime le pécheur malgré ses péchés mais il déteste ceux-ci:« Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus.» Cette finale de cet évangile est à retenir par chacun d’entre nous. C’est un appel à la conversion. Au malade guéri au bord de la piscine de Bethesda, Jésus dit «Te voilà guéri. Ne pèche plus, il pourrait t’arriver quelque chose de pire.» Dans le cas de cette femme, elle pourra se faire lapider. Le pire pour nous c’est de nous couper de l’amour de Dieu.

Est-ce de Galilée que vient le Christ ? (P.Verkys)

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 7, 40-53

En ce temps-là, Jésus enseignait au temple de Jérusalem. Dans la foule, on avait entendu ses paroles, et les uns disaient : « C’est vraiment lui, le Prophète annoncé ! » D’autres disaient : « C’est lui le Christ ! » Mais d’autres encore demandaient : « Le Christ peut-il venir de Galilée ? L’Écriture ne dit-elle pas que c’est de la descendance de David et de Bethléem, le village de David, que vient le Christ ? » C’est ainsi que la foule se divisa à cause de lui. Quelques-uns d’entre eux voulaient l’arrêter, mais personne ne mit la main sur lui. Les gardes revinrent auprès des grands prêtres et des pharisiens, qui leur demandèrent : « Pourquoi ne l’avez-vous pas amené ? » Les gardes répondirent : « Jamais un homme n’a parlé de la sorte ! » Les pharisiens leur répliquèrent : « Alors, vous aussi, vous vous êtes laissé égarer ? Parmi les chefs du peuple et les pharisiens, y en a-t-il un seul qui ait cru en lui ? Quant à cette foule qui ne sait rien de la Loi, ce sont des maudits ! »

Nicodème, l’un d’entre eux, celui qui était allé précédemment trouver Jésus, leur dit : « Notre Loi permet-elle de juger un homme sans l’entendre d’abord pour savoir ce qu’il a fait ? » Ils lui répondirent : « Serais-tu, toi aussi, de Galilée ? Cherche bien, et tu verras que jamais aucun prophète ne surgit de Galilée ! » Puis ils s’en allèrent chacun chez soi.

Méditons

« C’est ainsi que la foule se divisa à cause de lui ». Siméon l’avait prédit : Cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël et il sera un signe de contradiction. C’est ça qui se réalise. Certains croient que Jésus est le Christ, le prophète attendu mais d’autres ne croient pas surtout ceux qui se disent connaître la Loi et donc qui se croient savants. Nous retrouvons l’exultation de Jésus : « Je te bénis Père, Seigneur du ciel et de la terre car ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits… »
Nous sommes aujourd’hui de ceux qui croient que Jésus est le Christ. Il nous invite à ouvrir nos cœurs pour le laisser nous enseigner sur Dieu et son royaume. Puissions-nous écouter et laisser sa parole descendre en nous et féconder nos vies.

« Son heure n’était pas encore venue » P Verkys

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 7, 1-2.10.14.25-30

En ce temps-là, Jésus parcourait la Galilée : il ne voulait pas parcourir la Judée car les Juifs cherchaient à le tuer. La fête juive des Tentes était proche. Lorsque ses frères furent montés à Jérusalem pour la fête, il y monta lui aussi, non pas ostensiblement, mais en secret.

On était déjà au milieu de la semaine de la fête quand Jésus monta au Temple ; et là il enseignait. Quelques habitants de Jérusalem disaient alors : « N’est-ce pas celui qu’on cherche à tuer ? Le voilà qui parle ouvertement, et personne ne lui dit rien ! Nos chefs auraient-ils vraiment reconnu que c’est lui le Christ ? Mais lui, nous savons d’où il est. Or, le Christ, quand il viendra, personne ne saura d’où il est. » Jésus, qui enseignait dans le Temple, s’écria : « Vous me connaissez ? Et vous savez d’où je suis ? Je ne suis pas venu de moi-même : mais il est véridique, Celui qui m’a envoyé, lui que vous ne connaissez pas. Moi, je le connais parce que je viens d’auprès de lui, et c’est lui qui m’a envoyé. »

On cherchait à l’arrêter, mais personne ne mit la main sur lui parce que son heure n’était pas encore venue.

