« Voici le chemin de la paix : la responsabilité »

Noël 2025 : Message Urbi et Orbi du Saint-Père

Depuis la Loggia centrale de la basilique Saint-Pierre, le pape Léon XIV a adressé son message Urbi et Orbi de Noël 2025, proclamant que la naissance du Christ à Bethléem est une Nativité de paix, qui appelle chaque personne et chaque nation à la responsabilité, au dialogue et à la solidarité envers les plus fragiles.

« Chers frères et sœurs !

Tous ensemble, réjouissons-nous dans le Seigneur : notre Sauveur est né sur terre ! Aujourd’hui, pour nous, descend du ciel la paix véritable » (Antienne d’ouverture de la messe de la nuit de Noël). Ainsi chante la liturgie dans la nuit de Noël, et ainsi résonne dans l’Église l’annonce de Bethléem : l’Enfant né de la Vierge Marie est le Christ Seigneur, envoyé par le Père pour nous sauver du péché et de la mort. Il est notre paix, Celui qui a vaincu la haine et l’inimitié par l’amour miséricordieux de Dieu. C’est pourquoi « la Nativité du Seigneur est une Nativité de paix » (Saint Léon le Grand, Sermon 26).

Jésus est né dans une étable, car il n’y avait pas de place pour Lui dans le logement. À sa naissance, sa mère Marie « l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire » (cf. Lc 2, 7). Le Fils de Dieu, par qui tout a été créé, n’est pas accueilli et son berceau est une pauvre mangeoire d’animaux.

Le Verbe éternel du Père, que les cieux ne peuvent contenir, a choisi de venir au monde ainsi. Par amour, il a voulu naître d’une femme, afin de partager notre humanité ; par amour, il a accepté la pauvreté et le rejet et il s’est identifié à ceux qui sont mis au rebut et exclus.

Dans la Nativité de Jésus se profile déjà le choix fondamental qui guidera toute la vie du Fils de Dieu, jusqu’à sa mort sur la croix : le choix de ne pas nous faire porter le poids du péché, mais de le porter Lui-même pour nous, d’en assumer la charge. Lui seul pouvait le faire. Mais Il a montré en même temps ce que nous seuls pouvons faire, c’est-à-dire assumer chacun notre part de responsabilité. Oui, car Dieu, qui nous a créés sans nous, ne peut nous sauver sans nous (cf. saint Augustin, Discours 169, 11. 13), sans notre libre volonté d’aimer. Celui qui n’aime pas n’est pas sauvé, il est perdu. Et celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, ne peut aimer Dieu qu’il ne voit pas (cf. 1 Jn 4, 20).

Sœurs et frères, voici le chemin de la paix : la responsabilité. Si chacun – à tous les niveaux –, au lieu d’accuser les autres, reconnaissait d’abord ses propres fautes et demandait pardon à Dieu, et en même temps se mettait à la place de ceux qui souffrent, se montrait solidaire des plus faibles et des opprimés, alors le monde changerait.

Jésus-Christ est notre paix avant tout parce qu’Il nous libère du péché, ensuite parce qu’Il nous montre la voie à suivre pour surmonter les conflits, tous les conflits, des conflits interpersonnels aux conflits internationaux. Sans un cœur libéré du péché, un cœur pardonné, on ne peut être un homme ou une femme pacifique, artisan de paix. C’est pour cela que Jésus est né à Bethléem et qu’il est mort sur la croix : pour nous libérer du péché. Il est le Sauveur. Avec sa grâce, nous pouvons et devons tous faire notre part pour rejeter la haine, la violence, la confrontation et pratiquer le dialogue, la paix, la réconciliation.

