« Sommes-nous propriétaires de l’Église ou de notre vie ? » (P.Verkys)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là, Jésus disait aux grands prêtres et aux anciens du peuple : « Écoutez cette parabole : Un homme était propriétaire d’un domaine ; il planta une vigne, l’entoura d’une clôture, y creusa un pressoir et bâtit une tour de garde. Puis il loua cette vigne à des vignerons, et partit en voyage. Quand arriva le temps des fruits, il envoya ses serviteurs auprès des vignerons pour se faire remettre le produit de sa vigne. Mais les vignerons se saisirent des serviteurs, frappèrent l’un, tuèrent l’autre, lapidèrent le troisième. De nouveau, le propriétaire envoya d’autres serviteurs plus nombreux que les premiers ; mais on les traita de la même façon. Finalement, il leur envoya son fils, en se disant : “Ils respecteront mon fils.” Mais, voyant le fils, les vignerons se dirent entre eux : “Voici l’héritier : venez ! tuons-le, nous aurons son héritage !” Ils se saisirent de lui, le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent. Eh bien ! quand le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces vignerons ? » On lui répond : « Ces misérables, il les fera périr misérablement. Il louera la vigne à d’autres vignerons, qui lui en remettront le produit en temps voulu. » Jésus leur dit : « N’avez-vous jamais lu dans les Écritures : La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle : c’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux ! Aussi, je vous le dis : Le royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné à une nation qui lui fera produire ses fruits. »

En entendant les paraboles de Jésus, les grands prêtres et les pharisiens avaient bien compris qu’il parlait d’eux. Tout en cherchant à l’arrêter, ils eurent peur des foules, parce qu’elles le tenaient pour un prophète.

Méditons

Les grands prêtres et les anciens du peuple ne se sont pas trompés. Ils ont bien compris que Jésus parlait d’eux. L’histoire de Dieu avec son peuple n’a pas été une histoire tranquille. Bien que Dieu aime son peuple, celui-ci a été maintes fois infidèles, rompant par son infidélité l’alliance avec Dieu. Celui-ci attendait de son peuple la justice, l’amour et la paix, en un mot des fruits de sainteté. Inlassablement il a envoyé ses prophètes qui n’ont pas été bien reçus. Ils ont été persécutés et tués. Ainsi en sera-t-il pour Jésus lui-même. Ceux que Dieu a mis à la tête de son peuple, se sont appropriés le peuple. Il arrive dans l’Église qu’on fasse très peu référence au Christ dans ce que l’on fait ou envisage. On fait parfois des réformes qui éloignent de Dieu parce qu’au lieu de référer à lui et à sa parole, on se réfère plus au monde. Est-ce toujours la sainteté que l’on vise ou plutôt une Église fraternelle sans le Christ au centre. Si Jésus revient aujourd’hui nous demander des fruits dans notre Église, dans notre communauté paroissiale ou à nous-mêmes individuellement, qu’allons lui offrir ?
Sommes-nous propriétaires de l’Église ou de notre vie ?