Méditons

« Son heure n’était pas encore venue » mais elle approche. Jésus savait ce qui l’attendait s’il montait à au Temple à Jérusalem et pourtant il monte et va dans le Temple pour enseigner, faire connaître Dieu à ses auditeurs. C’est sa mission : « Comme il aimait les siens qui étaient dans le monde, il les aila jusqu’au bout ». Il ne recule pas devant la mort qui l’attendait même s’il appréhendait ce moment. Il sait pourquoi il le fait, il sait pourquoi il donne sa vie : pour que nous ayons la vie, la vie en abondance. C’est la preuve de son amour suprême pour les hommes même ceux qui complotaient de le tuer.

Nous sommes nous invités à ne pas rester insensibles à cet amour de Jésus pour nous. Qu’il provoque notre conversion véritable. Et comme il s’est abandonné entre les mains du Père, puissions-nous faire de nos vies un acte d’abandon entre les mains de Dieu.

« La gloire, je ne la reçois pas des hommes . » P.Verkys

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 5, 31-47

En ce temps-là, Jésus disait aux Juifs : « Si c’est moi qui me rends témoignage, mon témoignage n’est pas vrai ; c’est un autre qui me rend témoignage, et je sais que le témoignage qu’il me rend est vrai. Vous avez envoyé une délégation auprès de Jean le Baptiste, et il a rendu témoignage à la vérité. Moi, ce n’est pas d’un homme que je reçois le témoignage, mais je parle ainsi pour que vous soyez sauvés. Jean était la lampe qui brûle et qui brille, et vous avez voulu vous réjouir un moment à sa lumière. Mais j’ai pour moi un témoignage plus grand que celui de Jean : ce sont les œuvres que le Père m’a donné d’accomplir ; les œuvres mêmes que je fais témoignent que le Père m’a envoyé. Et le Père qui m’a envoyé, lui, m’a rendu témoignage. Vous n’avez jamais entendu sa voix, vous n’avez jamais vu sa face, et vous ne laissez pas sa parole demeurer en vous, puisque vous ne croyez pas en celui que le Père a envoyé. Vous scrutez les Écritures parce que vous pensez y trouver la vie éternelle ; or, ce sont les Écritures qui me rendent témoignage, et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie ! La gloire, je ne la reçois pas des hommes ; d’ailleurs je vous connais : vous n’avez pas en vous l’amour de Dieu. Moi, je suis venu au nom de mon Père, et vous ne me recevez pas ; qu’un autre vienne en son propre nom, celui-là, vous le recevrez ! Comment pourriez-vous croire, vous qui recevez votre gloire les uns des autres, et qui ne cherchez pas la gloire qui vient du Dieu unique ? Ne pensez pas que c’est moi qui vous accuserai devant le Père. Votre accusateur, c’est Moïse, en qui vous avez mis votre espérance. Si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi, car c’est à mon sujet qu’il a écrit. Mais si vous ne croyez pas ses écrits, comment croirez-vous mes paroles ? »

Méditons

Jésus est confronté à l’endurcissement du cœur des juifs vers qui il est d’abord envoyé. Il sort tous les grands arguments qu’ils connaissent pour les convaincre mais niet, ils sont fermés.
Jésus fait appel au témoignage de Jean Baptiste qui l’a montré comme l’Agneau de Dieu, comme la Lumière de Dieu sur le monde pour que nous ne marchions pas dans les ténèbres. Il dit que c’est lui qui baptisera dans l’Esprit Saint et le feu.
Il fait appel aux œuvres qu’il a accomplies : les nombreuses guérisons, la multiplication des pains, l’eau changée en vin, l’aveugle-né qui retrouve la vue, les lépreux qui guérissent, les morts qui ressuscitent….

Il fait appel aux Saintes Écritures qu’ils connaissent très bien. Elles qui ont annoncé la venue du Messie et les signes qui permettraient de le reconnaître. En parlant des Écritures on a bien les annonces des prophètes et la réalisation des promesses divines.

Le plus grand témoigne c’est celui que Dieu lui-même rend à son Fils : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez le. Dieu est présent dans le cœur de tout homme et le pousse à la vérité et la lumière. Là encore ils se sont fermés.
Et nous qui avons tous ces témoignages avec tous les sacrements, allons-nous faire comme ces juifs ou allons-nous nous laisser modeler par les différents enseignements de l’Église, les actions de Dieu dans notre vie et autour de nous ? L’Esprit Saint est là dans nos cœurs. Écoutons-le puisqu’il veut nous conduire à Jésus, notre Sauveur.