En ce jour de fête, je souhaite adresser un salut chaleureux et paternel à tous les chrétiens, en particulier à ceux qui vivent au Moyen-Orient que j’ai voulu rencontrer récemment lors de mon premier Voyage apostolique. J’ai écouté leurs craintes et je connais bien leur sentiment d’impuissance face à des dynamiques de pouvoir qui les dépassent. L’Enfant qui naît aujourd’hui à Bethléem est le même Jésus qui dit : « Ayez la paix en moi. Dans le monde, vous avez à souffrir, mais courage ! Moi, je suis vainqueur du monde ! » (Jn 16, 33).

Nous L’invoquons, pour la justice, la paix et la stabilité pour au Liban, en Palestine, en Israël et en Syrie, confiants dans ces paroles divines : « L’œuvre de la justice sera la paix, et la pratique de la justice, le calme et la sécurité pour toujours » (Is 32, 17).

Nous confions au Prince de la Paix tout le continent européen, en Lui demandant de continuer d’y inspirer un esprit communautaire et de collaboration, fidèle à ses racines chrétiennes et à son histoire, un esprit solidaire et accueillant envers ceux qui sont dans le besoin. Nous prions tout particulièrement pour le peuple ukrainien meurtri : que le bruit des armes cesse et que les parties impliquées, soutenues par l’engagement de la communauté internationale, trouvent le courage de dialoguer de manière sincère, directe et respectueuse.

Nous supplions l’Enfant de Bethléem d’accorder la paix et la consolation aux les victimes de toutes les guerres en cours dans le monde, en particulier celles qui sont oubliées, et pour tous ceux qui souffrent à cause de l’injustice, de l’instabilité politique, de la persécution religieuse et du terrorisme. Je pense en particulier à nos frères et sœurs du Soudan, du Soudan du Sud, du Mali, du Burkina Faso et de la République Démocratique du Congo.

En ces derniers jours du Jubilé de l’Espérance, prions le Dieu-fait-homme pour le cher peuple d’Haïti, afin que cesse toute forme de violence dans le pays et qu’il puisse progresser sur la voie de la paix et de la réconciliation.

Que l’Enfant Jésus inspire tous ceux qui, en Amérique latine, ont des responsabilités politiques afin que, face aux nombreux défis, la place soit donnée au dialogue pour le bien commun et non pas aux préjugés idéologiques et partisans.

Nous demandons au Prince de la Paix d’éclairer le Myanmar de la lumière d’un avenir de réconciliation. Qu’Il redonne espérance aux jeunes générations, qu’Il guide le peuple birman sur les chemins de la paix et qu’Il accompagne ceux qui sont privés de logement, de sécurité ou de confiance en l’avenir.

Nous Lui demandons de rétablir l’ancienne amitié entre la Thaïlande et le Cambodge et que les parties concernées continuent à œuvrer pour la réconciliation et la paix. Nous Lui confions également les populations d’Asie du Sud et d’Océanie, durement éprouvées par de récentes et dévastatrices catastrophes naturelles qui ont frappé durement des populations entières. Face à ces épreuves, j’invite chacun à renouveler avec conviction l’engagement commun à venir en aide à ceux qui souffrent.

Chers frères et sœurs,

dans l’obscurité de la nuit, « la vraie Lumière qui éclaire tout homme » est venue au monde (Jn 1, 9), mais « les siens ne l’ont pas reçue » (Jn 1, 11). Ne nous laissons pas gagner par l’indifférence envers ceux qui souffrent, car Dieu n’est pas indifférent à nos misères.

En se faisant homme, Jésus prend sur Lui notre fragilité, Il s’identifie à chacun de nous : à ceux qui n’ont plus rien et ont tout perdu, comme les habitants de Gaza ; à ceux qui sont en proie à la faim et à la pauvreté, comme le peuple yéménite ; à ceux qui fuient leur terre pour chercher un avenir ailleurs, comme les nombreux réfugiés et migrants qui traversent la Méditerranée ou parcourent le continent américain ; à ceux qui ont perdu leur emploi et ceux qui en cherchent un, comme tant de jeunes qui peinent à trouver un travail ; à ceux qui sont exploités, comme les trop nombreux travailleurs sous-payés ; à ceux qui sont en prison et vivent souvent dans des conditions inhumaines.

