Si je t’oublie, Jérusalem, que ma main droite se dessèche ! (Psaume 136)

C’est à peine croyable, mais c’est pourtant vrai : Dieu s’est fait proche de nous en envoyant son fils parmi nous. En Terre sainte, des milliers de pèlerins viennent pour marcher, au moins une fois dans leur vie, sur les pas de Jésus, pour tenter de retrouver sa trace.

Quelles traces Jésus a-t-il laissées ici ? Assez peu, en fait, au plan matériel. On s’est évertué à prouver que tel ou tel lieu était celui où avait eu lieu tel miracle : à Cana, le miracle de l’eau transformée en vin ; à Tabgha, la multiplication des pains ; au Thabor, la Transfiguration. Il reste des ambiances que Jésus a certainement connues : les bords du lac de Tibériade, ou le jardin de Gethsémani, mais c’est à peu près tout. Il n’y a guère d’évidences archéologiques. Venir en Terre sainte pour trouver le caillou où Jésus reposait sa tête, c’est peine perdue et surtout, c’est faire fausse route.

Le témoignage le plus fort est l’ancienneté des pèlerinages. Depuis les premiers siècles, des hommes et des femmes se sont mis en route, ont quitté leur maison, leurs habitudes, pour se mettre sur les pas de Jésus. Que d’hommes et de femmes ont médité au long du chemin sur les blessures de leur cœur ! Combien ont pris conscience que Dieu devait occuper plus de place dans leur vie ? Et arrivant ici, fourbus, des flots de larmes ont coulé de leurs yeux. Des larmes de bonheur, qui lessivent leur tiédeur, leur incapacité à aimer. Car venir ici, c’est d’abord découvrir à quel point le Seigneur nous a aimés. 

Osons briser l’armure, osons pleurer, laissons-nous aimer et consoler par Dieu qui est si proche ! 

lustration : Enluminure de Giovanni Sercambi