« Ainsi le Fils fait vivre qui il veut »(Jn 5, 17-30) P Verkys

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 5, 17-30

En ce temps-là, après avoir guéri le paralysé un jour de sabbat, Jésus déclara aux Juifs : « Mon Père est toujours à l’œuvre, et moi aussi, je suis à l’œuvre. » C’est pourquoi, de plus en plus, les Juifs cherchaient à le tuer, car non seulement il ne respectait pas le sabbat, mais encore il disait que Dieu était son propre Père, et il se faisait ainsi l’égal de Dieu.

Jésus reprit donc la parole. Il leur déclarait : « Amen, amen, je vous le dis : le Fils ne peut rien faire de lui-même, il fait seulement ce qu’il voit faire par le Père ; ce que fait celui-ci, le Fils le fait pareillement. Car le Père aime le Fils et lui montre tout ce qu’il fait. Il lui montrera des œuvres plus grandes encore, si bien que vous serez dans l’étonnement. Comme le Père, en effet, relève les morts et les fait vivre, ainsi le Fils, lui aussi, fait vivre qui il veut. Car le Père ne juge personne : il a donné au Fils tout pouvoir pour juger, afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. Celui qui ne rend pas honneur au Fils ne rend pas non plus honneur au Père, qui l’a envoyé. Amen, amen, je vous le dis : qui écoute ma parole et croit en Celui qui m’a envoyé, obtient la vie éternelle et il échappe au jugement, car déjà il passe de la mort à la vie.

« Amen, amen, je vous le dis : l’heure vient – et c’est maintenant – où les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui l’auront entendue vivront. Comme le Père, en effet, a la vie en lui-même, ainsi a-t-il donné au Fils d’avoir, lui aussi, la vie en lui-même ; et il lui a donné pouvoir d’exercer le jugement, parce qu’il est le Fils de l’homme. Ne soyez pas étonnés ; l’heure vient où tous ceux qui sont dans les tombeaux entendront sa voix ; alors, ceux qui ont fait le bien sortiront pour ressusciter et vivre, ceux qui ont fait le mal, pour ressusciter et être jugés.

« Moi, je ne peux rien faire de moi-même ; je rends mon jugement d’après ce que j’entends, et mon jugement est juste, parce que je ne cherche pas à faire ma volonté, mais la volonté de Celui qui m’a envoyé. »

Méditons

La divinité de Jésus est remise en cause par les autorités juives qui cherchent à le tuer. Mais lui, affirme son unité avec Dieu dans tout ce qu’il fait et le pouvoir que son Père lui a donné : « Comme le Père, en effet, relève les morts et les fait vivre, ainsi le Fils, lui aussi, fait vivre qui il veut. Car le Père ne juge personne : il a donné au Fils tout pouvoir pour juger, afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. » Pour les autorités c’est un blasphème qui ne peut être pardonné. Le Christ tout de même insiste sur le fait de l’écouter. Le vrai problème c’est qu’ils ne l’coutaient plus. Ils se sont fermés au salut. « Amen, amen, je vous le dis : qui écoute ma parole et croit en Celui qui m’a envoyé, obtient la vie éternelle et il échappe au jugement, car déjà il passe de la mort à la vie. » Notre salut réside dans l’écoute qui amène à la foi et la foi conduit à la vie éternelle. Il nous arrive de douter de la parole de Dieu peut-être ou de la relativiser. Demandons en ce temps de carême la grâce d’une écoute profonde et d’une foi sincère éclairée par l’Esprit de Vérité.