Au cœur de Dieu parvient l’invocation de paix qui monte de chaque terre, comme l’écrit un poète :

En ce jour saint, ouvrons notre cœur à nos frères et sœurs qui sont dans le besoin et dans la peine. Ce faisant, nous l’ouvrons à l’Enfant Jésus qui nous accueille à bras ouverts et nous révèle sa divinité : « Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu » (Jn 1, 12).

Dans quelques jours, l’année jubilaire prendra fin. Les portes saintes se fermeront, mais le Christ, notre espérance, restera toujours avec nous ! Il est la Porte toujours ouverte qui nous introduit dans la vie divine. Telle est la bonne nouvelle de ce jour : l’Enfant qui est né est Dieu –fait-homme ; Il ne vient pas pour condamner mais pour sauver ; son apparition n’est pas éphémère, Il vient pour rester et se donner Lui-même. En Lui, chaque blessure est guérie et chaque cœur trouve repos et paix. « La Nativité du Seigneur est une Nativité de paix ».

Je souhaite de tout cœur à chacun un serein et saint Noël !

1] Y. Amichai, « Wildpeace », dans The Poetry of Yehuda Amichai, Farrar, Straus and Giroux, 2015.

Que faire pour avoir l’esprit de Noël ?

Noël qui vient nous invite à l’allégresse. Pourtant, nombreux sont ceux qui, chaque année, le vivent dans les conflits, la maladie, le deuil ou la solitude. La joie de Noël est-elle pour eux ?

Lorsqu’on a le cœur serré, on se sent comme étranger à l‘atmosphère festive qui règne un peu partout à cette époque de l’année. Comment se mettre à l’unisson de la liesse générale lorsqu’on vient de voir son épouse partir avec un autre homme, qu’un enfant est gravement malade, ou que le chômage se prolonge, faisant peser sur l’avenir une terrible incertitude ? Comment ne pas ressentir plus douloureusement qu’à l’accoutumée la morsure de la solitude, lorsqu’on voit dans les rues et derrière les fenêtres illuminées des familles et des amis heureux de se réunir ?

La joie de Noël serait-elle réservée à ceux pour qui tout va bien ?

Ou aux petits enfants choyés que leur insouciance protège, au moins partiellement, du malheur ?

Non. L’Ange l’a bien dit aux bergers de Bethléem : la joie de Noël est « pour tout le peuple » (Luc 2, 10). Elle nous concerne tous, sans exception. Encore faut-il s’entendre sur le mot « joie ».

La joie promise par l’Ange ne se trouve pas dans les hypermarchés, ni au fond des bouteilles de champagne. Et c’est bien là ce qui est difficile à Noël : tant de sollicitations nous poussent à chercher le bonheur là où il n’est pas ! Nous sommes tous tentés de confondre les joies de ce monde avec celle dont Jésus parle lorsqu’Il dit : « Heureux les doux, heureux les pauvres, heureux ceux qui pleurent… ».

Regardons Noël à la lumière des Béatitudes

Autrement dit : à la lumière de Pâques. Et nous voyons bien que Jésus renverse notre ordre de valeurs. Il ne nous dit pas : « Heureux ceux qui ne manquent de rien, ceux qui vont festoyer gaiement autour de la table du réveillon ». Mais : « Heureux ceux qui, en cette nuit de Noël, seront doux, pauvres, affamés, vulnérables. Heureux ceux qui ont faim et soif du Salut que je viens leur apporter ».

A Noël comme en tout temps, le chemin du bonheur passe paradoxalement par la Croix. D’ailleurs, il suffit pour le pressentir de regarder la crèche, de contempler le dénuement de la Sainte Famille, la simplicité des bergers, et la totale dépendance de ce tout petit Enfant, venu au monde dans l’indigence, menacé par la fureur d’Hérode, et cependant Roi des rois.