« “Prends ton brancard, et marche” P. Verkys

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 5, 1-16

A l’occasion d’une fête juive, Jésus monta à Jérusalem. Or, à Jérusalem, près de la porte des Brebis, il existe une piscine qu’on appelle en hébreu Bethzatha. Elle a cinq colonnades, sous lesquelles étaient couchés une foule de malades, aveugles, boiteux et impotents. Il y avait là un homme qui était malade depuis trente-huit ans. Jésus, le voyant couché là, et apprenant qu’il était dans cet état depuis longtemps, lui dit : « Veux-tu être guéri ? » Le malade lui répondit : « Seigneur, je n’ai personne pour me plonger dans la piscine au moment où l’eau bouillonne ; et pendant que j’y vais, un autre descend avant moi. » Jésus lui dit : « Lève-toi, prends ton brancard, et marche. » Et aussitôt l’homme fut guéri. Il prit son brancard : il marchait ! Or, ce jour-là était un jour de sabbat. Les Juifs dirent donc à cet homme que Jésus avait remis sur pied : « C’est le sabbat ! Il ne t’est pas permis de porter ton brancard. » Il leur répliqua : « Celui qui m’a guéri, c’est lui qui m’a dit : “Prends ton brancard, et marche !” » Ils l’interrogèrent : « Quel est l’homme qui t’a dit : “Prends ton brancard, et marche” ? » Mais celui qui avait été rétabli ne savait pas qui c’était ; en effet, Jésus s’était éloigné, car il y avait foule à cet endroit.

Plus tard, Jésus le retrouve dans le Temple et lui dit : « Te voilà guéri. Ne pèche plus, il pourrait t’arriver quelque chose de pire. » L’homme partit annoncer aux Juifs que c’était Jésus qui l’avait guéri. Et ceux-ci persécutaient Jésus parce qu’il avait fait cela le jour du sabbat.

Méditons

L’inattendu de Dieu dans la vie d’un malade qui attendait la guérison depuis des années. Il croyait en la force de l’eau qui bouillonne dans la piscine de bethezatha comme une magie mais il rencontre l’amour de Dieu en la personne de Jésus. Jésus ne lui a pas demandé s’il avait ou non la foi mais plutôt : veux-tu être guéri ? Jésus ne se révèle pas. Et voilà que pendant que l’eau ne bouillonne pas et que personne ne le plonge dans la piscine le miracle se produit grâce à ces mots de Jésus : lève-toi, prend ton brancard et marche. L’homme fut guéri par quelqu’un qu’il ne connaît pas mais à qui il obéit. Plus tard il le saura quand Jésus va l’inviter à la conversion, une véritable nouvelle vie tout comme pour lui dire qu’une nouvelle vie physique est sans garantie sans une nouvelle vie spirituelle.
Jésus nous invite nous aussi en ce temps carême à nous lever pour qui quitter notre brancard et marcher vers le salut. Nous devons quitter tout ce qui nous maintient immobile et paralyse notre vie chrétienne, notre vie de foi, le péché sous toutes ses formes et marcher à la suite de Jésus. Parfois nous préférons rester assis car ça paraît plus confortable alors que marcher fait toujours du bien.
Donne-nous Seigneur le courage et l’audace de nous lever et de te suivre.

« Va, ton fils est vivant. » P.Verkys

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean4, 43-54

En ce temps-là, après avoir passé deux jours chez les Samaritains, Jésus partit de là pour la Galilée. – Lui-même avait témoigné qu’un prophète n’est pas considéré dans son propre pays. Il arriva donc en Galilée ; les Galiléens lui firent bon accueil, car ils avaient vu tout ce qu’il avait fait à Jérusalem pendant la fête de la Pâque, puisqu’ils étaient allés eux aussi à cette fête. Ainsi donc Jésus revint à Cana de Galilée, où il avait changé l’eau en vin. Or, il y avait un fonctionnaire royal, dont le fils était malade à Capharnaüm. Ayant appris que Jésus arrivait de Judée en Galilée, il alla le trouver ; il lui demandait de descendre à Capharnaüm pour guérir son fils qui était mourant. Jésus lui dit : « Si vous ne voyez pas de signes et de prodiges, vous ne croirez donc pas ! » Le fonctionnaire royal lui dit : « Seigneur, descends, avant que mon enfant ne meure ! » Jésus lui répond : « Va, ton fils est vivant. » L’homme crut à la parole que Jésus lui avait dite et il partit. Pendant qu’il descendait, ses serviteurs arrivèrent à sa rencontre et lui dirent que son enfant était vivant. Il voulut savoir à quelle heure il s’était trouvé mieux. Ils lui dirent : « C’est hier, à la septième heure (au début de l’après-midi), que la fièvre l’a quitté. » Le père se rendit compte que c’était justement l’heure où Jésus lui avait dit : « Ton fils est vivant. » Alors il crut, lui, ainsi que tous les gens de sa maison.

Tel fut le second signe que Jésus accomplit lorsqu’il revint de Judée en Galilée.

Méditons

Devant la situation désespérée de ce haut fonctionnaire royal qui ne pouvait rien de plus que les solutions qu’il a sans doute essayées pour sauver son Fils, il recourt à Jésus dont il a attendu parler. Jésus l’appelle d’abord à la foi: « Si vous ne voyez pas de signes et de prodiges, vous ne croirez donc pas ! ». Il fait un acte de foi en faisant confiance à la parole que Jésus lui a dite: «Va, ton fils est vivant». Sa foi a agi en faveur de son fils. Nous aussi sommes-nous appelés à faire confiance même sans voir des signes, que Jésus est présent dans notre vie de tous les jours. Sachons recourir à lui à temps et à contretemps. Ce fonctionnaire au-delà d’obtenir la guérison de son fils obtient l’ouverture à la vie éternelle: Alors il crut, lui, ainsi que tous les gens de sa maison. Au-delà de tout ce que nous pouvons obtenir de Dieu par nos
supplications, nous devons tendre vers la vie éternelle.

La vie éternelle demeure-t-elle notre préoccupation absolue?

« Je me lèverai et j’irai vers mon père » P.Verkys

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc15, 1-3.11-32

En ce temps-là, les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l’écouter. Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! » Alors Jésus leur dit cette parabole : « Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : “Père, donne-moi la part de fortune qui me revient.” Et le père leur partagea ses biens. Peu de jours après, le plus jeune rassembla tout ce qu’il avait, et partit pour un pays lointain où il dilapida sa fortune en menant une vie de désordre. Il avait tout dépensé, quand une grande famine survint dans ce pays, et il commença à se trouver dans le besoin. Il alla s’engager auprès d’un habitant de ce pays, qui l’envoya dans ses champs garder les porcs. Il aurait bien voulu se remplir le ventre avec les gousses que mangeaient les porcs, mais personne ne lui donnait rien. Alors il rentra en lui-même et se dit : “Combien d’ouvriers de mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim ! Je me lèverai, j’irai vers mon père, et je lui dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. Traite-moi comme l’un de tes ouvriers.” Il se leva et s’en alla vers son père. Comme il était encore loin, son père l’aperçut et fut saisi de compassion ; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers. Le fils lui dit : “Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.” Mais le père dit à ses serviteurs : “Vite, apportez le plus beau vêtement pour l’habiller, mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds, allez chercher le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons, car mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé.” Et ils commencèrent à festoyer.

« Or le fils aîné était aux champs. Quand il revint et fut près de la maison, il entendit la musique et les danses. Appelant un des serviteurs, il s’informa de ce qui se passait. Celui-ci répondit : “Ton frère est arrivé, et ton père a tué le veau gras, parce qu’il a retrouvé ton frère en bonne santé.” Alors le fils aîné se mit en colère, et il refusait d’entrer. Son père sortit le supplier. Mais il répliqua à son père : “Il y a tant d’années que je suis à ton service sans avoir jamais transgressé tes ordres, et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour festoyer avec mes amis. Mais, quand ton fils que voilà est revenu après avoir dévoré ton bien avec des prostituées, tu as fait tuer pour lui le veau gras !” Le père répondit : “Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. Il fallait festoyer et se réjouir ; car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé !” »

Homélie de Saint Pierre Chrysologue

Je me lèverai et j’irai vers mon père. Celui qui dit ces paroles gisait à terre. Il prend conscience de sa chute, il se rend compte de sa ruine, il se voit enlisé dans le péché et il s’écrie : Je me lèverai et j’irai vers mon père. D’où lui vient cet espoir, cette assurance. Cette confiance ? Du fait même qu’il s’agit de son père. « J’ai perdu, se dit-il, ma qualité de fils ; mais lui n’a pas perdu celle de père. Il n’est point besoin d’un étranger pour intercéder auprès d’un père : c’est l’affection même de celui-ci qui intervient et qui supplie au plus profond de son cœur. Ses entrailles paternelles le pressent à engendrer de nouveau son fils par le pardon. Coupable, j’irai donc vers mon père. »