Ce n’est pas la pauvreté de la crèche qui est importante, c’est le Royaume dont elle est le signe et que seuls possèdent ceux qui ont un cœur de pauvre… qu’ils fêtent Noël dans l’opulence ou dans le dénuement.

Noël qui vient nous invite à l’allégresse. Pourtant, nombreux sont ceux qui, chaque année, le vivent dans les conflits, la maladie, le deuil ou la solitude. La joie de Noël est-elle pour eux ?

Lorsqu’on a le cœur serré, on se sent comme étranger à l’atmosphère festive qui règne un peu partout à cette époque de l’année. Comment se mettre à l’unisson de la liesse générale lorsqu’on vient de voir son épouse partir avec un autre homme, qu’un enfant est gravement malade, ou que le chômage se prolonge, faisant peser sur l’avenir une terrible incertitude ? Comment ne pas ressentir plus douloureusement qu’à l’accoutumée la morsure de la solitude, lorsqu’on voit dans les rues et derrière les fenêtres illuminées des familles et des amis heureux de se réunir ?

Non seulement la joie de Noël est accessible à ceux qui pleurent, mais elle leur est offerte en priorité 

Car Jésus vient les consoler. Et pour cela, Il choisit d’avoir besoin de nous.

Pour que la joie de Noël soit manifestée concrètement à tout homme, Jésus nous demande de partager, d’accueillir, d’écouter, de pardonner, de faire le premier pas vers un frère qu’une vieille querelle tient éloigné de la famille, d’être attentif à un voisin dans le deuil, à des amis désemparés, ou d’organiser une petite fête paroissiale afin qu’en la nuit de Noël personne ne se retrouve seul après la messe.

Ce que nous pouvons faire nous semble dérisoire ? Peu importe. Un jour, dans une très grande salle, un prédicateur a fait éteindre toutes les lumières. Puis il a allumé son briquet et a demandé aux milliers de personnes présentes : « Qui d’entre vous voit cette flamme ? » Une immense clameur lui a répondu.

Tant de gens vont vivre Noël dans la souffrance, la guerre, la misère ! Nous n’y pouvons presque rien. Nous pouvons seulement allumer une petite flamme – mais cette petite flamme change tout.

Pour que la joie de Noël brille aux yeux de tout homme, acceptons de l’accueillir et de la partager avec un cœur doux et humble, affamé de justice, miséricordieux, épris de paix. Un cœur de pauvre.

Christine Ponsard, Famille chrétienne

Avec la lettre apostolique «In unitate fidei», Léon XIV appelle les chrétiens à être signe de paix

Peu avant de s’envoler pour son premier voyage apostolique en Turquie, où il commémorera le 1700e anniversaire du concile de Nicée, le pape Léon XIV a publié une lettre apostolique « In unitate fidei. » Le souverain pontife y souligne l’actualité du Credo, prière commune à toutes les confessions chrétiennes, et invite les églises à l’unité.

L’avion pontifical décollera ce jeudi 27 novembre pour trois jours en Turquie, avant de rejoindre le Liban. Un premier voyage hors d’Italie aux enjeux multiples, et surtout un anniversaire d’importance pour l’Église : en 325 se tint à Nicée (actuelle Iznik) le premier concile œcuménique de l’histoire du christianisme. Dans une lettre apostolique publiée le 23 novembre, Léon XIV fait mémoire de l’événement, et en souligne l’actualité.

Une histoire troublée

Le pape revient d’abord longuement sur l’histoire même du Concile, qui s’ouvrit alors que «les blessures des persécutions contre les chrétiens étaient encore vives». Si le christianisme était admis dans l’Empire romain depuis une vingtaine d’années, «disputes et conflits ont rapidement émergé au sein de l’Église.»

C’est d’ailleurs pour répondre au moine égyptien Arius, qui enseignait que le Christ n’était pas le Fils de Dieu, que s’est réuni le Concile. Comme le rappelle le pape, c’est à l’initiative de l’Empereur Constantin lui-même, qui voit la paix sociale et l’unité politique menacée par ces querelles théologiques, que se tient cette assemblée.

Des 318 « Pères » venus participer, une majorité provient d’Orient. Léon XIV s’arrête particulièrement sur la figure de Saint Athanase, diacre à Alexandrie et principal opposant d’Arius. Ce dernier insiste sur l’importance de la divinité du Christ : si Dieu se fait homme, c’est pour diviniser les hommes.

Un Credo pour la foi d’aujourd’hui

Tout l’enjeu pour le Concile est d’énoncer le contenu de la foi chrétienne. D’abord en un Dieu unique, Père, Fils et Esprit Saint. Ensuite en un Dieu qui «s’est fait proche de nous et est venu à notre rencontre en Jésus-Christ.» Enfin, en un Dieu «qui veut que nous ayons la vie, et que nous l’ayons en abondance», et qui pour ce faire a donné sa vie pour les hommes.

Léon XIV invite alors les chrétiens à s’interroger sur l’actualité de ce message millénaire dans leur vie de foi personnelle : «Avons-nous le sentiment qu’il concerne aussi notre situation actuelle ? […] Que signifie ce que nous disons pour notre vie ?». Et le pape d’avertir : «Le Credo de Nicée nous invite donc à un examen de conscience. Que signifie Dieu pour moi et comment est-ce que je témoigne de ma foi en Lui ?»

L’unité de l’Église

Le texte se clôt sur un appel à l’unité de l’Église, dont le Credo de Nicée est la pierre angulaire. «Nous partageons la foi en un seul et unique Dieu, Père de tous les hommes, nous confessons ensemble l’unique Seigneur et vrai Fils de Dieu Jésus-Christ et l’Unique Esprit Saint […]. Ce qui nous unit est vraiment bien plus grand que ce qui nous divise !» Pour le pape, il y a urgence à ce que les chrétiens se retrouvent autour de ce dépôt commun de la foi, pour devenir « signe de paix et instrument de réconciliation » au milieu d’un monde déchiré par les guerres.

Tout en évitant le double écueil d’un retour en arrière et d’un enlisement dans le statu quo, Léon XIV exhorte à regarder vers l’avenir, et à travailler à la réconciliation des églises par la voie «du dialogue, d’échange de nos dons et de nos patrimoines spirituels».

Les enjeux soulevés par le texte ne sont pas moindres. En Turquie, Léon XIV rencontrera le patriarche Bartholomée Ier, primat de l’Eglise orthodoxe de Constantinople. Dans ce pays comme au Liban, les chrétiens sont largement minoritaires. Pour eux, la venue du pape est un signe fort. 

article Par  Camille Dénecé, tiré du Pélerin

Le texte en français de « In unitate fidei. »

Dimanche des pauvres. Homélie du Père VERLYS.

MESSAGE DU SAINT-PÈRE pour la 9ème Journée Mondiale des Pauvres ( extrait)

Les pauvres ne sont pas une distraction pour l’Église, ils sont nos frères et sœurs les plus aimés, car chacun d’eux, par son existence et aussi par les paroles et la sagesse dont il est porteur, nous invite à toucher du doigt la vérité de l’Évangile. C’est pourquoi la Journée mondiale des pauvres veut rappeler à nos communautés que les pauvres sont au centre de toute l’œuvre pastorale. Non seulement en son aspect charitable, mais également en ce que l’Église célèbre et annonce. Dieu a pris leur pauvreté pour nous rendre riches à travers leurs voix, leurs histoires, leurs visages. Toutes les formes de pauvreté, sans exception, sont un appel à vivre concrètement l’Évangile et à offrir des signes efficaces d’espérance.