Et le père, à la vue de son fils, voile immédiatement sa faute. À son rôle de juge il préfère celui de père. Il transforme tout de suite la sentence en pardon, lui qui désire le retour du fils et non sa perte ~ Il se jeta à son cou et l’embrassa. Voilà comment le père juge et comment il corrige : il donne un baiser au lieu d’un châtiment. La force de l’amour ne tient pas compte du péché, et c’est pourquoi le Père remet d’un baiser la faute de son fils, il le couvre par ses embrassements. Le père ne dévoile pas le péché de son enfant, il ne flétrit pas son fils, il soigne ses blessures de sorte qu’elles ne laissent aucune cicatrice, aucun déshonneur. Heureux ceux dont la faute est ainsi remise et le péché pardonné. Gardons-nous donc de nous éloigner d’un tel Père. La seule vue de ce Père suffit pour mettre en fuite le péché, pour éloigner la faute et pour repousser tout mal et toute tentation. Mais si nous nous sommes éloignés du Père, si nous avons dissipé tout son bien par une vie dissolue, s’il nous est arrivé de commettre quelque faute ou méfait, si nous sommes tombés dans le gouffre sans méfait, si nous sommes tombés dans le gouffre sans fond de l’impiété et dans une ruine absolue, relevons-nous enfin et revenons à un tel Père, encouragés par un tel exemple.

Quand il le vit, il s’attendrit, courut se jeter à son cou et l’embrassa. Je le demande, quelle place y aurait-il ici pour le désespoir, quelle occasion pour une excuse ou pour un semblant de crainte ? À moins peut-être que la rencontre avec le Père ne nous fasse peur et que son baiser nous inspire de la crainte ; à moins peut-être que nous croyions que c’est pour prendre et se venger et non pour accueillir et pardonner que le Père vient et attire son enfant par la main, qu’il le serre contre son cœur et l’entoure de ses bras. Mais cette pensée destructrice de la vie, cette ennemie de notre salut est mise hors de combat par ce qui suit : Le Père dit à ses serviteurs : Mangeons et faisons liesse. Mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et le voilà retrouvé. Après avoir entendu cela pouvons-nous encore retarder notre retour vers le Père ?

« Qui s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé. » P.Verkys

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 18, 9-14

En ce temps-là, à l’adresse de certains qui étaient convaincus d’être justes et qui méprisaient les autres, Jésus dit la parabole que voici : « Deux hommes montèrent au Temple pour prier. L’un était pharisien, et l’autre, publicain (c’est-à-dire un collecteur d’impôts). Le pharisien se tenait debout et priait en lui-même : “Mon Dieu, je te rends grâce parce que je ne suis pas comme les autres hommes – ils sont voleurs, injustes, adultères –, ou encore comme ce publicain. Je jeûne deux fois par semaine et je verse le dixième de tout ce que je gagne.” Le publicain, lui, se tenait à distance et n’osait même pas lever les yeux vers le ciel ; mais il se frappait la poitrine, en disant : “Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis !” Je vous le déclare : quand ce dernier redescendit dans sa maison, c’est lui qui était devenu un homme juste, plutôt que l’autre. Qui s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé. »

Méditons

Est-ce que je me considère comme un juste ou comme quelqu’un qui n’a pas assez de péché pour être agréable à Dieu ? Si oui cette parabole s’adresse à moi et m’invite à l’humilité devant Dieu qui seul est Juste et Saint.
Non seulement que tout homme est pécheur du fait de son héritage du péché d’Adam. Nous commettons des péchés personnels tous les jours. Chaque fois que nous prions que ce soit à l’église ou dans notre maison ou ailleurs, présentons-nous humblement devant Dieu en lui demandant pardon et que dans sa miséricorde infinie, il accueille nos pauvres prières car nous ne savons même pas prier comme il faut. J’aime dire que c’est l’humble qui prie car non seulement qu’il a conscience de sa petitesse mais aussi de son besoin fondamental de Dieu ; Il n’est pas suffisant et ne se replie pas sur lui-même. En d’autres termes c’est l’humble qui prie vraiment car seul lui peut être exaucé malgré ses péchés. Car Dieu le justifie.
Nos œuvres ne suffisent pas pour nous sauver. En témoigne ce bon pharisien sans doute. Nous avons besoin du secours de Dieu. Ne disons-nous pas au début de chaque office du bréviaire : Dieu, viens à mon aide, Seigneur hâte-toi de me secourir ? Oui l’Eglise est consciente de cela c’est pourquoi aussi au début de chaque eucharistie nous demandons pardon pour nos péchés. Sans le pardon de Dieu nous ne pouvons jamais être exaucé.

Seigneur que ta miséricorde nous devance et qu’elle nous accompagne toujours.

Profitons de nos carême en cette année jubilaire pour nous confesser.