Homélie du Père Verkys

traditional religious painting in a church

Être saint pour permettre aux autres de le devenir

On oublie trop souvent de dire cette vérité essentielle : on devient saint parce qu’on veut permettre aux autres de le devenir. Non par ses propres forces, explique le père Benoist de Sinety, curé-doyen de la paroisse de Lille-centre, mais en laissant son cœur être dilaté par l’amour de Dieu.

Plusieurs religieux catholiques relatent de nombreuses exactions au Cameroun. Des miliciens étrangers qui tirent à balles réelles sur des jeunes et des femmes au Nord, à l’Ouest et dans la région du Littoral. De nombreuses personnes sont emmenées dans des lieux inconnus. Le père Ludovic Lado, sj, relate dans des vidéos facilement accessibles, la situation de nombreux adolescents qui sont arrêtés arbitrairement, blessés ou assassinés. Pour l’instant, mais pour combien de temps ? les résistants demeurent plutôt non-violents devant la violence d’un tyran de 92 ans qui s’accroche au pouvoir. Il suffirait de si peu pour que Paul Biya accueille cette vérité qu’il n’est plus souhaité par son peuple pour le conduire. Mais les enjeux sont si grands pour les puissances en place et pour les finances de quelques-uns…

Mort singée et mort subie

Élu pour la première fois en 1984, mais dans l’appareil politique de son pays depuis l’indépendance le 1er janvier 1960, celui qui a introduit le multipartisme contraint et forcé par les grandes puissances environnantes, ancien étudiant en Sorbonne et à l’Institut de Sciences politiques de Paris, n’hésite pas à continuer à se présenter comme le père de la nation. De l’avis de beaucoup d’observateurs, la situation ne cesse de se tendre et risque de devenir intenable si rien n’est fait pour faire entendre raison à l’autocrate. 

En croisant en cette veille de la Toussaint les étudiants joyeux, tout épris de la fête d’Halloween au point d’en revêtir les masques de mort et de peur, je pensais aux visages de ces jeunes Camerounais habités par le courage et par l’ambition de construire un pays plus juste. On est pris de vertige devant cette mort que l’on singe ici et que l’on subit là-bas. Il ne s’agit pas de stigmatiser ceux qui s’amusent, même si les mœurs importées d’outre-Atlantique ne sont pas des plus élégantes. Il s’agit de s’interroger : après tout n’est-ce pas le sens de ce 1er novembre ?

Désirer le meilleur pour les autres

Qu’est-ce en effet que la sainteté sinon de désirer avant toute autre chose que l’autre puisse y parvenir ? On a (trop) longtemps expliqué au baptisé qu’il lui fallait parvenir à cet idéal, en fait inatteignable par ses seules forces. On n’est pas saint à la force du poignet. Les confessionnaux débordent de jeunes gens désespérés de ne pouvoir y parvenir par le seul exercice de leur volonté et la pratique des vertus enseignées. On oublie trop souvent de leur dire cette vérité essentielle : on devient saint parce qu’on veut permettre aux autres de le devenir. C’est parce que l’amour peut transfigurer une vie au point de faire désirer le meilleur pour les autres avant de le revendiquer pour soi, que l’on accède à la sainteté. 

Au diable l’individualisme narcissique qui nous pousse à nous examiner sous toutes les coutures et mesurer avec anxiété si nous progressons ou pas ! Vouloir être saint c’est accepter de laisser son cœur être dilaté par l’amour de Dieu et apprendre à regarder l’autre comme un frère pour lequel on veut le meilleur, plutôt que de le voir comme un étranger ou un concurrent. Évoquer la situation tragique dans laquelle se trouve ce grand pays qu’est le Cameroun nous renvoie à cela. De même que les prières universelles de nos messes dominicales ne sont pas la récitation des grands titres du 20h : elles sont plutôt l’écho de ce désir que tout baptisé doit accueillir en lui que le monde progresse vers la paix et la justice afin que des hommes et des femmes de plus en plus nombreux puissent y découvrir et y goûter la puissance de l’Amour de Dieu.

La dévotion au Sacré Cœur

Plutôt que nous grimer avec les masques d’une mort que nous redoutons, nous devrions être attentifs à lutter autour de nous contre ce qui entraîne nos frères vers celle-ci. La dévotion au Sacré Cœur de Jésus ne nous invite pas à autre chose : ne pas garder pour nous ce que nous découvrons de ce fleuve de miséricorde et de bonté, mais nous y désaltérer pour à notre tour et là où nous sommes, le communiquer au monde, en actes et en vérité.

Les orientations de la nouvelle Année Pastorale :

Le Père Verkys a d’abord fait une annonce :
Abonnement à « Prions en Église » : Possibilité d’un tarif réduit via une commande groupée avant décembre : contact à prendre à la permanence de la paroisse.


Il a ensuite fixé le thème de l’année pastorale en nous donnant une devise et en précisant le sens :
Devise : « Aimer plus le Christ pour mieux aimer les autres ».


Sens : L’amour de Dieu est à la source de toute mission. L’évangélisation découle de cet amour vécu et partagé. La communauté doit grandir dans la communion, la foi et l’engagement
mutuel


Il a énoncé les temps forts de l’année :
Avent : « Messe des veilleurs » chaque semaine pour symboliser l’attente du Seigneur.
Carême : Conférences centrées sur l’encyclique Dilexit Nos (Il nous a aimés) et le Sacré-Cœur de Jésus.


Puis il a lancé un Appel à l’engagement :

  • Besoin de bénévoles (liturgie, chorale, catéchèse, prière…).
  • Importance de la relève par les plus jeunes.
  • Encouragement à créer des groupes de prière pour nourrir la vie spirituelle.
  • Invitation à l’unité entre les anciennes paroisses (La Tranche, Angles, Moutiers, Champ Saint Père).
  • Exemple : répétitions chorales communes.


Il a réaffirmé son attachement à la communauté malgré ses nouvelles fonctions diocésaines (pastorale du tourisme et des loisirs), souhaité une année placée sous le Signe de l’Amour et du Sacré-Cœur et fait un appel à rejoindre la chaîne d’adoration eucharistique « 24h pour le Seigneur ». Enfin, il a donné un message de fraternité : aimer sans distinction, vivre la charité au quotidien.

Conclusion :
Le Père Verkys a appelé les fidèles à s’unir autour du Christ, servir avec amour, faire grandir la foi
communautaire.
«Puisse le Sacré-Cœur de Jésus nous unir pour que cette Année Pastorale soit vraiment
une année de l’amour ».

Jean Pierre Gouirand

Bénédiction des cloches à Moutiers

La bénédiction et la remise des cloches de l’église de Moutiers auront lieu le vendredi 31 octobre à 19 heures. Vous êtes toutes et tous invités à la clôture du mois de rosaire ce jour-là à 18 heures à l’église de Moutiers les Mauxfaits. Nous prierons le chapelet et nous offrirons des cierges ou des fleurs à la Sainte Vierge suivi de la prière des vêpres solennelles de la veille de la Toussaint avant la bénédiction des cloches et leur remise en route. Un temps convivial sera offert aux participants

Veillée autour des reliques de Carlo Acutis, le Jeudi 23 octobre, 17h30, église de La Jonchère

Programme

Un temps de prière débutera à 16h45 jusqu’à 17h15 pour les enfants avec Christine Jorel.

Puis la veillée qui débutera à 17h30.

En voici le  programme : Environ tous les 15 mn

  • Un mot d’accueil du Père Verkys 
  • Un refrain tiré des chants d’adoration 
  • Un topo de Carlo Acutis sur 
  • Un temps de méditation 

La relique sera exposée de 16 à 20h (environ) . Elle quittera notre paroisse à l’issue de cette veillée.

Dilexi te, première exhortation apostolique du pape Léon XIV

Le pape Léon XIV a signé sa première exhortation apostolique, intitulée Dilexi te (« Je t’ai aimé »), le samedi 4 octobre 2025, jour de la fête de saint François d’Assise. Ce document, premier texte magistériel de son pontificat, porte sur l’amour envers les pauvres et s’inscrit dans la continuité de la réflexion de son prédécesseur, le pape François.

Le 4 octobre 2025, jour où l’Église célèbre la mémoire de saint François d’Assise, le pape Léon XIV a signé sa première exhortation apostolique, intitulée Dilexi te (Je t’ai aimé). Le titre de ce document rappelle Dilexit nos, la quatrième et dernière encyclique du pape François, publiée le 24 octobre 2024 et consacrée à « l’amour humain et divin du Cœur de Jésus-Christ ».

La signature de Dilexi te s’est déroulée dans la Bibliothèque privée du Palais apostolique, en présence de Mgr Edgar Peña Parra, substitut pour les Affaires générales de la Secrétairerie d’État.

Portant sur le thème de l’amour des pauvres, ce premier texte du pontificat de Léon XIV s’inscrit dans la continuité évangélique chère à saint François d’Assise : celle d’une Église simple, fraternelle et proche des derniers.

Publication de l’exhortation apostolique le 9 octobre 2025

Mgr Renauld de Dinechin nommé évêque de Luçon

Ce mardi 16 septembre, le pape Léon XIV a nommé Mgr Renauld de Dinechin évêque de Luçon. Jusqu’à présent évêque de Soissons, il succède à Mgr François Jacolin, qui, ayant atteint l’âge de 75 ans, avait présenté sa renonciation au Pape en avril dernier. La messe d’installation aura lieu le dimanche 14 décembre 2025 à 15h30 en la cathédrale de Luçon. Découvrez son portrait vidéo réalisé par KTO.

Le portrait vidéo de Mgr Renauld de Dinechin

Né en 1958 à Lille (Nord), Mgr Renauld de Dinechin s’est d’abord orienté vers des études de comptabilité-gestion, avant d’entrer à l’Institut d’études théologiques de Bruxelles. « À l’âge de 23 ans, je suis tombé sur un livre, un roman de Huysmans qui raconte la propre conversion de l’écrivain. Ce roman m’a percuté. En deux jours, le Christ est entré dans ma vie », se souvient Mgr Renauld de Dinechin au micro de KTO.

Son début de mission a été marqué par ses rencontres avec des adolescents, développant chez lui « une envie d’aller vers l’autre et une créativité ». Nommé ensuite curé de paroisse à Cergy-Pontoise, il côtoie au quotidien des « chrétiens d’origine migratoire » et « 50 nationalités différentes ». Devenu évêque en 2015 à Soissons, il dit avoir « beaucoup reçu » pendant 10 ans. « Je crois que je suis un peu plus chrétien à votre contact. Je pars avec de la gratitude, je vous dis bonne route et j’ai confiance que le Seigneur est avec vous », assure-t-il, s’adressant aux paroissiens de l’Aisne.

S’il dit « avoir tout à découvrir en Vendée », Mgr Renauld de Dinechin n’a pas peur de ce changement : « C’est très libérateur de partir par appel du Seigneur et j’arrive avec joie en Vendée. » L’homme de 67 ans voit son rôle d’évêque comme un « pont entre les personnes et les groupes ».

Sa devise épiscopale, « J’ai soif » (Jean 19, 28), lui vient de mère Teresa : « C’est elle qui m’a transmis cette parole et l’a inscrite dans ma destinée. Elle fait écho à la parole de Jésus à la Samaritaine : « Donne-moi à boire. » Elle dit la rédemption en Christ et l’aller vers les autres. »
 

Lettre de Mgr de Dinechin aux fidèles de Vendée